Jeux

Gloomy Eyes

Aventure | Edité par Untold Games | Développé par Fishing Cactus Studio

7/10
One : 12 September 2025 Series X/S : 12 September 2025
11.09.2025 à 15h01 par - Rédacteur en Chef

Test : Gloomy Eyes sur Xbox Series X|S

Qui pour lui faire les gros yeux ?

Depuis plus de 10 ans, le groupe ARTE s'évertue à proposer des productions atypiques dans le domaine du jeu vidéo. A l'image de ce qu'elle représente dans le paysage audiovisuel, la chaine franco-allemande tente de mettre en avant des titres à petits budgets, mais dont la singularité peut pousser à la curiosité et à la réflexion. Imaginé par une sorte de conglomérat de studios regroupant Atlas V, Fishing Cactus ou encore Be Revolution Gaming, Gloomy Eyes s'inscrit dans cette volonté de proposer une expérience de jeu originale, au risque de mettre de côté l'aspect ludique.

Gloomy Eyes c’est avant tout un univers, avec une direction artistique totalement assumée, qui fait écho au style Tim Burton, avec ses plans plongés dans l’obscurité, ses créatures à la fois repoussantes et attachantes et une ambiance mortifère qui lui donne ce petit goût si particulier, quasiment inimitable. Né de cette influence, ce titre original nous met à la fois dans la peau de Gloomy, un jeune homme décédé qui se retrouve à errer en tant que zombie, et dans celle de Nena, une jeune fille qui cherche à s’émanciper de son oncle tyrannique. Dans un monde où le soleil ne s’est plus montré depuis un long moment, les humains doivent désormais tenter de survivre dans un monde peuplé de morts-vivants, tandis que nos deux héros choisissent de prendre leur destin en main avec un but commun : celui de retrouver notre bonne vieille étoile.

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Pour cela, Gloomy Eyes prend la forme d’une aventure linéaire découpée en 14 chapitres. Un game-design un peu old-school qui permet néanmoins de dérouler l’histoire simplement, avec un narrateur qui se charge de commenter notre avancée dans cette quête menée par nos deux héros. Les quatre premiers chapitres nous permettent de découvrir Gloomy et Nena, à tour de rôle, et certaines de leurs capacités propres. Gloomy craint la lumière vive, et ne peut pas franchir de petits fossés par exemple, tandis que Nena risque sa vie en s’approchant d’un zombie d’un peu trop près, mais peut en revanche activer des mécanismes électriques. Gloomy possède d’autres atouts, comme celui de lancer et de porter des objets, des atouts complémentaires qu’il va falloir correctement exploiter dès le cinquième chapitre, avec la possibilité de switcher d’un personnage à l’autre à l’envie.

C’est ici la principale mécanique de gameplay du jeu : parvenir à déterminer comment l’un des personnages pourra être utile à l’autre, et inversement. Nena peut appuyer sur un bouton pour éteindre temporairement une lampe, ce qui permet à Gloomy d’avancer jusqu’à un chariot pour le pousser par exemple. Un concept pas vraiment original, pour des puzzles qui demandent tout de même une certaine logique par moment. On n’ira pas jusqu’à dire que les énigmes sont intelligentes, mais elles poussent à la réflexion, avec l’avantage de placer le joueur dans des zones relativement petites, où les recherches sont forcément plus restreintes et donc moins frustrantes par rapport à d’autres jeux du même genre. Il n’empêche qu’on arrive tout de même à pester face à certains angles de caméra, et devant un level-design qui manque parfois de clarté, soit du fait d’environnements beaucoup trop sombres, soit par l’accumulation d’objets qui constituent le décor.

5

C’est d’ailleurs l’un des principaux intérêts de Gloomy Eyes. Le titre est très joli et chaque niveau ressemble à un tableau que l’on peut contempler sous différents angles. Une finesse qui tranche complètement avec le chara-design de nos deux héros, qui ressemblent à deux figurines Funko Pop peu aguichantes, avec leurs gros yeux globuleux et leur démarche nonchalante. On sent bien néanmoins que la direction artistique a été l’une des priorités pour les développeurs, avec l’idée de construire un monde abandonné par les humains au profit des zombies.

L’ambiance est sombre et lugubre, et les thèmes musicaux collent plutôt bien à cette atmosphère. La durée de vie du titre est plutôt courte, et varie forcément selon la capacité du joueur à résoudre les puzzles rapidement ou non, mais il faut compter aux alentours de 4/5 heures pour en voir le bout. Les développeurs ont eu la bonne idée d’inclure deux collectibles par niveau, avec un objet à ramasser et un angle de vue à trouver pour laisser apparaitre le fossoyeur, et cela à chaque niveau donc. De quoi ajouter un peu de rejouabilité pour ceux qui voudraient finir le jeu à 100%. On regrette toutefois que les développeurs aient attendu l’ultime niveau pour apporter un peu de profondeur au game-design, avec l’affrontement d’un boss.

7/10
En dépit d'une esthétique sympathique, Gloomy Eyes se perd rapidement dans le train-train de ses mécaniques de jeu. Un manque d'audace et un rythme molasson qui contrastent pourtant avec l'envie des développeurs de nous proposer un univers enchanteur plutôt plaisant à explorer malgré quelques soucis de level-design. Au final, on ressort de Gloomy Eyes avec des regrets, et une expérience de jeu qui sera malheureusement trop vite oubliée.

+

  • Ambiance intéressante
  • Deux héros complémentaires
  • Assez joli graphiquement

-

    • Level-design pas toujours lisible
    • Chara-design façon Funko Pop raté
    • Durée de vie un peu courte (4h)

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