Test : Heroes of the Pacific sur Xbox
En 1941, on s’envoyait déjà en l’air
Bien des jeux sont revenus sur le douloureux souvenir de la Seconde Guerre mondiale. Heroes of the Pacific n’est ni le premier, ni le dernier. Quand bien même il aborde une facette moins classique que celle des combats au sol, il propose de vivre un affrontement historique gravé dans les mémoires et déjà exploité dans Medal of Honor Rising Sun par exemple: le duel américano-japonais pour la conquête des nombreux archipels et îles éparpillés à la surface de l’Océan Pacifique. Tout commence le 7 décembre 1941 à Pearl Harbor, base navale située à Oahu, archipel de Hawaï, où le gros de la flotte de guerre américaine mouille. Les japonais appliquent ce jour-là le "Plan Z" et lancent des centaines d’avions à l’attaque en vue d’affaiblir suffisamment les Etats-Unis pour étendre leur emprise sur le Pacifique. Même si l’assaut aérien donne une bonne raison aux américains d’enfin entrer en guerre aux côtés des alliés, les pertes sont importantes. Plusieurs navires sont endommagés, voire coulés, comme l’USS Arizona. A l’instar de nombreux autres marins présents sur le pont ce jour-là, Charlie Crowe trouve la mort. Son frère William, que vous incarnez, va jurer de se venger des "japs" et se lancer à corps perdu dans ce qui constituera un des grands fronts de la Deuxième Guerre mondiale.
Heroes of the Pacific baigne dans la période historique qu’il reproduit. Les menus sont constitués d’images et de musiques d’époque (ou du moins y ressemblant) qui vous plongent immédiatement dans l’ambiance du jeu, américaine (le côte patriote pur et dur ressort souvent, tout comme la haine du "jap", qui peut déranger mais qui reflète sûrement le ressentiment des soldats suite à la journée du 7 décembre) mais surtout fidèle et prenante, accueillante comme un vieux mess un soir d’hiver.
On note de surcroît une grande fidélité dans la modélisation des avions, des bateaux et dans la reproduction des différentes îles et bases. Vu du ciel, la ressemblance avec les clichés d’époque est frappante. En mission, l’environnement sonore est lui aussi de bonne qualité, les musiques n’atteignant pas des sommets mais les bruitages se révélant très satisfaisants. Explosions, tirs, moteurs, tout est très bien reproduit.
Loopings et tonneaux clefs en main
En dépit de son parfum collant à l’Histoire, on a peine à croire que les coucous de Heroes of the Pacific étaient aussi faciles à manœuvrer en réalité que dans le jeu. Le gameplay privilégie l’aisance de prise en main, avec des commandes simples et claires. Deux modes de contrôle sont proposés: arcade et pro. Les commandes arcade d’une part, qui se rapprochent de ce qu’on a vu dans Crimson Skies. Le stick gauche permet de diriger l’avion, le stick droit sert de manette des gaz et permet d’effectuer des tonneaux. Une fois enfoncé, il permet égalementd’enclencher un boost limité, qui se recharge petit à petit une fois épuisé (accompagné d’un joli effet de flou à l’écran). Les gâchettes permettent de tirer balles et missiles qui sont invariablement en quantité illimitée (pour les missiles, il faut toutefois attendre un petit rechargement si épuisement il y a). A noter qu’on a en sus accès à des ordres qu’on peut donner à ses alliés via la croix directionnelle. Dans les moments où on est accompagné d’une escadrille, ils servent à les mettre en formation où à les faire défendre ou attaquer certains points. C’est basique mais l’idée est bonne et peut aider dans les moments tendus.
Les commandes professionnel, elles, accroissent sensiblement la difficulté. Vous devez jouer des deux sticks pour contrôler votre avion, et c’est loin d’être une partie de plaisir. A réserver aux pilotes chevronnés.
La difficulté du challenge se dose aussi par l’intermédiaire de quatre niveaux distincts (dans l’ordre croissant, bleu, pilote, vétéran et as). La différence est réelle: si on éprouve peu de mal à progresser en mode bleu, on galère carrément en vétéran et en as, où peu d’errements sont pardonnés durant les missions. Les ennemis vous mènent la vie dure avec un vrai sens du pilotage (l’IA est bien fichue), et dans ces moments on est content de bénéficier de contrôles peu exigeants.
Pour mener à bien les objectifs, vous avez accès à un parc d’appareils assez étendu. Selon vos objectifs de mission, vous aurez à choisir entre quatre types d’avions: chasseurs, bombardiers légers, torpilleurs et bombardiers lourds (les fameuses forteresses volantes). Chacune de ces catégories contient bon nombre d’appareils, une quantité qui augmente au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu. Chaque modèle possède ses avantages et ses inconvénients, caractéristiques qu’il vous est possible d’upgrader de temps à autre avec des points glanés au combat.
Au niveau des modes de jeu, vous pouvez choisir de mener la campagne, qui vous proposera de participer aux grandes batailles du Pacifique (Guadalcanal, Mer de Corail, Midway, Iles Marshall, etc) au travers de 26 missions aux objectifs variés (duels avec des as japonais, bombardements, attaque de convois maritimes), ou bien de participer à quelques missions indépendantes. Enfin, le multijoueur permet d’affronter un ami en écran splitté ou de jouer soit en LAN, soit en ligne via le Live, où huit pilotes peuvent se combattre en même temps.
Le Cirque Richthofen, ça c’était beau!
Côté technique, un reproche qu’on peut faire à Heroes of the Pacific est le peu de charme des installations et décors terrestres. Certes, on les voit souvent de loin, mais dès qu’on s’en approche, on réalise qu’IR aurait pu faire mieux. C’est carré et peu détaillé. Dans les airs c’est déjà mieux, avec de beaux nuages et des couchers de soleil flamboyants. On peut aussi retenir une eau pas si mal fichue vue de loin (moins de près).
Les avions bénéficient eux d’un soin plus important. Les explosions rendent bien, et quelques éléments originaux aident à entrer davantage dans l’action, comme des vortex apparaissant au coin des ailes, ou encore des projections de sang et des impacts de balles affichés directement sur l’écran de jeu.
Mais la performance du soft, c’est d’arriver à afficher plusieurs dizaines de coucous en même temps sans le moindre ralentissement. Une recette efficace pour des batailles réussies.
Test effectué sur une version terminée à90%, sans fonctionnalitésXboxLive
+
- L'habillage "1940's style"
- La prise en main, le gameplay
- Globalement solide
-
- Un niveau oscillant entre le moyen et le bon. Des effets sympas, des avions soignés mais des niveaux parfois très basiques, bien qu’étendus. Léger aliasing.
- Facile à prendre en main, permettant toutes les folies, le gameplay est vraiment idéal, à l’instar de celui d’un Crimson Skies. De bonnes idées, comme les commandes données aux pilotes alliés.
- Pas mal de missions solo, mais surtout une difficulté qui rallonge considérablement la tâche dans les modes les plus relevés. Un multi sympa.
- Les musiques sont inégales, certaines se révélant un peu fades. Les voix en anglais (sous-titré) et surtout les bruitages sont eux de bonne qualité.
- L’histoire est fidèle aux évènements historiques mais finalement très classique et sans surprise.
- Très bon jeu de combats aériens, digne de faire partie de la collection des amateurs et idéal pour découvrir le genre.
- Le jeu est très fluide, et ce quelque soit le nombre d'appareils à l'écran.
- Le manque de détails au sol
- Certaines musiques