Jeux

Fuzion Frenzy 2

Party Game | Edité par Microsoft Studios | Développé par Hudson Soft

2/10
360 : 16 February 2007
16.02.2007 à 13h08 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Fuzion Frenzy 2 sur Xbox 360

Le concept de mini-jeux au cours desquels deux équipes s’affrontent n’en est pas à ses balbutiements puisque, déjà au Moyen Age, il était de coutume de s’adonner à ce type de loisirs lors des fêtes de village, en soulevant par exemple le plus de fois possible des bottes de foin attachées à une corde dans un temps limité ou en étant le plus rapide à grimper le long d’un mat pour se saisir d’un objet quelconque. Dans une époque bien plus récente, ce fut la télévision qui redonna ses lettres de noblesse à ces joyeuses rencontres grâce à une émission comme Intervilles mais, qui aurait pu croire alors que Léon Zitrone et Guy Lux ferait des émules dans un party game aux allures futuristes !

Ils sont six mais il ne doit en rester qu’un !

Dans un avenir non défini où le robot remplace la vachette, six finalistes sont en lice pour participer au tournoi baptisé Fuzion Frenzy, à savoir une rencontre entre différentes planètes au cours de laquelle nos participants devront remporter un maximum d’épreuves en vue d’obtenir le titre suprême de champion. Cantonnées quatre ans auparavant à la seule planète Terre, les épreuves se déroulent désormais également sur d’autres localisations dans la galaxie (le but avoué étant d’inciter les terriens, trop nombreux sur notre boule bleue, à migrer vers d’autres destinations que le tournoi mettra en avant). Les amateurs du premier épisode se réjouiront de retrouver les six concurrents initiaux, revenus tenter leur chance. Trois filles et trois garçons, mais honneur aux dames alors commençons par Geena – une sportive affirmée en quête de sensations extrêmes, Naomi – la fille d’un riche industriel qui cherche le grand frisson et Jet – la benjamine un brin délurée mais aux compétences prometteuses. En parallèle, les initiés retrouveront Zak – le jeune concurrent qui distribue ses gains aux plus démunis, Dub – le fou de musique électronique aux écouteurs constamment en marche et Samson, le plus avantagé de tous au niveau de la carrure physique.

Que vous décidiez de jouer seul ou à plusieurs, le principe sera le même : choisir un concurrent, une planète et l’une des épreuves figurant sur cette dernière. Simple dans l’absolu, toutefois les créateurs de la série sont venus greffer un système de cartes à jouer avant chaque épreuve, une sorte de mise qui vous permettra d’augmenter vos chances de gagner ou d’influer sur le déroulement de l’épreuve à venir. A partir de ce moment là, le titre aurait presque plus s’appeler « Confuzion Frenzy » car il faut un moment pour saisir comment les utiliser : en fait, ces cartes se récupèrent durant les épreuves et peuvent être un multiplicateur allant de x2 à x6 permettant d’accroître votre score final ou encore une carte « d’inversion » qui divise les points obtenus par un adversaire, une carte « vol d’effet » qui annule la carte précédente pour la réutiliser sur une autre personne, une carte « planète » qui donne le droit de choisir la localisation suivante sachant que vous ne pouvez pas procéder à un nouvel essai sur une planète déjà dominée sauf si vous avez en mains la carte « chance d’attaque ». Nous préciserons qu’aucun tutorial ne venant vous éclairer pendant le jeu sur l’utilisation de ces options, il vaut mieux se reporter rapidement au livret. L’idée aurait pu être agréablement exploitable mais elle s’avère d’un usage peu pratique, mal conditionné, voire rebutant pour un jeune public.

Encore faut il avoir la patience de concourir sur les sept planètes

Outre des épreuves sur la Terre comme mentionné plus haut, les participants s’affrontent sur six autres planètes nommées Humidia, Glacia, Machina, Eternita, Caloria et Amusa. Toutes les épreuves s’y déroulant auront un rapport avec le climat et les caractéristiques organiques de ladite planète. A titre d’exemple, celles sur Humidia seront toutes en rapport avec l’eau où il s’agira, entre autres, de sauter d’une plateforme à une autre le plus vite possible en poussant les adversaires mais sans tomber à l’eau ou en aspergeant les autres concurrents avec un pistolet à eau géant afin de faire couler leur tourelle flottante. De façon plus sommaire, Glacia est symbolisée par un froid extrême et les épreuves se dérouleront sur glace, Amusa est une planète-casino où les rencontres sont inspirées des plus fameux jeux d’argent, Machina est une planète industrielle où nos participants composeront avec la technologie et l’énergie, Eternita est symbolisée par une force gravitationnelle exceptionnelle où se déplacer relève du véritable défi et enfin, Caloria (qui n’a aucun rapport avec les kilos en trop) s’avère être une planète volcanique toujours active donc attention où vous posez les pieds ! Pour information, des objets bonus peuvent être amassés lors de certaines épreuves et confèrent un plus grand nombre de points (comptez au total 27 mini-jeux plus six à débloquer). Maintenant que les bases vous sont expliquées, jetons un œil du côté des spécificités techniques de cette production signée Hudson Soft (créateurs des Mario Party) : il ne faut malheureusement que très peu d’épreuves à remplir pour réaliser que le titre est totalement dénué d’ambiance. D’une part aux railleries d’un Léon Zitrone râleur se substituent les commentaires d’un jeune éphèbe au look très étudié qui donne l’impression de présenter un match de la WWE sur fond d’effets sonores assez insupportables (et en anglais, de surcroît, puisque seuls les sous-titres sont traduits).

D’autre part, en admettant que nous passions outre les tenues des compétiteurs (dont l’influence varie entre la série Bioman et les mangas actuels) et leur insipidité la plus totale, il nous est par contre difficile de ne pas relever une caméra fixe placée trop en plongée et en hauteur par rapport aux personnages, donnant ainsi un effet obsolète de 2D isométrique. Certaines scènes auraient été plus faciles à appréhender si l’on avait pu mouvoir la caméra ou l’avoir, du moins, à hauteur du regard car il en résulte des écrans souvent brouillons où l’on a du mal à repérer son propre concurrent malgré les couleurs qui les différencient. Les décors ne nous sortent pas plus de l’impasse et il ne suffit plus de mettre des tons chatoyants pour insuffler un semblant de dynamisme. Même si certaines scènes s’avèrent un peu plus attirantes que d’autres, les environnements (dépourvus de public) restent irrémédiablement figés. En sus, la durée des mini-jeux ne dépassant pas les trente secondes au chronomètre, le laps de temps pour remplir les objectifs et prendre un soupçon de plaisir reste malheureusement bien trop court, d’autant plus que les personnages sont d’une lenteur accablante, restant même parfois immobiles une à deux secondes en pleine épreuve avant de ne pouvoir repartir à l’assaut. Au final, le joueur mettra plus de temps à sélectionner planète, cartes et épreuve qu’à jouer.

La petite dose de vitamines n’y était pas…

A la décharge de ce type de jeu, nous devons reconnaître qu’ils sont souvent plus drôles à pratiquer à plusieurs ou, du moins, sont ils supposés le faire. Certains se remémoreront les séances de franche rigolade autour des mini-jeux d’un Kung Fu Chaos, par exemple, où le délire assumé conférait au titre un aspect inédit, original et totalement loufoque. Le problème de ce Fuzion Frenzy réside dans le fait qu’il ne prend le parti de n’être ni délirant, ni sérieux (ce qui aurait pu être une autre approche). En conséquence, le joueur s’y perd et s’y ennuie rapidement, or l’ennui est fondamentalement le pire ennemi du party game. La musique, sorte d’électro japonisante, finit par taper sur le système et les épreuves s’enchaînent invariablement comme sur une chaîne d’usine et ceci, en dépit, de la présence des modes Tournoi et Mini-jeux ou des différents lieux de compétition. Le succès du Xbox Live Arcade laissait pourtant présumer que, puisque les joueurs semblent réceptifs à ce type de jeux, les développeurs mettraient le paquet pour satisfaire ce nouveau public, or force est de constater que c’est bien le minimum syndical que l’on présente ici. Que vous décidiez de jouer avec trois amis (écran non partagé) ou par l’intermédiaire du Xbox Live ne change pas la donne, même à moindre prix.

Comment ne pas cacher notre déception face à ce Fuzion Frenzy deuxième du nom dont on attendait une bouffée de fraîcheur, venue ranimer les journées parfois moroses de Février. L’idée de pondre un party game était pourtant louable au départ vu que le genre est peu représenté sur la Xbox 360, tout en ayant le mérite de proposer des petites épreuves variées que l’on prend plaisir à recommencer en général. Néanmoins, la sauce ne prend pas ici. La faute incombe à des graphismes dépouillés et vraiment vilains à regarder, des personnages qui se déplacent péniblement et un concept d’épreuves liées à la topographie des lieux bien trop classique. Nous ne pouvons alors que vous suggérer de dépenser vos deniers en achetant plutôt un titre du Xbox Live Arcade qui vous tente.

+

  • Nombre d’épreuves plutôt correct

-

    • Epreuves bien trop courtes
    • Aucune dose d’énergie
    • Mauvaise maniabilité du personnage
    • Level et character design moches