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Gekido Kintaro’s Revenge

beat'em up | Edité par Naps Team | Développé par Naps Team

4/10
One : 13 July 2018
13.07.2018 à 10h59 par - Rédacteur

Test : Gekido Kintaro's Revenge sur Xbox One

Kintaro-ci, Kintaro-là

Si l'on commence à être habitué à voir notre Xbox One accueillir toujours plus de reliques du passé, il est tout de même moins fréquent que celles-ci voyagent en provenance de la Game Boy Advance. Sorti en 2002 sur la portable 32bits de Nintendo, Gekido Kintaro's Revenge se paye en 2018 une cure de jouvence pour mieux combattre l'armée des morts-vivants. Mais on se demande tout de même si après tout ce temps héros et macchabés n'auraient pas mieux fait de rester dans leurs tombes.

Il se passe des choses étranges dans un petit village reculé du Japon. Une vieille malédiction refait surface, portant avec elle la menace du retour à la vie de ceux qui ont trépassé. Ainsi va Tetsuo, mandaté pour son maitre pour lever le voile sur les étrangetés qui sévissent dans le village de paysans. Plutôt à l’aise dans l’art de distribuer des pains, Tetsuo ne tarde pas à devoir faire usage de son savoir. Ce héros a des airs d’un combattant de King of Fighters, celui qui l’accompagne lorsque l’on joue à deux (en local uniquement) ressemble à s’y méprendre à un K’ qui aurait emprunté le style de combat tout en nonchalance de Yamazaki. Un village à l’architecture extrême-orientale, un temple, des damoiselles en kimono, le tout dans un style années 90 à la croisée des chemins entre Sengoku et Guardian Heroes : on mettrait bien une pièce sur l’origine asiatique de Gekido Kintaro’s Revenge. Eh bien non. C’est du pays de Dante, Bruneleschi et Materazzi que nous vient ce beat’em up qui n’en est pas vraiment un. S’il est bien question de latter des ennemis en avançant pas à pas dans les niveaux, Gekido Kintaro’s Revenge ne se contente pas de nous porter d’un point à l’autre de la carte. On est amené à aller, venir, retourner et revenir pour chercher des clés de couleur à la manière d’un DOOM. Ce n’est d’ailleurs pas de tout repos, mais alors vraiment pas puisqu’en marge des combats, on évolue dans des environnements truffés de pièges. Autant mettre les choses au point tout de go : vous allez souffrir ici comme rarement ailleurs. Des caillasses qui tombent du ciel, le sol qui se dérobe, des flammes, des dalles à piques qui tombent à pic sur le coin de votre gueule… Tout y est, avec en bonus de nombreux passages dans l’obscurité où l’on ne bénéficie que de la lumière d’une lanterne pour tenter à la fois d’esquiver les pièges et de bastonner du mort-vivant. Oui, dit comme ça, ça fait peur mais ce n’est rien à côté de ce qui se passe réellement. Gekido Kintaro’s Revenge souffre d’un sérieux problème de collisions qui se traduit par des sauts manqués alors que le joueur est bel et bien sur la terre ferme, un piège qui nous gifle violemment pour mieux nous renvoyer sur celui d’à côté. Et puisqu’on y est, on vous rajoute parfois un petit retour à la vie directement sur un piège.

gekido test 2

Gekido Kintaro’s Revenge est la définition même du concept de frustration. Parce qu’il y a tout ce que l’on a évoqué, parce qu’il faut parfois refaire le chemin inverse, parce que même les combats manquent de précision et certains choix de conception sont complètement absurdes. La plupart des ennemis ne représentent pourtant pas un grand danger et infligent des dégâts modérés ; le problème, c’est plutôt la façon bien fourbe avec laquelle ils finissent pas nous avoir. La façon dont le jeu se plait à mettre le joueur à genoux. On a beau avoir la possibilité d’enchainer poings et pieds pour une poignée de combos, d’ailleurs plutôt classes et percutants, il faut composer avec encore des problèmes de collisions. L’hommage aux brawlers des années 90 est un peu trop poussé : un millimètre trop à l’intérieur et le coup passe au travers de l’ennemi. Mais le sien en revanche nous vous manque pas. Tetsuo a la fâcheuse tendance à tomber dès lors qu’il prend un coup et l’ordinateur se plait lui à placer un petit coup à la relevée. Ken Bogard n’approuverait pas. Chaque fois que l’on avance encore un peu dans le mode histoire, on découvre avec stupéfaction que quelque chose de toujours plus frustrant a été imaginé ici. On pense aux ennemis que l’on ne peut frapper que lorsqu’ils relâchent la garde pour attaquer. D’accord, c’est un principe connu. Sauf qu’ici les adversaires profitent parfois d’une animation qui les rend invulnérables ! Comme il est en plus absolument impossible de savoir si la prochaine attaque pourra être contrée ou non, Gekido Kintaro’s Revenge est par moments une loterie où la plupart des tickets sont perdants. On prend des coups, on perd peu à peu une énergie qu’il est difficile de remettre à niveau, les objets de soin étant non seulement lâchés de façon aléatoire mais ne rendent pour la plupart que très peu de vie. S’il faut vous convaincre que Gekido Kintaro’s Revenge est une ode au sadisme, sachez que certains objets boostent vos capacités pendant quelques secondes, d’autres sont des malus. Des malus, comme les commandes inversées ou carrément bloquées. Sérieusement ?

gekido test 1

Il faut être un joueur acharné et courageux pour venir à bout d’un mode histoire que l’on débute avec 5 continues qui ne se rechargent jamais. On peut reprendre la partie au début de chaque nouveau niveau déloqué mais attention, on se lance alors avec le nombre de crédits dont on disposait à la fin du niveau précédent. Autant dire qu’il est indispensable de faire et refaire chaque niveau pour ne pas arriver à la fin complètement déshabillé. C’est tout de même dommage que Gekido Kintaro’s Revenge n’ait pas soigné un peu plus son fond, parce qu’il y a tout de même des bonnes choses. En plus du mode histoire, Naps Team propose avec ce portage un mode survie et carrément un mode Rogue-like. Dans ce dernier, on part à la recherche de reliques dans trois environnements dont les zones sont donc générées aléatoirement. Une bonne idée malheureusement mise à mal par la difficulté du titre, par ses problèmes de collisions qui prennent ici tout leur sens, ici où les pièges et trous à deux centimètres de l’entrée sont légion. Sachant que l’on ne dispose ici que d’une seule et unique barre de vie, on vous souhaite bien du courage. On regrette aussi cette progression bancale et frustrante parce que Gekido Kintaro’s Revenge est un jeu qui fait visuellement son petit effet. C’est propre, c’est fluide, les animations (celles du héros en particulier) sont très soignées et dignes d’un bon jeu de baston à la SNK. Il y de l’impact dans les coups -quand ils passent- et il ne fait aucun doute que les trentenaires et plus qui ont connu l’époque dorée du brawler des années 90 apprécieront les références diverses, de Streets of Rage à Sengoku. Il est par ailleurs possible de pousser la ressemblance en modifiant l’affichage pour simuler les scanlines comme sur les écrans à tubes cathodiques ; ou opter pour plus de visibilité avec un affichage élargi. Pour terminer tout de même sur une dernière bonne note, sachez qu’il est également possible de jouer avec les musiques de la version Game Boy Advance.

4/10
Quelle expérience particulière que celle de jouer à Gekido Kintaro's Revenge en 2018. Franchement agréable à regarder et appréciable pour les références qu'il multiplie vers les grands noms de la baston des années 90, le jeu de Naps Team n'en demeure pas moins et à notre grand regret un titre pas seulement difficile. Il est un jeu frustrant. Dans des niveaux labyrinthiques et truffés de pièges, pas franchement aidé par une gestion des collisions à la ramasse, on finit par se lasser d'essayer. Dommage, parce qu'il y a clairement quelque chose de plaisant dans Gekido Kintaro's Revenge. Mais pour le coup, il est difficile de conseiller l'aventure, sauf à ceux qui voudraient expérimenter quelque chose qui aurait sans problème sa place dans une chronique du Joueur du Grenier.

+

  • Visuellement bluffant pour un portage GBA
  • Jouable à deux en local
  • Trois modes de jeu dont un Rogue-like
  • Combats stylés et percutants…

-

    • … Plombés par des collisions hasardeuses
    • Progression à base d'aller-retours pénibles
    • De base très difficile...
    • ... Pas facilité par des choix de gameplay aberrants
    • Frustrant. Vraiment frustrant.