Test : Front Mission 2: Remake sur Xbox Series X|S
Un jeu original qui aurait mérité mieux
Front Mission débute dans une base où vous faites rapidement la connaissance des personnages principaux qui vont jalonner tout votre périple. Les discussions s’enchainent rapidement et, après avoir renommé (ou non) vos héros, vous subissez une attaque surprise qui vous place directement aux commandes de votre mécha. C’est là que débute votre histoire qui sera suivie par une tentative de fuite qui nous permet de rencontrer d’autres protagonistes. Dans Front Mission 2 Remake, les discussions sont nombreuses, très nombreuses, parfois trop, mais elles ont le mérite d’offrir à l’univers un background plutôt complexe et costaud. En effet, c’est sur fond de trahison et dans un contexte géopolitique tentaculaire que nous allons évoluer pendant la grosse dizaine d’heures de jeu qu’il vous faut pour achever la trame principale. Une durée de vie des plus satisfaisantes qui, selon vos envies / votre patience, pourra être plus ou moins longue.
Car de la patience, il vous en faudra tout de même. Le jeu est bavard, terriblement bavard, et les séquences de dialogues peuvent fatiguer. Non seulement car il s’agit d’écrans fixes tout droits sortis des années 90 (logique, mais tout de même), mais aussi parce qu’il manque cette petite folie dans l’écriture qui nous accroche. C’est d’ailleurs l’un des reproches que l’on peut faire, de manière plus globale, à ce remake. Il s’agit davantage d’un remaster que d’un remake et tout ce qui pouvait parfaitement fonctionner il y a trente ans est désormais excessivement lourd. C’est donc le cas des dialogues et de leur structure, mais aussi et surtout de l’interface. Cette dernière n’est vraiment pas intuitive et on s’y perd avec une facilité déconcertante. C’est d’autant plus vrai que le jeu ne propose pas de tutoriel intégré à l’expérience. Si vous lancez votre partie directement, vous êtes lâchés en pleine jungle, sans la moindre explication. À vous de vous débrouiller et de tenter de survivre…
La survie, justement, parlons-en. Le point fort de Front Mission 2 Remake se trouve dans sa gestion des méchas. Avant chaque bataille, il est possible de personnaliser sa machine en modifiant les différentes parties que sont le corps, la tête, les bras (séparément)… Tout a des conséquences sur les mécaniques de jeu et les statistiques de votre personnage. D’ailleurs, là aussi, comme pour les menus, cela manque d’intuitivité et de clarté. Vous avez des statistiques qui apparaissent dans tous les coins, mais vous ne savez pas forcément à quoi elles font référence. Il est donc difficile de faire les bons choix, à moins de prendre le temps (coucou la patience) d’analyser chaque chose et de faire des essais. Ces derniers seront d’ailleurs obligatoires tant le jeu se veut difficile et exigeant dans toutes les difficultés (ou presque, car en facile, cela reste abordable). La réflexion est donc de mise et cette étape de préparation – aussi gratifiante que frustrante – est une étape non négligeable et un atout majeur pour les amoureux de personnalisation et de tactique en tout genre.
En termes de gameplay, chaque champ de bataille prend la forme d’un quadrillage sur lequel vont se mouvoir vos unités. Vous débutez votre partie en avançant vos pions, comme un jeu d’échec, et surtout en analysant la situation. Courir à travers tout et ne pas profiter des avantages de vos méchas (frappe à distance, spécialisation au corps-à-corps…) et/ou du décor prend davantage la forme d’un suicide pur et simple. Front Mission 2 Remake est un jeu tactique et se doit d’être joué comme tel. D’ailleurs, si votre préparation est bonne et que vous êtes un tant soit peu attentif à ce que vous faites, le gameplay – très rétro lui aussi – devient vite addictif et agréable. Voir vos propres unités prendre le dessus sur celles de vos adversaires, détruire les différentes parties des méchas (satisfaisant au possible) ou encore gagner de l’expérience en fonction de vos mouvements sont autant de points positifs à faire ressortir. Le dernier cité est d’ailleurs le plus intéressant puisqu’il vous permet, en fonction de votre manière de jouer, d’orienter sensiblement le gameplay de chacun des méchas. Vous pouvez créer une machine spécialisée au corps-à-corps pour bousiller tout adversaire qui approcherait, et ce pendant que vous torpillez à distance avec les spécialistes de longue portée. Le tout fonctionne plutôt bien, et c’est sans doute l’un des points les plus importants.
Evidemment, qui dit remake dit également modifications graphiques. De ce côté-là, soyons clairs, il s’agit d’un travail relativement paresseux. Car même si le jeu reste jouable sans aucune difficulté sur les écrans géants actuels, l’aspect visuel reste très en deçà de ce que l’on peut attendre d’un jeu de l’ère actuelle. Et même si on ne fait pas la fine bouche, il est difficile de ne pas se dire qu’il s’agit davantage d’un lissage poussé que d’une refonte totale du jeu. Alors oui, cela permet de garder l’identité propre à l’épisode original, avec ses petites voitures, ses bâtiments grisonnants ou ses décors plats. Mais en 2024, difficile de se dire qu’il s’agit d’un remake. On est, une nouvelle fois, plus proche du remaster facile. Dommage. Pour le reste, sur le plan technique, il n’y a pas grand-chose à ajouter. Le jeu ne souffre d’aucun bug particulier ou du moindre problème technique. Les musiques ont été retravaillées et il est toujours possible de passer de la version moderne à celle d’origine. Un choix offert aux joueurs qui devraient apprécier l’expérience, surtout s’ils ont connu le jeu original.
+
- Personnalisation dingue ;
- Gameplay addictif et satisfaisant une fois maitrisé ;
- Tactique omniprésente ;
- Challenge évident ;
- Histoire complexe et agréable à suivre.
-
- Visuellement faible ;
- Excessivement bavard ;
- Surcharge d'informations ;
- Interface lourde.