Test : Guitar Hero : World Tour sur Xbox 360
Et ça continue, encore et encore…
Ce n’est pas parce que NeverSoft a succédé à Harmonix que Guitar Hero va virer Tony Hawk. Dans World Tour, le principe de jeu ne change évidemment pas par rapport aux anciens épisodes. Interface, ambiance, le jeu est très reconnaissable, on est en territoire connu. Il en va de même pour les instruments. Toujours construits par Red Octane, ils ont un rendu très plastique, font très jouets, mais présentent une ergonomie à (presque) toute épreuve. La guitare se prend parfaitement en main, et la batterie propose un feeling agréable. Le problème se situe plus au niveau du sans-fil : les instruments, surtout la batterie, ont des ratés durant les morceaux, produisent des notes tout seuls ou en manquent. Peut-être un problème dépendant des modèles, mais le souci est à retenir.Côté playlist, World Tour fait dans la diversité, entre Michael Jackson, Jimi Hendrix, Metallica, Ozzy Osbourne et bien d’autres. Comme souvent, écouter les morceaux sur le net (Deezer) est une bonne solution pour qui hésite, car l’appréciation des musiques est absolument essentielle. Tous les goûts étant dans la nature et Rock Band 2 partageant finalement pas mal de groupes avec World Tour, difficile de dire qui est meilleur que l’autre. D’autant que la bataille du contenu téléchargeable sera déterminante, MTV comme Activision semblant décidés à offrir un maximum de musiques en ligne. Une chose est certaine : pour peu qu’on ait l’envie et de l’argent, on ne sera jamais à court de partitions sur Guitar Hero. Toutefois, on aurait quand même apprécié un peu plus de Muse, de Queens of the Stone Age, de Red Hot Chili Peppers, d’Arcade Fire plutôt que d’avoir à réécouter des groupes auxquels les jeux musicaux deviennent un tantinet abonnés.
Comme un rock !
Après avoir dévoré le mode carrière en une après-midi sans jamais perdre une seule fois, le verdict est sans appel : la difficulté de World Tour à grandement été revue a la baisse par rapport aux anciens Guitar Hero. Que ceux qui ont déjà un bon niveau le sachent d’emblée : la marge de progression est ridicule, voire inexistante en ce qui concerne la guitare. Deuxième chose : les partitions ne sont pas très musicales. On a moins l’impression de faire de la musique que du scoring pur. Les enchaînements de notes ne sont pas super agréables a jouer et on a l’impression, même si ça n’est sans doute pas le cas, d’avoir à en valider plus qu’il n’y en a vraiment. Fan absolu de jeux musicaux, je me suis même surpris à m’ennuyer durant certaines parties. Même les solos, un peu téléphonés, n’ont pas réussi à me réveiller. Et pour cause : en ajoutant un pad tactile à sa nouvelle guitare, Guitar Hero simplifie tellement les enchaînements que tout l’intérêt des morceaux difficiles disparaît. En effet, les fameux « escaliers » montant et descendant durant 30 secondes ne sont plus un problème. Même plus besoin d’activer le Star Power. En bref, amateurs de Through The Fire And Flames s’abstenir… Et ce n’est malheureusement pas la mise en scène pâlichonne des concerts qui viendra vous piquer la rétine. La concurrence fait bien mieux en la matière.
A moins que…
World Tour se reposerait-il sur son éditeur pour dévoiler des trésors de jouabilité ? Peut-être, mais encore faudrait-il réussir à créer un morceau correct en moins de 10 heures… Effectivement, le mode a encore des progrès à faire, et se retrouve tiraillé dans une sorte de dilemme dévastateur. D’un coté, les néophytes trouveront celui-ci bien trop pointu. Ils ne comprendront pas grand-chose, à moins d’y passer un grand nombre d’heures, et encore. L’ensemble n’est pas très « user-friendly » et pour trouver la bonne note, autant dire qu’ils vont galérer sévère. De l’autre, les musiciens et autres hardcore gamers habitués à ce genre d’éditeurs réussiront sans trop de problèmes à créer ce qu’ils souhaitent, mais ils auront affaire a un autre obstacle : les sons obtenus déçoivent souvent. C’est dommage. L’intention était tellement louable que la déception en est d’autant plus grande. Il faut espérer que la communauté nous fasse mentir en créant quelques perles, mais ce ne seront en tout cas pas des morceaux connus, à exclure pour des raisons évidentes de droits.
On régresse, on régresse on régresse… C’est une évidence !
Le mode Carrière de World Tour se résume, comme dans les précédents opus, à enchaîner les morceaux les uns après les autres. L’affaire est rapidement entendue. Gros manque d’originalité donc, si ce n’est deux éléments bienvenus. Tout d’abord les salles de concert, qui se débloquent par deux ou trois, ce qui évitera d’être bloqué par une seule chanson un peu trop dure. Ensuite, l’intervention d’artistes connus tels que Jimi Hendrix ou Billy Corgan de Smashing Pumpkins, qui remplacent le chanteur de votre groupe le temps d’une ou deux chansons. Plutôt bien modélisées, ces rock-stars apportent un peu de peps à un jeu qui en a besoin.
Côté parties rapides, on peut créer sa propre sélection de deux à six morceaux, mais on note l’impossibilité de classer les titres par difficulté, et il devient difficile de retrouver les morceaux qui nous ont vraiment plu. Guitar Hero III était bien plus ergonomique sur ce point. En multi, tout est présent, du simple duel de guitares au duel de groupe en passant par le duel de duos (Basse/Guitare). La malléabilité des parties est malheureusement un cran en-dessous de Rock Band, et l’absence de possibilités telles que les star power différenciés ou le sauvetage d’un autre membre rendent le bilan plutôt mitigé.
En ligne, alors que ce Guitar Hero World Tour nous propose des éditeurs de personnage et de guitare vraiment très bien foutus, vous ne verrez que votre gamertag lors de la recherche de coéquipiers. Pourquoi passer 2 heures à personnaliser son personnage et son instrument si personne ne peut les admirer en dehors des concerts où, il faut bien le dire, on n’a guère le temps de regarder le décor. En plus de cela, il faudra compter sur un léger décalage lors de la validation des notes. Même chose pour la batterie. Un comble alors qu’aucun problème n’était à déplorer sur Guitar Hero III. Comme si Neversoft s’était reposé sur ses lauriers au point de régresser. Vraiment décevant surtout lors des parties serrées qui se jouent à la moindre fausse note. Dieu qu’il est rageant de perdre alors que l’on n’a pas fait d’erreurs…
Y a pas que des « hic ».
Heureusement, Guitar Hero World Tour a tout de même quelques atouts dans sa manche. L’éditeur de musique, même s’il paraît inaccessible au commun des mortles, permettra sans doute à quelques acharnés de nous pondre quelques merveilles, c’est pour cela que le GHTunes est présent. Cette place de marché où sont répertoriées les créations des joueurs du monde entier est très agréable, ergonomique et pratique. Les titres sont rangés par genres, notés, et l’on peut les écouter avant de les télécharger (le tout gratuitement bien sûr). L’éditeur de personnage est certes classique mais il est propre et pratique. Quant à l’éditeur de guitare, il est tout simplement génial ! (quel plaisir de réaliser la même guitare que celle qui se trouve dans sa chambre). Tout est modifiable : les micros, les potentiomètres, le chevalet, la tête, le manche, le look des frettes, celui du corps et même les cordes. Les guitaristes seront ravis, les autres aussi. Enfin, le rajout de la corde à vide pour la basse est vraiment une excellente idée. Ainsi, lorsqu’une barre violette équivalente à la grosse caisse de la batterie apparaît, il vous suffit de gratter le médiator sans appuyer sur aucune frette. C’est quelque chose de très utilisé en basse, et in-game, cela rajoute un intérêt mérité pour cet instrument, souvent considéré comme le moins intéressant de tous sur les jeux musicaux.
+
- Editeurs de musiques, de persos, de guitares complets
- Le GHTunes
- Corde à vide en basse
- Instruments de bonne qualité
- Jouabilité solide et accessible
-
- Feeling un peu quelconque
- Validation des notes imparfaite
- Interface désagréable, classements pas pratiques
- Multijoueur moins amusant et évolué que sur Rock Band
- Editeur musical difficile d’accès