Test : Forza Motorsport sur Xbox
Une fois le jeu lancé, votre premier réflexe devrait être
d’aller couper les musiques des menus pour les remplacer par des morceaux de
votre cru. Toujours aussi sympathique, cette option permet de s’épargner les
médiocres compositions du pourtant renommé JXL, auteur il n’y a pas si longtemps
d’un fort joli remix d’Elvis. Une fois ceci fait, un choix reste à faire :
Arcade ou Carrière ? Dans le premier mode, vous effectuez une (longue) suite de
courses de plus en plus difficiles qui vous permettent au final de remporter un
grand nombre de véhicules que vous pourrez utiliser sur le Live ou en Contre la
Montre. Le gros morceau reste toutefois le mode carrière, qui saura vous occuper
des jours durant grâce à une difficulté qui augmente très vite mais qui reste
paramétrable pour les joueurs occasionnels (les gros nazes quoi… je plaisante).
La progression est ultra linéaire et se base uniquement sur l’argent que
vous gagnez. Chaque rentrée d’argent vous permettant de passer des niveaux, vous
n’êtes donc pas obligés de faire toutes les courses pour arriver à débloquer les
courses de GT ou d’endurance. Les plus masochistes ont donc toute latitude pour
refaire un million de fois la même course (avec un poids accroché au scrotum,
comme les braves) au lieu d’avancer normalement en gagnant de plus en plus
d’argent. On retrouve cependant le même problème que dans Gran Turismo, à savoir
une tendance à faciliter le début du jeu en ouvrant trop vite l’accès aux
grosses cylindrées. Il y a en effet beaucoup trop de championnats mineurs et une
fois que vous avez goûté aux plaisirs infinis que peux procurer une belle
japonaise, il est difficile de trouver la motivation pour grimper sa petite
française avec l’enthousiasme des premiers jours. En somme, il y a vraiment de
quoi faire, mais on aurait aimé le faire plus logiquement, plus simplement.
Côté chi… voitures, c’est Byzance, le palais du pneu et de la
sortie d’échappement. Avec environ 200 caisses toutes plus puissantes les unes
que les autres, le choix est vaste mais pas trop. Même si on n’échappe pas à
quelques vieux modèles ultra moches, la majorité du parc automobile reste assez
sexy et l’on ne passe pas 10 heures à rouler en Trueno 84 chevaux. Le nombre de
voiture permet donc de se constituer un garage fourni et les multiples options
de personnalisation autorisent toutes les folies. Si les divers achats
esthétiques (spoilers, jantes, éléments de carrosserie) et mécaniques (moteurs,
freins…) sont aussi complets que bienvenus, c’est surtout du côté des peintures
que l’on découvre ce qui fait la force de Forza (hum). Un éditeur super fourni
(auquel il ne manque que les lettres, une aberration) permet aux plus talentueux
de créer des peintures vraiment incroyables pour leur voiture, et ainsi de se
faire un modèle vraiment unique et totalement personnel. Avec un peu de
patience, les plus gros blaireaux arriveront sans problème à peindre une tête de
taureau sur leurs caisses tandis que les artistes passeront leurs nuits à
dessiner des motifs splendides pour leur dernière acquisition. Relativement
puissant, l’éditeur manque toutefois de quelques options pour être réellement
parfait mais c’est déjà un exceptionnel début que l’on devrait retrouver plus
tard sur chaque jeu du genre.
On the road again, again…
Evidemment, les têtes de taureau, les dés au rétroviseur, c’est
bien joli, mais si la Fuego ne tient pas la route et manque de reprise, on va
droit dans le mur (même si c’est celui du garage). Et heureusement, Forza n’a
rien à envier aux autres jeux en matière de sensations. Plutôt réaliste du
moment que l’on désactive les diverses aides au pilotage, la conduite est
vraiment agréable bien qu’un peu souple. Un détour dans les réglages et il n’y
paraîtra plus rien, mais ça laisse juger du travail effectué sur les transferts
de masse, tout à fait convaincants. Les reprises sont percutantes, et le
finissage boisé du vide poches fait plaisir à voir pour un véhicule de moyenne
gamme. Les passagers arrière ne sont pas en reste puisqu’ils disposent de
lève-vitres électriques et d’un bon espace pour les genoux et de larges…
Chapatte, sors de mon corps ! Blague à part, Forza est très fun à jouer,
d’autant plus lorsque l’on commence à toucher aux grandes sportives ou GT. Sans
aides et en boîte manuelle, le jeu devient carrément hypnotique et surtout très
difficile, car dans Forza chaque erreur se paie cash.
Un
choc trop prononcé contre un concurrent, un passage dans l’herbe ou un freinage
raté (et Dieu sait qu’il y en aura, au début) et c’est le tête à queue, la
sortie de piste ultra punitive, le sable étant légèrement
trop collant pour être honnête. Au menu des réjouissances, une grosse perte de temps
et des dégâts matériels qui se payent et surtout se ressentent sur la conduite. Et finir ses
deux tours de Nurburgring avec une direction qui tire à gauche, c’est franchement
déplaisant. Bien que visuellement assez chichement réalisés, les dégâts sont donc bien présents et
vous pénaliseront grandement pendant et après la course, le montant des réparations
étant automatiquement déduit de vos gains. En tout cas,
grâce à la présence des aides au pilotage (dont la trajectoire idéale,
un must pour apprendre les circuits), le jeu reste très accessible et
offre une belle courbe de progression aux joueurs moins habitués aux survirages et autres
pertes d’adhérence. On note quand même un ou deux problèmes de collision, surtout
lorsqu’on tape un muret avec un angle assez petit et qu’on part
bizarrement en 360 incontrôlable.
Intelligence Artificielle ou Agressivité Intentionnelle
?
Souvent pointée du doigt dans Gran Turismo, l’intelligence
artificielle a été un des chevaux de bataille de Microsoft Games Studio. Il
fallait qu’elle soit capable de réagir à votre pilotage, qu’elle ne suive pas
une trajectoire inflexible et qu’elle soit suffisamment futée pour vous donner
du fil à retordre tout en étant capable de faire des erreurs. Autant le dire de
suite, le résultat est mitigé, même si la première impression est plus que
positive. Tant que le niveau de difficulté n’est pas trop haut, on s’amuse de
voir ces imbéciles faire un tête à queue et on apprécie de ne pas pouvoir
s’appuyer sur eux dans un virage sans aller admirer les fresques de pneus un peu
plus loin. Ensuite, quand on commence à bien maîtriser son pilotage, qu’on
désactive l’abs et les autres trucs de grand-père et qu’on hausse le niveau de
difficulté, ça devient plus problématique. D’une part parce que l’agressivité
naturelle de l’IA (un peu calquée sur celle de PGR2) est décuplée et que se
faire défoncer l’arrière-train n’est pas des plus agréable, même en voiture.
D’autre part parce qu’il semble que les autos contrôlées par la console roulent
toujours avec les aides. Résultat, le temps gagné sur la qualité du pilotage est
reperdu sur les distances de freinage, l’IA ralentissant souvent au dernier
moment, voire un peu plus tard encore si elle est sûr de vous chopper au
passage. Même dépassée, elle ne se rabat pas comme on peut le voir en formule 1
mais reste sur sa trajectoire qui de toutes façons reste prioritaire par rapport
à la votre. C’est franchement rageant, et toujours très énervant de voir fondre
sur vous une meute d’adversaires assoiffés de tôle en sachant très bien qu’ils
n’ont que faire de vous et que les efforts que vous avez fait pour les distancer
sont réduits à néant parce qu’ils ne sont pas soumis aux même contraintes que
vous. Bref, si je peux me permettre une petite comparaison avec GT4, c’est
nettement plus vivant certes, mais diablement plus injuste aussi. Gageons que la
nouvelle génération de console permettra de créer des IA vraiment crédibles…
Techniquement parlant, Forza fait une
prestation très solide. Toujours fluide (malgré un framerate bloqué à 30fps), le
jeu est franchement beau mais pas très clinquant. Le rendu global, un peu
froid, manque un peu de vie et de réalisme alors que la
modélisation des circuits et voitures est réellement impressionnante. Les décors fourmillent de détails et la
caméra (manipulable avec le stick droit) permet de se palucher sur sa voiture
en toute quiétude et sous tous les angles (‘tention aux
sièges bordel, c’est de l’ornithorynque). Non vraiment, Forza est très beau et l’on se
prend à rêver d’un tel jeu en 60fps et haute définition… Côté
bruitage, il y a de tout, de la petite japonaise qui couine à
la grosse américaine qui vocifère. Tout dépend du modèle, des améliorations installées et de la vue utilisée,
mais c’est satisfaisant. Le seul petit manque à mon goût est le bruit
du vent, bien présent sur GT4 et qui apporte une petite
touche de réalisme qui fait bien plaisir. Pensez aussi à baisser de quelques crans le
son des autres moteurs, que l’on entend un peu trop fort à la base.
Bref, la réalisation de Forza fait dans l’efficace et on a affaire à un très
joli jeu qui manque un peu de charme pour définitivement arracher la gueule.
Pour finir, parlons un peu du Live, qui il faut le dire
fait vraiment la différence entre Forza et la concurrence. Jouable à 8 et
disposant de toutes les fonctionnalités du Live 3.0 (clans, messages, filtres en
tous genres), le jeu fait forte impression avec 0 lag et un confort de jeu
optimal. On peut se vendre des caisses, faire des courses avec ses potes ou jouter
en solo contre des temps du Live, bref c’est l’extase, et la durée de
vie s’en trouve décuplée. On regrettera juste un nombre de circuits finalement
assez peu élevé, des temps de chargement plutôt longuets (même en solo) et l’impossibilité de savoir
si vos potes utilisent des aides à la conduite ou pas. On aimerait aussi qu’un
patch vienne ôter la limite de 30 secondes pour finir une course (ou au
moins donner le choix), car il n’y a rien de plus frustrant que
de faire 3 tours de «nurburg» sans pouvoir finir parce qu’on n’est
pas toutà fait du même niveau que les autres. Pour le reste, c’est excellent
et Forza s’impose comme un total incontournable de la course en Live, comme
Rallisport 2 ou PGR 2 avant lui.
+
-
- Y'a pas, c'est vraiment bien fait. Les circuits sont détaillés, les caisses rutilantes, c'est le plus beau jeu du genre du Xbox. Mais ça manque tout de même d'un peu de vie, ou d'un éclairage plus réaliste (oui, un peu à la GT4).
- Aucun problème là non plus, Forza est la référence Xbox. Les aides permettent à tous de s'y retrouver et les sensations sont au rendez-vous. Il reste cependant quelques progrès à faire au niveau des collisions et des sorties de piste.
- Pas de souci, vous en avez jusqu'à la suite, surtout si vous disposez du Live.
- Des sons de moteurs dans l'ensemble crédibles, mais les musiques sont vraiments saoulantes. On apprécie de pouvoir changer les pistes et le volume sur le pavé directionnel.
- LA référence sur Xbox. Tout simplement indispensable pour les amateurs de course automobile, qu'ils soient débutants ou confirmés.
- Du 30 fps bien solide, même avec 7 chacals sur roues devant vous. Le comportement de la voiture est criant de vérité. Ca manque un peu de cerfs qui traversent la route qand même.
- Dommage que les circuits viennent si vite à manquer, même si leur nombre permettra aux acharnés de s'amuser pendant toute l'année. A part ce très léger problème, c'est excellent.