Test : Goldeneye : Au Service du Mal sur Xbox
On prend les mêmes et… Ah ? Tiens, non…
Le postulat de départ de ce GoldenEye : Au Service du Mal avait de quoi faire saliver les joueurs. Il vous propose en effet d’incarner un agent du MI6 qui a mal tourné. Après avoir perdu votre œil, vous êtes devenu irritable et une erreur lors d’une simulation vous vaut d’être mis à la porte de l’agence sans ménagement. Vous acceptez donc l’offre d’Auric Goldfinger qui vous propose de rejoindre ses rangs pour l’aider à affronter le Dr. No. Et ça tombe vraiment bien (ah, les scénaristes sont des hommes magiques) puisque c’est à lui que vous devez la perte de votre organe visuel. Dans sa grande bonté, Goldfinger vous le fait remplacer par un œil en or (d’où le titre, si vous suivez bien) garni de gadgets intéressants. Vous incarnez donc pour la première fois dans l’histoire de la franchise un vrai bad guy qui n’en veut. Las, le concept s’arrête là car le scénario ne raconte qu’une petite guéguerre sans grande envergure entre les deux méchants des films alors qu’on aurait largement préféré des affrontements contre les troupes du MI6 et, pourquoi pas, contre James Bond lui-même… C’est en tout cas ce scénario abracadabrant que vous allez suivre pendant la dizaine d’heures que durera votre morne aventure. Pourquoi morne ? Tout simplement parce que GoldenEye cumule la plupart des défauts inhérents au genre. Bien sûr il a tout de même quelques qualités mais elles sont minimes à côté du reste. Ainsi, vous pourrez au fil de votre aventure compter sur différents gadgets logés dans votre œil artificiel et qui vous faciliteront grandement la vie. Vous pourrez ainsi au choix voir les ennemis à travers les obstacles (ce qui, vu la médiocrité de l’intelligence artificielle, ne sert pas à grand-chose finalement) créer un champ de force pour vous protéger ou encore actionner à distance des pièges… Les pièges sont d’ailleurs la meilleure idée de ce FPS : certaines salles renferment des mécanismes qui une fois actionnés vous permettront de vous débarrasser de manière on ne peut plus sadique de vos adversaires. Bains d’acide, électrocutions, vaporisés… Il existe plus d’un moyen de massacrer vos poursuivants. Voilà pour les qualités, passons maintenant aux défauts…
Un jeu réservé aux joueurs masochistes…
Son titre le laisse sous-entendre en grande partie et, à juste raison, GoldenEye est un titre qui manque cruellement d’innovations, et plus généralement d’âme. En ce qui concerne les armes en elles-mêmes, à deux ou trois exceptions près elles sont d’un classicisme à faire peur. Seuls les détonateurs (qui envoient des explosifs adhésifs que vous pouvez faire exploser quand bon vous semble) et les fusils qui tirent à travers les murs (« empruntés » à la série des Red Faction, d’ailleurs) feront dans l’originalité. Pour le reste, vous aurez les classiques flingues, fusils d’assaut, fusils de sniper, lance-missile… L’autre particularité du titre est la possibilité de porter une arme dans chaque main, chacune correspondant à une gâchette de tir. Dans le cas où vous n’auriez qu’une arme, la gâchette gauche servira alors à lancer des grenades… Hum… Mais ça me rappelle furieusement quelque chose ça… Bah sans doute un autre jeu mineur tellement peu connu du grand public qu’EA s’est senti libre de le pomper sans vergogne. Vous l’aurez compris, GoldenEye reprend le système du récent Halo 2 malheureusement sans le génie du titre de Bungie : la visée est imprécise au possible et les armes n’ont strictement aucun recul. Bref, descendre de l’homme de main est un véritable calvaire et il m’a personnellement fallu beaucoup de courage pour avancer dans le jeu tant l’envie de le balancer par la fenêtre a été grande…
Si encore les tares de GoldenEye s’arrêtaient ici… Pas de chance pour le joueur qui aura déboursé 60 euros pour cette chose : le level design est tout simplement catastrophique. Alors que certains joueurs se sont plaints de la monotonie et du peu de diversité de Halo 2 justement (on croit rêver, parfois ; à se demander si on vit tous dans la même réalité…), le jeu de EA est exactement l’exemple à ne pas suivre en level design. Tout le jeu sans exception, vous allez vous enfiler des kilomètres de couloirs entrecoupés régulièrement de salles en général très simples et ne contenant jamais qu’une seule sortie (attention, il ne faut pas perdre ni décourager le casual gamer qui remplit si bien les caisses de EA !) Ajoutez à cela l’impossibilité de sauter… Bonjour la monotonie ! Dernière chose mais non des moindres, l’IA de GoldenEye que les marketeux de EA ont fort judicieusement appelée E.V.I.L. A.I. est probablement la pire que l’ont ai vu dans un doom-like depuis au moins dix ans. Le seul réflexe intelligent que vos ennemis pourront avoir consistera pour eux à se cacher derrière des éléments du décor. Le reste du temps, ils vous fonceront dessus pour venir embrasser le canon de votre shotgun sans précautions et si vous leur lancez une grenade, ils effectueront une roulade (biiiieeeeen !) mais la plupart du temps, celle-ci ne servira à rien puisqu’ils se tromperont de direction (paaaaaas biiiieeeeen !) Bref, on a franchement l’impression de passer son temps à fragger des imbéciles congénitaux.
Un multijoueur en toc…
Et sur le Live alors, me direz-vous ? Ben ça ne change pas énormément… Là aussi GoldenEye cumule les tares, certes moins importantes mais néanmoins bien gênantes quand même. Commencez par lancer une partie. Vous aurez le choix entre les différents modes de jeu (au nombre de cinq) et entre une vingtaine de niveaux et… ben c’est tout. C’est peu ? Oui, c’est sûr, d’autant que le nombre de joueurs maximum fixé par map n’est vraiment pas élevé. Ainsi, sur la majorité des maps en deathmatch, vous n’aurez en général qu’un maximum de quatre joueurs autorisés. Autant vous dire que les maps ne sont donc ni très grandes ni très complexes. On en a vite fait le tour et la curiosité fera vite place à l’ennui. Le seul point positif que ces limitations entraînent est une absence de lag réjouissant. Mais c’est bien peu…
+
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- Textures pauvres et répétitives, personnages découpés à la machette, GoldenEye est loin d’être un beau jeu. Quelques effets réussis viennent légèrement compenser…
- Pas de surprises : ça se joue comme Halo sauf que l’on ne peut pas sauter (!!!) A noter par contre que la visée est beaucoup trop sensible et mal dosée mais un passage dans les options règle le problème.
- Comptez environ une dizaine d’heures de jeu pour venir à bout des huit niveaux du jeu. Bref, le minimum syndical mais à faire en difficile sinon, vous pouvez enlever deux bonnes heures…
- Encore une fois, les musiques techno-métal sont ultra-répétitives. Le score est loin de faire honneur aux films qui ont inspiré ce jeu.
- Complètement prétexte, on s’en désintéresse dès les premières minutes : aucun enjeu n’est présent et les scénaristes sont passés à côté de l’essentiel, à savoir une guerre contre le MI6 plutôt qu’entre deux méchants…
- Certains joueurs attendaient ce jeu avec impatience malheureusement, il n’arrive pas à la cheville (et de loin) de son grand frère. GoldenEye : Au Service du Mal est à ranger au fin fond d’un placard, sous une pile de vieux livres et à oublier aussi sec.
- L’aspect du jeu le moins raté : en 60 FPS constants, le jeu ne ralentit pas un instant (facile avec des graphismes pareils…) et les animations des personnages, bien que peu variées, sont bien réalisées.
- Un mode pauvre et anecdotique, tout comme le reste de ce GoldenEye, d’ailleurs… Vous n’y jouerez online que si vous ne possédez vraiment aucun autre jeu compatible Live.