Jeux

Gal Guardians: Demon Purge

Action | Développé par Inti Creates

7/10
One : 23 February 2023 Series X/S : 23 February 2023
26.02.2023 à 21h54 par - Rédacteur en Chef

Test : Gal Guardians: Demon Purge sur Xbox Series X|S

Les sœurs soupirent

Après un désintérêt quasi total envers les machines Xbox, les développeurs japonais d'Inti Creates ont rattrapé leur retard avec le portage de la trilogie Blaster Master Zero et l'arrivée de leurs nouveaux jeux en même temps que la concurrence. Après Gunvolt Chronicles: Luminous Avenger iX et ses airs de Mega Man, c'est au tour de Grim Guardians: Demon's Purge de débarquer, pour une expérience de jeu inspirée de la licence Castlevania cette fois-ci. De quoi nous faire vivre l'envie de château ? Pas si sûr.

Grim Guardians: Demon’s Purge prend place à la Sakurazaki Academy, le lycée où étudient les sœurs Maya et Shinobu Kamizono. Même si ces deux personnages ne vous disent sans doute rien, elles ne sont pas inconnues de tous puisque certains joueurs ont pu les croiser dans le railshooter Gal Gun: Double Peace sorti sur PlayStation 4 et PS Vita en 2015. On oublie Houdai et son pistolet à phéromones capable de mettre les midinettes à genoux, ce spin-off de la franchise propose une menace bien plus classique. Les deux frangines enfilent donc leur costume de chasseuses de démons après que leur école a été transformée en château draculesque par Kurona, qui était elle aussi à l’affiche du jeu original. Même si ce nouveau titre fait référence à des personnages croisés dans la série, comme Aoi de Gal Gun Returns ou Risu de Gal Gun 2 pour ne citer qu’elles, il n’est très franchement pas nécessaire d’avoir déjà mis les pieds dans l’univers imaginé par Inti Creates pour comprendre les événements narrés dans Grim Guardians.

f841c801-8d21-4826-9b5d-a95923eddee6

Et pour nous plonger dans cette histoire au scénario inédit, les développeurs japonais nous ont concocté un titre à mi-chemin entre le Metroidvania et le Castlevania classique des premiers épisodes. Ainsi, la progression dans le château est linéaire, avec la possibilité de revenir à des étages inférieurs pour tenter de débloquer quelques bonus comme une meilleure force de frappe ou une rallonge sur la jauge de vie par exemple. Pour ceux qui espèrent visiter la demeure de Kurona dans ses moindres recoins, il est également possible de libérer les nombreuses lycéennes prises au piège dans le château. Avant de lancer une partie, le jeu nous propose de choisir la difficulté, avec un mode facile et des vies illimitées, et un mode difficile qui limite votre nombre de réapparitions et pour une expérience de jeu plus proche de la trilogie originale sortie sur NES que d’un Igavania façon Symphony of the Night. A l’image de ce dernier, il faut néanmoins parcourir le château plusieurs fois pour décrocher la vraie fin du jeu. Un mélange de mécaniques archaïques et modernes un peu perturbant pour ceux qui s’attendaient à faire face à un Metroidvania pur jus. A noter que la fin du jeu permet de débloquer un mode Boss Rush et le niveau de difficulté Légendaire, pour une durée de vie générale tout à fait honorable d’une quinzaine d’heures.

Même si les allers/retours sont possibles entre les huit niveaux du jeu, la traversée du château se fait plutôt de manière linéaire. Pour apporter de la profondeur de jeu, il faut alors se tourner vers les capacités des deux sœurettes, Shinobu et Maya. La première manie le flingue avec dextérité et se spécialise ainsi dans les attaques lourdes et à distance, tandis que la seconde maitrise l’origami et peut ainsi créer des armes tranchantes en papier pour réaliser des combos au corps à corps. Deux personnages complémentaires donc, avec la possibilité de passer de l’une à l’autre en pressant un simple bouton, ou de contrôler les deux en simultané en coopération. Une idée plutôt intéressante et pas si courante pour le genre.

01fda946-0d70-4a92-8a92-44c2f8ad56e3

Côté originalité, on salue la possibilité de ranimer une sœur tombée au combat. Il faut parfois retraverser des zones dangereuses, et avec un seul set de compétences, pour regagner la zone où l’héroïne a vu sa jauge de vie tomber à zéro. Et si sa frangine connait le même sort avant cela, alors c’est carrément une vie qui disparait, rapprochant le joueur du Game Over fatidique. Un système old-school qui s’inscrit dans un titre heureusement pas trop difficile dans son ensemble. Comme on l’a dit plus haut, le mode facile vient supprimer cette contrainte pour qui veut de s’infliger une quelconque pression. Dans le cas contraire, le joueur doit détruire des objets façon chandeliers de Castlevania pour espérer faire grimper sa fierté, l’élément qui octroie des vies supplémentaires. C’est d’ailleurs la même chose avec la récupération de cœurs et de magie, magie qui est associée à des compétences qui se débloquent au fur et à mesure de la progression du joueur dans l’histoire. Elles sont d’ailleurs assez diversifiées et permettent généralement d’éliminer des ennemis plus facilement ou d’ouvrir des passages secrets. Côté offensive, notre duo dispose également d’une attaque spéciale dévastatrice. Une panoplie bien remplie, combinée à un gameplay souple mais qui aurait pu encore gagner en précision.

Pour la direction artistique, on fait plutôt dans le classique. Le titre arbore des graphismes en pixel art style 16-bit avec ce petit effet d’ombre qui suit le personnage pour apporter un peu de fluidité dans les mouvements. Le bestiaire a le mérite de tenter de s’écarter un peu des ennemis récurrents de Castlevania même si les clins d’oeil à la franchise de Konami ne manquent pas. Les boss sont très bien réalisés, aussi bien d’un point de vue esthétique que sur leurs patterns, avec parfois une deuxième forme à affronter, et une difficulté accrue lors du deuxième run. Aucun souci à noter concernant les animations et le chara-design des personnages, impeccables. La bande-son est malheureusement trop quelconque pour se rapprocher des thèmes de Castlevania. Le côté léger et frivole du titre n’est pas aussi prononcé que dans un Gal Gun, et c’est plutôt bien ainsi.

7/10
Grim Guardians: Demon's Purge n'est pas un jeu désagréable à jouer mais son classicisme lui fait malheureusement défaut. Le titre d'Inti Creates ne parvient pas à nous procurer autant de plaisir qu'un bon Metroidvania, la faute à cette volonté de réintroduire des mécaniques archaïques. On salue tout de même l'ajout d'un mode coopération, la traduction des textes en français et l'esthétique impeccable, mais on aurait aimé un peu plus que cela.

+

  • Graphismes et animations réussis
  • Deux gameplays très différents
  • Beaucoup de secrets à découvrir
  • Jouable en coop à deux joueurs

-

    • Level-design peu inspiré
    • Des airs de Metroidvania, sans en être un
    • Deux runs nécessaires pour voir la fin
    • Bande-son décevante