Test : Gears of War : Ultimate Edition sur Xbox One
Non, Epic Games n’a pas inventé le Third Person Shooter et encore moins la possibilité de se mettre à couvert et de tirer à l’aveuglette. Mais à l’époque, les créateurs de la franchise avaient réussi à proposer un gameplay ‘référence’ qui a inspiré bon nombre de leurs collègues. En effet, à l’époque, Gears of War n’était pas seulement une vitrine technologique (il était, à cette époque, le plus beau jeu de la génération sans l’ombre d’un doute) grâce à l’Unreal Engine 3. Il possédait un gameplay bestial, jouissif, qui a marqué de très nombreux joueurs malgré une campagne loin d’être parfaite. Difficile de ne pas se souvenir que les cinématiques du jeu original étaient mal mises en scène, que l’I.A. était loin d’être aussi mémorable que peut l’être un Halo.
Malgré cela, le jeu d’Epic Games a malgré tout réussi à devenir le premier gros blockbuster exclusif de la Xbox 360 et surtout une référence. Difficile d’oublier par exemple la possibilité de passer par-dessus un obstacle, de le contourner d’un seul clic de même que la possibilité de changer de position, toujours d’un seul clic. Nous nous devons de mettre en avant le système de rechargement très bien pensé en étant à la fois punitif (si on rate le chargement éclair) et bonifiant (si on le réussit). Oui, n’ayons pas peur des mots : Gears of War avait marqué son temps et ce n’est pas le succès de son multijoueur – à l’origine pensé comme un simple bonus – qui nous contredira. A l’instar d’un Halo, la longévité du premier Gears of War sur le Xbox Live fut tout bonnement exemplaire même après la sortie du second opus.
« …est-il capable de séduire, malgré son grand âge, un nouveau public avec ses graphismes rehaussés ? Pour être franc, oui. Et pas seulement pour ses graphismes qui sont, sans être à la hauteur des maîtres étalons de cette génération, réussis »
Oui, Gears of War était une référence il y a neuf ans mais c’est le présent qui nous intéresse aujourd’hui. Qu’en est-il de Gears of War : Ultimate Edition ? Est-il destiné en premier lieu aux fans purs et durs de la franchise (comme c’était le cas de Halo : Combat Evolved Anniversary) ou est-il capable de séduire, malgré son grand âge, un nouveau public avec ses graphismes rehaussés ? Pour être franc, oui. Et pas seulement pour ses graphismes qui sont, sans être à la hauteur des maîtres étalons de cette génération, réussis. Pour ce remake, The Coalition a utilisé la toute dernière mouture de l’Unreal Engine 3 et la différence par rapport à l’original saute tout de suite aux yeux et pas seulement grâce à une meilleure résolution. Les défauts inhérents à la première version du moteur maison d’Epic Games (couleurs saturées, effets de surbrillance, textures qui s’affichent tardivement) ont été tout simplement gommés. Mais The Coalition ne s’est pas arrêté là et est même allé plus loin que 343 Industries. En effet, les cinématiques de l’orignal ont été lourdement modifiées pour proposer une version plus cinématographique et, par conséquent, plus efficaces. Sans oublier que cette édition comprend l’acte réservée jusqu’ici à la mouture PC, ce qui permet de rallonger la durée de vie et de faire découvrir un pan de l’aventure (pas spécialement exceptionnel dans son déroulement si ce n’est la fin avec le combat contre le Brumak) inconnu des joueurs Xbox 360.
Malgré la débauche d’efforts déployés par le studio pour remettre le jeu au goût du jour, on regrette vivement que celui-ci n’ait pas pris le temps d’améliorer l’intelligence artificielle, toujours aussi proche du catastrophique. Vos coéquipiers fonceront toujours – tête baissée – vers une troïka qui les mettront à terre en l’espace de deux secondes. Et vous pesterez sans aucun doute sur les commandes de groupe (se regrouper/attaquer/cesser le feu) qui n’auront, bien souvent, aucune conséquence. Les locustes ne sont pas non plus en reste avec des mouvements qui n’ont parfois aucune logique. Sans oublier que les animations de la course en crabe sont toujours aussi immondes (les craintes persistent pour le prochain opus au vu de la bande-annonce…).
« Un opus qui se veut plus sombre, plus oppressant que ses successeurs qui se contentent (surtout pour le troisième) d’appliquer la formule : « Bigger, Better and MORE Badass !!! » chère à Cliff Bezinsky »
Ces défauts, comme à la bonne vieille époque (ah ce coup de vieux tout d’un coup…), ne rendent pas pour autant caduc les qualités du jeu. Certes, il n’est peut-être pas considéré comme le meilleur opus de la franchise (un titre réservé au second opus) mais son ambiance, ses situations uniques (les krylls) son gameplay si simple et si jubilatoire en font un titre à part entière. Un opus qui se veut plus sombre, plus oppressant que ses successeurs qui se contentent (surtout pour le troisième) d’appliquer la formule : « Bigger, Better and MORE Badass !!! » chère à Cliff Bezinsky. Le quatrième et prochain opus devrait d’ailleurs – pour le plus grand bonheur des fans – se rapprocher de la recette du premier, signe qu’il a su marquer les esprits.
Neuf ans après, Gears of War : Ultimate Edition aura du mal à en faire autant mais il est important de souligner que malgré son grand âge, il a très peu (et surtout très bien) vieilli. Une nouvelle fois, ce sera son multijoueur (et sa coopération) qui le prouvera. Les aficionados trouveront très rapidement leurs marques et surtout se régaleront au moment de retrouver des maps mythiques telles que Clocher, Gare de Tyro, Metro etc. où ils ont passés des centaines et des centaines d’heures. Pour leur plus grand bonheur, il est nécessaire de souligner que toutes les maps ont été refaites pour le plus grand bonheur de leurs yeux. Afin de vous convaincre (si ce n’est déjà fait), sachez que les serveurs sont enfin localisés : il est possible de ne jouer qu’avec que des européens et donc d’éviter les hosts avantageux des joueurs américains. Sans oublier qu’il est toujours possible de rejoindre une partie en cours (du moins en non-classé), ce qui évitera les déséquilibres que l’on constate dans bien trop de jeux multijoueur.
+
- Recette qui n’a pas vieilli
- Toujours aussi unique
- Un relifting graphique qui fait plaisir aux yeux
- Multijoueur toujours aussi jouissif
- C’est Gears of War quoi
- Le lanzor qui profite des vibrations au niveau des gâchettes
-
- Une intelligence artificielle toujours aussi… artificielle
- Les bandes dessinées qui ne sont pas traduites