Jeux

Anneau Gastrique

Ne bénéficiant pas de la même popularité que nos amis le chauve qui ne sourit pas et le super mec, une rapide présentation du sieur Green Lantern s’impose. Le corps des Green Lanterns est ce que nous pouvons appeler une organisation visant à maintenir l’ordre dans l’univers. Chacun des membres de ladite organisation se voit attribuer un anneau, pour les gouverner tous, mais aussi pour leur donner la possibilité de matérialiser tout ce qui leur passe par la tête. Hal Jordan, pilote d’essai émérite, est le premier représentant terrien à intégrer l’équipe des Green Lanterns. Le jeu prend place après les événements narrés dans le film éponyme. Cette fois-ci, ce n’est pas l’univers qui est menacé, mais le corps des Green Lanterns lui-même. Les Manhunters, flics de l’espace originels, pas franchement ravis de s’être fait ravir le boulot par les Green Lanterns plusieurs siècles auparavant, décident, en bons représentants de la loi, de tirer sur tout ce qui bouge. Votre devoir sera donc d’expliquer à ces robots rancuniers que le chômage n’est pas une si mauvaise chose.

Green Lantern : La Revanche des Manhunters prend la forme d’un vulgaire beat them all, tout ce qu’il y a de plus classique. On avance, on martèle le bouton, on résout une énigme, on affronte le boss de fin de niveau, on soupire et on éteint la console. Dès les premières minutes, le fait que nous soyons en présence d’une vulgaire adaptation opportuniste visant à surfer sur la vague du succès du film saute aux yeux. Ce n’est pas franchement beau, pour ne pas dire moche, mais c’est surtout d’un classicisme navrant. Pouah, que ce n’est pas original.

Sinestrose

Et pourtant, nul besoin d’être un un masochiste accompli pour éprouver un minimum de plaisir devant Green Lantern : La Révolte des Manhunters. Car oui, aussi étonnant que cela puisse paraitre, le jeu a ses bons côtés. Et cela tient essentiellement dans la gestion des pouvoirs de la lanterne verte, il faut le reconnaitre, intelligemment adaptés au gameplay. A chaque bouton peut être associé une matérialisation de l’esprit de notre héros (matérialisations que vous débloquerez au fur et à mesure de votre avancée dans l’aventure). Pour activer celle qui vous intéresse, vous devrez maintenir l’une ou l’autre des gâchettes de la manette et appuyer sur le bouton concerné, ce qui fait monter le nombre de matérialisation accessible en cours de jeu à 8 à la fois (sur la quinzaine de disponible). Batte de base-ball, gatling, mine, mecha, avion de chasse ou scies circulaires, vous n’aurez que l’embarras du choix.

Le fait de matérialiser un mine, pour ensuite l’envoyer dans un groupe d’ennemis à l’aide d’une batte de base-ball géante, avouons-le, a un petit côté jouissif. Hélas, ce sont là les seules combinaisons que vous pourrez faire entre vos pouvoirs. Ponctuellement, des phases en shoot them up viendront rompre la monotonie, redonnant ainsi un tant soit peu d’intérêt à un titre qui en a cruellement besoin. Là encore, ne vous attendez pas à des fulgurances, cela reste très sage. Et c’est à peu près tout au rayon des bonnes surprises.

Autre déception, d’autant plus grande si vous êtes fan de Green Lantern, ne vous attendez pas à croiser beaucoup de visages familiers. Hormis Kilowog, Sinestro et les Gardiens, les autres Green Lanterns sont aux abonnés absents. Difficile d’imaginer que vous faites partie d’un groupe comptant plus de 7 000 membres. Il en va de même pour les différents niveaux. En 6 ou 7 heures de jeux, vous ne verrez que trois décors différents, ni plus, ni moins. Ce n’est pas cela qui permettra de lutter contre l’impression de répétitivité qui s’empare de vous dès le deuxième niveau. Vous pourrez également inviter votre meilleur ami, ou votre pire ennemi, à parcourir le jeu en coopération avec vous, celui-ci contrôlant alors Sinestro. Rien de nouveau au programme, seul ou à deux, le jeu reste identique et aucune coopération n’est requise entre les joueurs : vous avancez, martelez le bouton, résolvez une énigme, affrontez le boss de fin de niveau, soupirez et éteignez la console.