Jeux

Forza Motorsport 6

Course | Edité par Microsoft Studios | Développé par Turn 10

8/10
8.0/5
One : 18 septembre 2015
13.09.2015 à 09h36 par

Test : Forza Motorsport 6 sur Xbox One

Après un Forza Motorsport 5 en demi-teinte du fait de son contenu rachitique, mais qui avait le mérite de proposer une simulation automobile au lancement de la console, arrive maintenant le véritable premier Forza Motorsport de la génération. Pour accompagner les dix ans de sa franchise, Turn10 compte mettre les petits plats dans les grands en répondant à l’attente des joueurs. Pour cela, le développeur nous propose enfin des courses de nuit, des conditions climatiques ainsi qu'une bonne dose de nouveautés pour cette sixième édition. De quoi rester le maitre étalon de sa catégorie de simulation de course automobile où les concurrents sont de plus en plus nombreux ?

Après un cinquième épisode qui faisait office de bouche-trou avec son contenu assez pauvre, Turn10 a voulu montrer d’emblée qu’ils avaient mis les mains dans le cambouis en annonçant – dès le début – un contenu dantesque avec la présence de plus de 450 véhicules, que l’on pourra manœuvrer sur vingt-six destinations différentes, pour plus de 130 tracés avec toutes les variantes disponibles. Cette annonce se voulait déjà rassurante après la douche froide que les joueurs ont pu connaitre sur Forza Motorsport 5. Pour continuer de regagner le cœur des joueurs, on notera aussi la fin des micro-transactions, qui incitait en permanence à l’achat de véhicules sur l’ancien opus. Dorénavant, nous gagnons des crédits facilement et chaque niveau de pilote supplémentaire vous offrira l’accès à une loterie. Celle-ci vous donnera droit à de l’argent ou encore des véhicules mais aussi à des packs de mods sur lesquels nous reviendrons plus loin dans ce test. Ce qui permet de jouer sans rien débourser tant cette loterie se montre généreuse. Il n’est pas rare de se voir offrir une Lotus E23 F1 ou encore une Audi R18 E-Tron Le Mans. Si le besoin contraire se présente, le studio a grandement amélioré la recherche des véhicules dans le garage, qui en avait vraiment besoin, surtout au vu du nombre de voitures que comporte cette édition. Pour contempler vos véhicules, il est possible de les examiner sous toutes les coutures avec le mode ForzaVista qui permet d’admirer le travail accompli aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur pour chacune d’entre elles. Mais également avec le mode photo qui permet de prendre un petit cliché tout en ajoutant des effets puis de le partager. Afin de mieux présenter vos véhicules, l’atelier de peinture est toujours une partie intégrante du jeu. A chaque achat de véhicule, plusieurs livrées de la communauté sont présentées pour celle-ci, mais les plus patients peuvent se lancer dans leur propre création. Les plus assidus de la franchise pourront encore regretter l’absence de la salle des ventes.

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La relative première impression qui se dégage est le souci du détail. Là où on était habitués à des circuits statiques, il faudra maintenant compter sur un tas d’animation bordant la piste. Entre les murs de pneus que l’on retrouvera éparpillés sur le tarmac au fur et à mesure des tours, la salissure qui gagnera votre véhicule, le survol d’oiseaux traversant la piste ou encore le mouvement des caméras de bord de piste qui se déplace au passage des véhicules et bien d’autres encore… Tous ces éléments donnent un sentiment de vie sur les courses. Malheureusement, ce tableau idyllique se ternit par un manque complet de vie au stand ou chaque arrêt se limite encore à un stand désert, sans la moindre animation. Un détail qui est encore plus choquant, alors qu’au préambule de chaque course on peut apercevoir notre véhicule dans son paddock avec toute une vie l’entourant. Du côté des graphismes, ils apportent du moins bon mais surtout du très bon. Le jeu tourne en 1080P et, comme toujours avec la franchise, en 60fps avec un framerate qui est d’une constance exemplaire. Même si on pourra regretter un aliasing plus ou moins présent ou encore certaines textures pas très folichonnes selon les circuits. Nous ne pouvons que rester béat d’admiration devant les effets de lumière très soignées surtout de nuit, d’une modélisation des véhicules parfaite avec des intérieurs qui possèdent des textures bien plus soignées que dans les épisodes précédents. Le tout se sublime dans le mode Forzavista. Nous noterons aussi les effets de particules avec le sable qui peut être projeté par le vent sur certains circuits ou encore les gouttes de pluies balayant votre pare-brise saisissant de réalisme. En parlant de météo, celle-ci (malgré le fait qu’elle ne soit pas dynamique), a le mérite de se vouloir des plus réalistes en plus de ne pas être avare en sensation. Mais cette météo n’est malheureusement pas disponible sur tous les circuits. Ce qui est particulièrement dommageable tant cela apporte au jeu.

« Les rassemblements en question vous proposent de revivre des moments de certaines grandes courses ou encore d’affronter le Stig (Pilote « imbattable » présent dans Top Gear) tout en passant par des courses de dépassement, de cônes mais aussi d’endurance et bien d’autres encore. Donc avec ces 90 championnats et tous les rassemblements à accomplir, le jeu s’offre une durée de vie monstrueuse »

Pour continuer, nous abordons à présent le mode carrière qui, sans révolutionner le genre, se veut le plus intéressant de la série. Vous serez accompagné tout du long par une voix vous expliquant les divers éléments de l’interface mais aussi par des personnes bien plus connus comme Richard Hammond ou James May qui étaient les présentateurs,il y a encore peu, de l’émission Top Gear (qui est toujours partenaire du jeu) mais encore divers champions de certaines catégories. Leurs interventions se limiteront à une explication sur les différents types de courses que l’on aborde dans un anglais sous-titré. Le mode carrière qui se nomme « L’histoire du sport automobile » se découpe en cinq volumes où chacun correspond à un segment de véhicules qui comportera plusieurs championnats. En passant des voitures sportives de série, jusqu’au prototype du Mans, il y en aura pour tous les goûts. En cours de championnat il ne sera pas rare de recevoir des invitations pour participer à des rassemblements uniques. Ces dits rassemblements permettent de casser la monotonie en cours d’un championnat et apportent un peu de folie dans un mode carrière qui en avait bien besoin. Les rassemblements en question vous proposent de revivre des moments de certaines grandes courses ou encore d’affronter le Stig (Pilote « imbattable » présent dans Top Gear) tout en passant par des courses de dépassement, de cônes mais aussi d’endurance et bien d’autres encore. Donc avec ces 90 championnats et tous les rassemblements à accomplir, le jeu s’offre une durée de vie monstrueuse. Pour pimenter les parties, un nouvel élément a été implémenté dans le jeu : les packs de mods. Ces packs se présentent sous forme de pochette. A l’intérieur de celle-ci, nous trouvons des cartes qui peuvent différer de par leurs rareté ou leurs nombres suivant le montant de votre pochette. En jeu, nous aurons le loisir d’intégrer trois cartes pour une course ; chaque emplacement correspondant à une catégorie de carte. En premier, nous découvrons les cartes ‘Chef de gang’ qui offrent des améliorations permanentes pour vos véhicules comme une meilleure adhérence ou un meilleur freinage. S’ensuit les cartes ‘Adam Dare’ qui donnent un handicap en course contre des crédits supplémentaires. Enfin, le troisième emplacement correspond aux cartes de type ‘Poussée’ qui offrent, quant à eux, la possibilité de gagner plus de crédits ou d’expérience en réalisant certaines prouesses précises en course mais qui, pour elles, sont limitées à un usage unique. Si ces améliorations sont loin d’être révolutionnaires, le mode Carrière fait son job sans fioritures malgré certains manques. En effet, nous aurions apprécié le fait de pouvoir intégrer une écurie, gagner des sponsors et progresser au sein d’une équipe. Ce qui aurait amené une certaine aventure dans cet enchaînement de courses.

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Nous voilà arrivés au point le plus primordial pour un jeu de course : son gameplay. Une nouvelle fois, nous pouvons dire que Turn10 a su donner le meilleur. Comme depuis le début de la série des Forza Motorsport, le jeu laisse la possibilité d’activer ou de désactiver certaines aides pour permettre à tous – du néophyte à l’expert – de prendre du plaisir à la conduite. Chaque aide désactivée apporte un challenge supplémentaire mais avec la possibilité d’obtenir des chronos en constante amélioration tout en dégageant un sentiment des plus valorisants. Le jeu permet aussi de régler la difficulté des drivatars qui vous serviront d’adversaire lors de vos courses en solo. Ces drivatars sont censés, grâce au cloud, prendre le comportement de conduite des joueurs du monde entier et plus particulièrement de votre liste d’amis. Ces concurrents que l’on pouvait qualifier de violent dans le volet précédent se veulent maintenant moins agressifs et plus humains car, même en poussant leur niveau, partent régulièrement à la faute. Cela donne souvent lieu à de belles batailles et permet d’assister à des crashs entre concurrents où il faudra des réflexes de Jedi pour les éviter. Cela renforce l’impression de participer à une course plutôt que de voir des concurrents fixés sur un rail. Les différentes conditions climatiques apportent leur lot de nouveautés avec des trajectoires et des points de freinage qu’il vous faudra réapprendre. Surtout sous la pluie où l’aquaplaning sera monnaie courante en passant par-dessus certaines rigoles. Nous noterons aussi les différences de tenue de route que l’on peut ressentir suivant les revêtements et quand il fait nuit. En ce qui concerne les dégâts, ils n’ont pas évolué par rapport à l’ancien épisode. Les véhicules se déforment jusqu’à un certain point et l’influence sur la conduite dépendra de la localisation et de la force de l’impact. Même si elle n’est pas parfaite, elle se veut assez punitive pour éviter de se la jouer Stock Car si, bien sûr, les dégâts sont activés. Le comportement des véhicules est bien retransmis mais on se garde de dire qu’il est réaliste, n’étant pas pilote automobile de métier. Il n’en reste pas moins que chaque réaction du véhicule se ressent bien dans la manette, les vibrations délivrent chaque différence de revêtement et sont pour beaucoup dans le ressenti qu’apporte le jeu.

« Cela donne souvent lieu à de belles batailles et permet d’assister à des crashs entre concurrents où il faudra des réflexes de Jedi pour les éviter. Cela renforce l’impression de participer à une course plutôt que de voir des concurrents fixés sur un rail »

Nous passons en revue le multijoueur qui sera pour un grand nombre de joueur un lieu d’affrontements où tout le monde peut se tirer la bourre dans le mode défis ; un mode qui permet de faire un classement par chrono sur des pistes avec des voitures et réglages prédéfinis par les développeurs. Même si il ne connait pas de grands changements, il saura occuper les chasseurs de chronos pour de longues heures. Nous continuons avec les courses sur le Live classique où il sera possible de rejoindre des parties publiques seul ou avec des amis en les ayant préalablement invités dans un lobby. Ces parties prédéfinies pourront se renouveler au fur et à mesure de la vie du titre, mais comme elles sont publiques, virent souvent au carnage dès le premier virage et on ne saura que vous conseiller de jouer avec des amis en partie privée. Ces parties privées, ont su réellement évoluer en apportant maintenant la possibilité d’acheter des véhicules mais également de les améliorer et aussi de régler les aides à la conduite sans quitter le lobby. Cette petite amélioration n’est pas si anodine et permet de ne pas casser le rythme de vos soirées entre amis. Pour continuer sur les parties privées, tout est paramétrable en passant sur les aides que l’on peut désactiver pour tous les joueurs ou non. Mais également, les restrictions de courses qui sont complètement paramétrables et pour finir sur les conditions avec, par exemple, des départs différés, des épreuves en équipe etc…Le mode est très complet et permet de s’affronter jusqu’à 24 joueurs comme tous les autres d’ailleurs. On conclura sur la section catégorie. Ce mode, qui n’est pas ouvert à tous les moments de la journée, se joue en mode fantôme. Dans cette section, nous jouons avec des adversaires de notre niveau, ce qui nous oblige à y participer sans ses amis. Il existe cinq divisions et la vôtre dépendra de vos résultats sur ces courses.

8/10
Oui, Turn10 a bien mis les mains dans le cambouis pour améliorer son titre. Même si ils n’ont pas révolutionné le genre, les modifications proposées ci et là apportent leur lot de nouveautés. Il saura plaire à tous les amateurs de jeu de voitures, même si on attendait une vraie refonte du jeu, que beaucoup espéraient pour cet épisode. Malgré tout, difficile de bouder son plaisir puisque nous profitons tout de même du meilleur épisode de la franchise. Avec une carrière bien moins monotone ses prédécesseurs, une durée de vie des plus conséquentes, nul doute que vous y passerez des dizaines voire des centaines d’heures. De plus, le mode multijoueur se veut riche et très complet. Même si on décèle un léger aliasing dans les graphismes, il n’en reste pas moins sublime sur bien des aspects et reste encore une fois le maitre étalon dans son genre.

+

  • De toute beauté
  • Un contenu vertigineux
  • Multijoueur au poil
  • Pluie réaliste
  • Vibrations qui retranscrivent bien le comportement
  • Mode carrière intéressant…

-

    • …Même si on attendait plus
    • Aliasing un peu trop présent
    • Toujours pas de vrai stand
    • Des conditions climatique non systématique