Jeux

Forza Motorsport 8

Course | Edité par Xbox Game Studios | Développé par Turn10

9/10
One : 10 octobre 2023 Series X/S : 10 octobre 2023
04.10.2023 à 09h01 par

Test : Forza Motorsport 8 sur Xbox Series X|S

Vroum ! Ça vroum très bien même !

Aujourd'hui, on allume les moteurs ! Après six ans d'attente, le reboot de la simulation de courses automobiles de Microsoft est enfin là ! Avec ses velléités de renouveau, Forza Motorsport aurait pu nous laisser penser que les développeurs de Turn10 opteraient pour une toute nouvelle formule en abandonnant au passage le feeling des précédents épisodes. Une crainte qui s'est rapidement évaporée après les premiers virages et les premiers coups de volant.

Microsoft affiche sa volonté de revenir aux fondamentaux en s’affranchissant de numéroter le nouvel épisode de sa saga de simulation de conduite. Malgré tout, cela ne nous empêche pas d’aborder quelques chiffres. Forza Motorsport occupe quelques 133 Go d’espace de stockage sur Xbox Series X ou environ 100 Go sur la Xbox Series S, ce qui n’est pas négligeable. Il est donc recommandé dans un premier temps de pré-télécharger le jeu si l’on dispose d’une connexion lente. Après ce préambule indispensable pour éviter toute frustration, nous pouvons en découvrir plus concernant le contenu du jeu : ce ne sont pas moins de 500 véhicules pour une vingtaine de circuits - chacun étant doté de plusieurs tracés – que nous propose ce huitième acte de Forza Motorsport. Parmi ceux-ci, nous trouvons par exemple le Nürburgring version GP (la version Nordschleife sera disponible au printemps 2024)  et la Laguna Seca, ainsi que des circuits fictifs, dont le célèbre Maple Valley, présent dans chaque opus depuis le tout premier Forza Motorsport. Il y a déjà de quoi faire, et encore plus dans les mois à venir puisque le jeu accueillera régulièrement de nouveaux véhicules et circuits qui viendront se greffer à l’offre globale, dont Yas Marina dès le mois de novembre. Un signe en faveur de la volonté de Microsoft de suivre et faire vivre ce renouveau de l’une de ses licences phares.

Pour satisfaire le plus grand nombre, le titre intègre plusieurs modes de jeu parmi lesquels on retrouve l’indispensable mode Carrière. Une succinte histoire qui est l’occasion de faire ses preuves en tant que rookie, au volant d’une voiture choisie par nos soins (Ford Mustang GT, Honda Civic Type R ou Subaru Impreza STI) et vouée à nous accompagner sur les premières courses. Nous avons ensuite le choix entre poursuivre le championnat constructeur ou sélectionner des évènement mis en «vedette» disponibles au fur et à mesure des semaines. Il ne s’agit pas de progresser en collectionnant les victoires pour uniquement acheter de nouvelles voitures, mais le jeu nous suggère des gammes de modèles pour continuer notre carrière. Les courses du mode débutent par une session d’entraînement dans laquelle différents objectifs doivent être atteints (battre un certain temps, compléter X tours …), et sur laquelle nous sommes notés en fonction de nos performances (trajectoires, virages…).

Floppy AMG

C’est ainsi l’occasion de glaner des points d’expérience mais aussi de déterminer notre position sur la grille de départ pour la course à proprement parler dans laquelle nous affrontons les drivatars bien connus des précédentes itérations. Les remontadas depuis le fin fond de la grille nous gratifient d’un maximum de points d’expérience. La possibilité de débloquer de nouveaux véhicules ne repose pas uniquement sur les performances en course, mais aussi selon le type de véhicule ou de marque que l’on possède. Ces choix permettent en plus de rendre disponibles différents types de courses tout au long du mode Carrière. De son côté, le mode Jeu Libre permet de prendre ses marques tranquillement avec la possibilité de librement choisir son circuit et sa voiture, tout comme la météo ou les paramètres de conduite. Un mode idéal pour celles et ceux qui souhaitent découvrir la simulation automobile made in Microsoft à leur rythme ou qui ont peur de se planter dès le premier virage.

Pour aider le joueur à s’améliorer, un mode Rival est également présent. La confrontation en piste se fait alors face à des pilotes qui détiennent des records de tour légèrement meilleurs que les notres, une formule déjà présente dans le précédent épisode (et dans les derniers Forza Horizon) mais toujours aussi efficace pour aider à gagner en vitesse et trajectoires, et ce notamment grâce à la présence d’un fantôme qui retrace la performance adverse. Chaque rival battu laisse sa place à un nouveau, toujours un peu plus rapide, jusqu’à ce que nous devenions le leader du classement mondial. Bonne chance pour ça ! Pour des confrontations face à de vrais pilotes, nous avons pu tester le mode Multijoueur qui débute par trois courses imposées afin de déterminer notre niveau.  Nous affrontons nos adversaires dans des courses à 24 joueurs dont les principes devraient forcer les joueurs à adopter une conduite correcte. En effet, notre notoriété et notre reconnaissance peuvent pâtir d’une conduite un peu trop musclée. Nous avons en effet deux notes pour le multi : un score de compétences pour refléter notre aisance au pilotage (de 1000 à 5000), et un score de sécurité (de A à F) qui lui se fait l’écho de notre comportement en piste. Le matchmaking se fait ensuite entre pilotes aux scores similaires. Les séries de courses proposées en multijoueur sont de deux types : Des épreuves spéciales dans lesquelles tout repose sur le pilotage puisque tous les véhicules sont identiques et possèdent les mêmes spécificités, et des épreuves ouvertes où cette fois c’est notre expérience qui parle puisque nous pouvons choisir n’importe quelle voiture de notre garage pourvu qu’elle respecte la catégorie de la course et certaines minces restrictions. Notons également la possibilité, selon la durée des courses, de gérer un éventuel arrêt aux stands pour utiliser stratégiquement les pneumatiques ou le carburant.

Enfin, des événements planifiés permettent de prendre part à des courses à des horaires bien spécifiques. Divisés en sessions d’entrainement libre,  qualifications puis course, ces différents événements se tiennent pour plusieurs catégories de véhicules. Pour y participer , il est nécessaire de posséder un esprit de compétition bien affûté, car les qualifications s’annoncent bien âpres. Si toutefois nous estimons avoir complètement raté notre tour lors de celles-ci, l’option «passer le tour» nous permet de tenter un nouvel essai. Toutes ces séries et épreuves proposent dans leur ensemble une grande variabilité en termes de circuits et tracés, de distance, de météo ou de type de véhicules. Depuis les prototypes ultralégers aux voitures de tourisme en passant par les voitures de sport GTX, tout y passe, pour s’essayer à différents types de pilotage.

Une petite nouveauté a été introduite concernant la progression du niveau du joueur, plus précisément l’expérience gagnée dans le jeu. Cette expérience est toujours présente, permettant ainsi de gagner de l’argent in-game et de débloquer divers éléments. Cependant, une nouvelle fonctionnalité a été ajoutée, qui ne plaira peut-être pas à tout le monde : désormais, chaque véhicule possède son propre niveau de progression. Concrètement, si vous possédez une petite Clio RS, elle est initialement au niveau 1. Il est ensuite nécessaire de participer à plusieurs courses (dans n’importe quel mode) avec cette voiture pour en augmenter le niveau. Si l’on atteint le niveau 5, nous obtenons de nouvelles jantes, des améliorations supplémentaires, ainsi que des points spécifiques pour améliorer cette voiture. S’enclenche ainsi une boucle vertueuse : plus on augmente le niveau de cette voiture, plus on gagne de points qui permettent alors d’obtenir davantage d’améliorations pour optimiser ses performances. Si cette nouveauté apparaît initialement intéressante, elle peut cependant atteindre ses limites et devenir contraignante, car il faut investir du temps dans un véhicule pour le développer, en tirer toutes les capacités pour enfin en profiter. Ainsi, si nous décidons d’investir dans une nouvelle voiture que nous souhaitons rendre performante, il faut d’abord accumuler des points en participant à plusieurs courses avec elle avant de pouvoir la personnaliser selon nos souhaits. Il n’est pas possible d’améliorer immédiatement une voiture fraîchement obtenue après une seule course, ce qui nécessite un effort continu pour acquérir les améliorations désirées. Finalement, il n’est pas question d’empiler les voitures sans aucun intérêt, mais de construire un véhicule comme on le souhaite, en piochant ça et là des améliorations, ce qui donne un petit aspect RPG vis à vis des engins.

Une fois notre premier bolide mûrement choisi, nous faisons donc face au gameplay proposé par Forza Motorsports. Celui-ci diffère bien évidemment selon le choix que nous faisons entre manette et volant (voire même au clavier qui reste une option possible dans les menus… mais que nous vous déconseillons pour éviter un sacrilège). A la manette, l’expérience est somme toute très satisfaisante. Les vibrations, qu’elles proviennent des gâchettes ou de la manette en général, offrent une sensation de conduite immersive et un ressenti authentique de la route. Nous recommandons d’ailleurs aux amateurs de conduite manuelle d’opter pour une manette élite ou équivalente équipée de palettes arrière, car cela change complètement la donne. Le plaisir du changement de vitesse manuelle grâce aux palettes ne remplace évidemment pas un set-up complet avec volant et pédalier, mais cela fait son office pour se rapprocher autant que possible d’une conduite F1 à la manette. Pour une immersion la plus complète, le volant reste sans surprise la meilleure option. C’est là que nous pouvons véritablement exploiter tout le potentiel du jeu. Nous avons testé le jeu avec le volant Thrustmaster T248, son pédalier et le levier de vitesse TH8S. Notre expérience s’est révélée incroyablement réaliste. Le retour de force, les vibrations ou encore une certaine crispation ou des sueurs froides face à des virages moyennement réalisés : tout nous donne vraiment l’impression d’être au volant d’une voiture. Pour peu que l’on choisisse la vue intérieure, l’immersion est alors totale.

Reste à savoir si la physique du jeu est au service de cette immersion. Nous soulignons l’effort fait de ce côté car nous la retrouvons au cœur même du gameplay et c’est ce qui donne son cachet au jeu. Contrairement à certains anciens Forza où l’on pouvait reprocher une sensation de flottement ou de glissade, ce n’est pas du tout le cas ici. On se rapproche beaucoup plus d’une tenue de route réaliste d’un véhicule réel, et c’est tout simplement impressionnant. La physique prend en compte des éléments tels que le poids du véhicule, la fermeté de la suspension, le type de pneus, les conditions météorologiques, et même la gestion des collisions. À ce sujet, il faut être prêt à les éviter, car il est facile de perdre le contrôle du véhicule, bien plus rapidement que dans les précédents opus. En fin de compte, il est difficile de décrire le plaisir de jouer avec une manette ou un volant dans ce test, mais si vous en avez l’occasion, nous vous encourageons vivement à essayer par vous-même. C’est une expérience qui vaut la peine d’être vécue !

Les graphismes et la partie technique sont eux moins inconnus car de nombreuses vidéos in-game ou des screenshots circulent depuis un certain temps sur la toile. Si vous y trouviez le jeu sublime, c’est aussi le cas manette en mains. En 4K à 30 images par seconde, avec le ray tracing activé, on apprécie réellement les reflets du circuit et des autres véhicules directement sur la carrosserie de notre propre voiture. C’est une véritable splendeur visuelle ! Tout est magnifique, sauf peut-être un détail. En effet, le jeu propose une impressionnante sélection de 500 véhicules, mais il est vrai qu’il y a une différence perceptible entre les anciens modèles 3D et les nouveaux. Bien que l’ensemble reste très propre, on peut tout de même remarquer et déplorer cette petite différence. Les anciens modèles perdent un peu en détails là où les nouveaux atteignent un niveau proche du photoréalisme. Cependant, à part cela, Forza a toujours été, et restera, une vitrine en termes de réalisation. Les développeurs sont doués dans ce domaine, et ils le savent !

En ce qui concerne le son, le jeu ne présente pas de changements majeurs. Les véhicules continuent d’avoir un son de moteur avec un aspect très numérique, synthétique, qui n’a pas beaucoup évolué par rapport aux précédents opus. Malgré tout, le sound-design reste correct et agréable, mais il peut parfois manquer ce petit sentiment d’authenticité que l’on retrouve en écoutant le véritable bruit d’un moteur.

Si cette plongée réaliste et plus mature au cœur des meilleurs circuits vous donnent envie d’être découverte en vidéo également, n’hésitez pas à voir notre test vidéo sur la chaîne Xbox-Mag :

9/10
Se tournant définitivement plus du côté de la simulation, Forza Motorsport brille dans quasiment tous les domaines. A l'exception du farming fastidieux et un peu indigeste des véhicules qui peut susciter quelques frustrations, le titre de Turn10 se hisse indiscutablement au sommet des jeux de simulation automobile disponibles actuellement. Avec des graphismes époustouflants, une immersion totale, et une compatibilité étendue avec une variété de périphériques, ce jeu saura satisfaire tous les joueurs, qu'ils soient des vétérans du genre ou des novices !

+

  • Graphismes époustouflants
  • Physique de jeu immersive
  • Système de rivalité intéressant
  • Compatibilité étendue avec de nombreux périphériques
  • Du Forza dans l'âme

-

    •  Farm des véhicules fastidieux
    •  Pas de mode drift