Jeux

Forklift Simulator

Simulation | Edité par Aerosoft | Développé par Bandsoft

5/10
One : 29 August 2024 Series X/S : 29 August 2024
11.09.2024 à 14h25 par - Rédacteur

Test : Forklift Simulator sur Xbox Series X|S

What the fork !

On peut dire sans trop s’avancer que sommeille dans la plupart d’entre nous un enfant qui s’est imaginé un jour manœuvrer un chariot élévateur. On ne sait pas trop pourquoi, mais c’est comme ça. A moins que cela ne fasse partie aujourd’hui de votre quotidien dans la vraie vie, vous serez sûrement content d’apprendre l’existence de Forklift Simulator sur les consoles Xbox. Une simulation de cariste donc. Mais peut-être que les rêves sont faits rester près de nos cœurs et loin de nos consoles ?

Edité par Aerosoft et développé par les Brésiliens de Bandsoft, connus jusqu’ici pour des petits jeux de plateforme, Forklift Simulator est comme son nom l’indique un simulateur de chariot élévateur. Nous entrons dans la peau d’un cariste fraichement embauché pour faire ce qu’il est censé faire de mieux, à savoir charger et décharger des palettes de marchandises. On dispose au départ d’un transpalette électrique et d’un chariot élévateur thermique ; plus tard, il devient possible de changer de modèle avec trois autres véhicules disponibles, dont un électrique. Un bref passage par le tutoriel nous permet de découvrir les fonctionnalités de ce matériel qui nous accompagne tout au long du jeu, et il faut dire que l’ensemble s’avère très maniable. Que ce soit en vue à la première ou à la troisième personne (on peut en changer à volonté), le matériel se manie avec aisance, le placement des fonctionnalités sur la manette est bon, d’autant qu’il n’y a pas 36 choses à retenir : lever et baisser la fourche, l’incliner en avant ou en arrière, légèrement à gauche ou à droite. Si l’on voulait pinailler, on dirait qu’il manque à la vue externe la possibilité de placer la caméra tout à fait au-dessus du chariot, afin de gagner en visibilité et en précision. Mais ce n’est là qu’un détail.

Les choses bien en main, nous voilà parti pour enchainer des missions qui nous sont transmises via une tablette. Rien de fou ici, un onglet, une phrase de description et un bouton pour valider l’acceptation de la mission (mais a-t-on de toute façon autre chose à faire). Charger deux ou trois palettes dans un camion, ou à l’inverse les en sortir pour les placer dans l’entrepôt : on fait ça une fois, deux fois, quinze fois dans un tout petit hangar, avec parfois « un peu d’action », quand il faut ramasser le contenu d’une palette, le remettre en place et gerber le tout. Une fois accomplie une bonne vingtaine de ces missions, on peut enfin aller travailler dans une des deux autres entreprises disponibles. L’aire de jeu est plus grande, enfin aperçoit-on un peu de ciel bleu, et nous voilà repartis pour déplacer des palettes.

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On est certes bien au courant qu’un jeu nommé Forklift Simulator repose sur le maniement d’un chariot élévateur, mais il faut bien avouer que l’on ne s’attendait pas nécessairement à s’ennuyer aussi vite. C’est extrêmement répétitif, ce que l’on peut encore une fois concevoir compte tenu du parti-pris du jeu, mais c’est surtout terriblement monotone. Le premier entrepôt, ou l’on passe entre une et deux heures selon notre efficacité, est un test de vaillance face au vide. On est seul à bosser, sans autre bruit ambiant que celui de notre activité (les bruitages sont réussis cela dit). Il ne passe rien, on ne voit pas un éventuel PNJ faire semblant de faire quelque chose pour animer un peu cette entreprise. Il y a simplement le chef planté comme un piquet du début à la fin et deux pauvres secrétaires dans un bureau, au fond, où l’on a de toute façon aucune raison d’aller. Bien que l’ambiance devienne un poil moins anxiogène dès l’accès à la seconde entreprise, et que les objectifs se complexifient quelque peu, on ne perd jamais vraiment le sentiment de bosser un jour férié. Le plus amusant réside peut-être d’ailleurs dans la quinzaine de défis proposés, où l’on doit réaliser un parcours le plus vite possible sans sortir des limites, charger et décharger dans des lieux exigus ou encore faire deux tours en marche arrière sur un circuit en huit.

Forklift Simulator est ainsi un jeu qu’il convient de consommer par toutes petites doses dans un seul but récréatif. La qualité de la prise en mains et la réalisation graphique somme toute soignée peuvent en faire un jeu d’appoint valable. Les chariots élévateurs sont très bien modélisés, les éléments du décor sont propres (à défaut d’être variés), les éclairages réussis, le jeu est fluide. On a vraiment connu pire comme réalisation dans un simulator, mais on peut aussi se dire qu’un décor propre est la moindre des choses quand presque rien ne bouge. On note tout de même une gestion de la physique pas toujours au point et un peu de tearing.

5/10
Forklift Simulator est un jeu bien réalisé, autant visuellement que pour sa prise en main. Et il n’y a aucun doute sur le fait que l’on est ici pour conduire des chariots élévateurs. L’ennui, c’est que tout cela est tout de même extrêmement répétitif et l’ambiance générale donne une impression de solitude oppressante, de vacuité. Il manque à Forklift Simulator la petite dose de fond qui transforme la simple reproduction vidéoludique d’une activité professionnelle en quelque chose au travers duquel on prend plaisir à évoluer.

+

  • Prise en main satisfaisante
  • Réalisation propre

-

    • Vite ennuyeux
    • Ambiance mortifère

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