Test : Gears of War: Reloaded sur Xbox Series X|S
Incursion sur PLayStation réussie

Faisons un petit point d’histoire pour ceux et celles qui ne connaitraient pas encore la saga Gears of War. En 2006, le jeu développé par Epic, débarque sur Xbox 360, boosté par l’Unreal Engine. Le moteur maison fait des miracles et les premières images, les premières vidéos, nous laissent rêveur. Évidemment, nombre de joueurs ont imaginé que cela n’était que de l’esbrouffe et que la version finale ne serait pas aussi belle, et pourtant. À sa sortie, Gears of War déploie toute sa puissance visuelle, proposant au passage une aventure au rythme effréné, marquée par des personnages à l’indélicatesse indéniable équipés d’engins de mort tous plus violents les uns que les autres. Un titre brutal, sanglant qui marquera une génération de joueurs et qui prendra la forme d’une trilogie épique. Quelques années plus tard, en 2015, le premier épisode sera remasterisé sous le nom de Gears of War : Ultimate, avant de laisser place, en 2025, à Reloaded. Un petit lifting plus tard, Gears of War revient donc avec pour ambition de rassembler les joueurs avant l’arrivée du prochain opus majeur de la saga, Gears of War : E-Day, et ce que ce soit sur Xbox ou même sur PlayStation.
Cela peut étonner, mais Gears of War c’est aussi une histoire. Une histoire qui débute par une cinématique d’introduction qui, encore aujourd’hui, se montre de bonne facture. On apprend donc que les humains ont été attaqués lors de ce que l’on appelle « Le Jour de l’Émergence ». Une date sanglante puisque c’est ce jour-là que les Locustes, une race de créatures humanoïdes vivant sous terre, ont décidé d’envahir la surface. S’en est suivi un conflit d’envergure qui a poussé les hommes a employé une arme ravageuse, le rayon de l’aube, un satellite qui brule tout : ennemis, ville, humains… C’est dans ce contexte que notre héros, Marcus Fénix, se voit libérer de prison, 13 ans plus tard, par son ami Dom. Le conflit s’est enlisé et tous les soldats sont ramenés vers le front. Avec son escouade, Marcus va donc affronter la horde de locustes et tenter de dénicher l’arme ultime qui pourrait mettre un terme définitif à ce conflit : la bombe lumière. Si le scénario de Gears of War n’est pas forcément celui qui vous surprendra le plus, il est malgré tout plaisant à suivre. On doit cela aux personnages qui forment l’escouade Delta et à leurs répliques, plus cinglantes les unes que les autres, mais aussi grâce au rythme effréné du voyage qui nous fera voyager sur la planète Sera. Les cinématiques qui jalonnent les cinq actes qui composent le jeu nous offrent des moments mémorables et la variété des situations proposées évite tout ennui pendant la bonne dizaine d’heures de jeu qu’il faut pour achever la campagne. Une campagne dont la durée de vie variera selon la difficulté que vous avez choisie parmi les quatre proposées. Pour profiter pleinement de l’expérience, nous vous conseillons de partir au combat en vétéran (la troisième). Le challenge est accessible, sans être trop simple, ce qui s’avère être un bon compromis pour profiter pleinement des mécaniques du jeu.
Et puisque l’on mentionne les mécaniques du jeu, le moment semble approprié pour s’y intéresser. Gears of War, premier du nom, est connu, notamment, pour son système de couverture qui s’est ensuite banalisé dans de très nombreux jeux du genre. Ainsi, d’une simple pression sur la croix (ou sur le bouton « A » sur Xbox), vous pouvez rejoindre un pan de mur et vous mettre à l’abri des tirs ennemis. A l’aide de votre stick gauche, vous pouvez ensuite en sortir rapidement ou rejoindre un autre abri, le tout se faisant de manière limpide et fluide. Petit défaut importé de la version d’origine : il arrive parfois que Marcus se place à un mauvais endroit, ce qui crée une certaine confusion tout en nous plaçant sous le feu du tir ennemi. Au-delà de ça, Gears of War: Reloaded reprend (ou est à l’origine, c’est comme vous voulez) la maniabilité de nombreux TPS. On vise avec la gâchette gauche et on tire avec celle de droite. La croix multidirectionnelle nous permet de changer d’armes, tandis que la croix (le « X ») est employée pour tous les mouvements (roulade, sprint, couverture). Le rond vous permet de frapper au corps-à-corps ou d’utiliser la tronçonneuse si vous êtes équipés d’un Lanzor (grand moment de bonheur). Enfin, la gâchette L1 affiche vos objectifs et vous offre l’opportunité de donner des ordres sommaires à vos équipiers, tandis que R1 sert à recharger. À noter que pour ce dernier mouvement, une petite barre apparait sous votre arme. Si vous appuyez une seconde fois dans le bon timing, vous réaliserez un rechargement parfait qui est plus rapide, et donc plus efficace. La maniabilité du jeu est terriblement intuitive et fonctionne parfaitement. Si Gears of War est devenu un jeu culte, c’est aussi grâce à son gameplay millimétré et jouissif qui est d’ailleurs encore plus agréable sur la DualSense, la manette PlayStation 5. En effet, grâce aux retours haptiques dans les gâchettes, la visée et surtout le tir sont nettement plus intuitifs.
Terminons avec un dernier point concernant la campagne : la variété de situations proposées. Si une bonne partie du jeu est consacrée aux affrontements classiques qui opposent notre escouade aux locustes, force est de reconnaitre qu’à l’époque Epic avait su faire preuve de créativité. Que ce soit la créature que vous affrontez à la fin de l’acte 1, la conduite du véhicule (qui n’est sans doute pas mémorable) ou encore les Krills (des oiseaux) dans la nuit, il y a de nombreuses situations qui offrent une variété franchement bienvenue à un jeu de ce genre. L’utilisation de l’environnement, des différentes armes font également partie des possibilités qui, au final, sont nombreuses, empêchant tout sentiment de lassitude ou de répétitivité. Ajoutez à cela un bestiaire franchement solide composé de nombreux adversaires de toutes tailles allant du locuste lambda (drone, sniper, grenadier, artilleur) au Boomer (locuste géant armé d’un lance-missiles) en passant par les Krills, la Berserker ou encore le Corpser et les Rebuts. Votre parcours ne sera clairement pas de tout repos et cela vous le devez aux nombreuses formes que prennent vos adversaires qui feront tout pour vous étriper. Enfin, un petit mot sur l’arsenal dont on bénéficie dans le jeu. Hormis le très symbolique Lanzor (mitrailleuse avec une tronçonneuse) et le Rayon de l’Aube, le jeu se montre relativement sage en nous offrant l’opportunité d’employer un fusil à pompe, un lance-missile, des grenades ou encore un sniper. Rien de très original en soi, même si cela s’avère suffisant pour défourailler l’armée de locustes ennemis qui se dressent devant nous.
Une fois la campagne achevée, Gears of War: Reloaded vous propose également de vous lancer dans le mode compétitif en ligne qui, lui aussi, a fait la réputation du jeu. Simple dans sa forme, il reprend des modes de jeux assez classiques comme le Match à Mort par équipe, Exécution (éliminer le chef ennemi) ou encore Roi de la Colline qui consiste à occuper un espace pendant un certain nombre de secondes et le défendre. Le tout sera jouable à huit joueurs sur les 19 cartes qui sont disponibles dès le lancement, ce qui se montre plutôt costaud. Concrètement, le mode multijoueur est à l’image du jeu en lui-même : nerveux, rapide et terriblement violent. Les manches des parties sont courtes et la violence des affrontements est bel et bien présente. Il est évident que le gameplay et la proposition ne peuvent pas convenir à tout le monde, mais une chose est sûre : il n’y a que dans Gears of War que l’on retrouve ces sensations, poussées à leur paroxysme. Il est également important de noter que tous les joueurs débutent avec le même équipement, mais que certaines armes peuvent être récupérées sur la carte (grenade, lance-missiles, sniper…). Des spots prisés des joueurs que l’on vous conseille de garder à l’œil. Enfin, sachez également qu’il est possible, en coopération avec un autre joueur (en ligne ou en local), de parcourir l’intégralité de la campagne. Une manière comme une autre de se défouler sur nos amis les Locustes…
Finissons notre test et ce tour d’horizon de Gears of War: Reloaded par la partie technique. La mise en contexte par laquelle nous avons débuté permet de situer les choses : il s’agit avant d’une version remasterisée d’un jeu de près de 20 ans. Il y a donc des écueils techniques inhérents à la proposition : IA (ennemie ou alliée) parfois à la ramasse, mouvements rarement imprécis, petit bug sonore, bug de collision avec les corps découpés… Rien de très grave en soi ni de problématique, mes ces petits soucis existent et doivent être relevés. On peut également souligner le fait que si Gears of War était une vitrine technologique à sa sortie en 2006, cet opus-ci, même remasterisé, n’est pas à la hauteur des standards actuels. Pour en prendre plein les yeux, il faudra se tourner vers le prochain jeu, Gears of War : E-Day. Cela étant, le jeu est agréable à regarder, les cinématiques restent solides et l’ensemble tient parfaitement la route, notamment grâce aux 60 images par seconde qui n’ont pas sourcillé une seule fois durant la campagne. On salue également les 120 ips qui sont atteints en multijoueur et qui donnent encore davantage de rapidité à l’ensemble. Enfin, sur le plan sonore et musical, on ne peut que saluer les thèmes du jeu qui sont marquants et épiques. Le travail de doublage est également excellent, et les voix collent parfaitement aux personnages et à leur délicatesse. Enfin, sachez que le haut-parleur de la manette PlayStation 5 est employé pour toutes les conversations avec le commandement et notamment Anya, ce qui s’avère franchement sympathique. A noter que le titre prend en charge le crossplay et la progression partagée. Finie la guerre des consoles, avez-vous dit ?
+
- Histoire prenante ;
- Personnages inoubliables ;
- Violent, nerveux, dynamique ;
- 60 ips / 120 ips constant ;
- Multijoueur complet ;
- Emploi de la DualSense.
-
- Bugs encore existant ;
- Techniquement dépassé.