Jeux

Hotel Renovator

Simulation | Edité par Focus Entertainment | Développé par Two Horizons

8/10
One : 12 mars 2024 Series X/S : 12 mars 2024
12.03.2024 à 08h07 par

Test : Hotel Renovator sur Xbox Series X|S

Un programme cinq étoiles

Le rythme de sortie des jeux de simulation est impressionnant ces derniers temps sur consoles. A chaque domaine de compétence, sa simulation, des plus loufoques aux plus sérieuses, des plus injouables aux plus addictives. C’est donc parfois avec une certaine circonspection que nous voyons débarquer de nouveaux titres, dont le dernier en date se nomme Hotel Renovator. Accompagnés par Focus à l’édition, les développeurs polonais de Two Horizons nous proposent leur première création pleine d’ambitions puisque les créateurs aspirent à proposer la « toute nouvelle génération de simulateurs ». Le titre est il à la hauteur de leurs prétentions ?

Hotel Renovator s’ouvre sur un premier choix à faire, comme souvent dans les jeux du genre : celui de passer directement en mode bac à sable dans lequel nous pouvons laisser libre cours à notre imagination, ou d’opter pour le mode histoire. Dans ce dernier, le scénario va droit à l’essentiel en nous expliquant brièvement que nous venons d’hériter d’un superbe hôtel situé l’Upper East Side, en plein cœur de New York et aux abords de Central Park. Malheureusement, le bâtiment tout comme son exploitation ont été laissés à l’abandon durant de très nombreuses années aux vues de l’état de délabrement dans lequel nous le trouvons.

Armés de notre pied de biche et de notre balai, nous devons choisir un assistant parmi quatre possibles. Un choix pas franchement cornélien, puisqu’il ne s’agit ici que de skins et l’assistant n’est uniquement là que pour dérouler le semblant d’histoire et nous présenter les tâches que nous avons à faire. Cette pirouette permet de nous acclimater pas à pas aux mécaniques du jeu et de ne pas nous lâcher dans la nature. Direction la première chambre de l’hôtel, la 101, dans laquelle nous découvrons un amoncellement de déchets, de parquet pourri par la moisissure, tout en étant envahi de nombreuses toiles d’araignées. En ce début d’aventure, le pied de biche est notre meilleur ami pour assurer la destruction de tous les objets qui gênent notre progression, mais aussi pour remettre à nu sols, murs et plafonds totalement défraîchis pour mieux repartir de zéro.

Dans notre quête de rangement, certains objets peuvent être vendus en les sélectionnant avec RT plutôt que d’être détruits. Après cette première phase de nettoyage et d’apprêt, nous arrivons à la deuxième phase de transformation : la déco ! Et là, nous pouvons dire que les créateurs se sont lâchés. Dès le début du jeu, nous avons un certain nombre de choix de revêtements, de couleurs ou de multiples objets décoratifs et d’ameublement pour nous permettre de réaliser une première œuvre qui, même si elle n’est pas parfaite, reste assez satisfaisante. C’est ainsi que le premier client de notre hôtel, qui reste encore à 98 % dans un état déplorable, décide de nous laisser notre chance pour y passer une nuit !

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Au fil de l’histoire, nous devons ainsi aménager d’autres chambres en répondant à des quêtes sous forme de demandes ou exigences spécifiques des clients en termes de coloris et choix de décoration. Une idée qui peut se révéler utile si nous sommes en panne d’inspiration, mais dont l’application est malheureusement un peu brouillonne. En effet, la barre de progression pour compléter un souhait particulier semble parfois interminable et donc source de frustration. D’autres missions apparaissent aléatoirement comme réparer une arrivée d’eau ou l’ascenseur.

Notre avancée dans le scenario est synonyme de montée en qualité de notre établissement, passage obligatoire pour glaner de précieuses étoiles. Ce gain permet, au-delà de satisfaire notre orgueil, de débloquer de nombreux matériaux et mobiliers de plus en plus luxueux mais aussi des améliorations. A la tête desquelles nous trouvons surtout la masse qui nous fait vite oublier notre pied de biche. Si initialement il fallait asséner un certain nombre de coups pour détruire un revêtement de sol, un unique coup de masse est suffisant pour littéralement faire disparaitre celui d’une pièce ou d’un pan de mur entiers. Et compte tenu de la montée en gamme en termes de surfaces de chambre au fur et à mesure de l’histoire, l’acquisition de l’outil est indispensable. Détruire pour reconstruire devient un véritable plaisir, les développeurs ont en effet bien réfléchi leur système de jeu et leur game-design pour que les tâches ne deviennent pas pénibles et que nous ressentions nos progrès.

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Une avancée dans le scénario qui permet de débloquer les différents étages de notre établissement, et des suites de plus en plus grandes. Pour ajouter de l’intérêt, en sus de la rénovation les créateurs nous invitent ont introduit une partie gestion de l’hôtel puisque nous pouvons fixer les prix des nuitées, sans pour autant pouvoir agir sur certains services payants comme le restaurant ou la piscine et le sauna, qui représentent tout de même des rentrées d’argent.

Car évidemment, en mode Histoire, notre budget n’est pas illimité. Nous partons avec 100 000 dollars (tout de même), pour mener à bien notre mission et faire de notre hôtel un 5 étoiles. Nos dépenses sont donc principalement représentées par l’achat des matériaux, et nos recettes par les paiements des clients pour leur chambre ou l’accès à certains services. Mais aussi, parfois certaines quêtes sont rémunératrices et nous rapportent jusqu’à 50 000 dollars pour être terminées. Si dans les premières phases de jeu ce budget parait colossal, nos économies fondent assez rapidement quand nous décidons d’utiliser des matériaux tels que le marbre, les parquets massifs versaillais ou des luminaires en cristal. Il devient alors nécessaire de faire des choix judicieux après une petite huitaine d’heures où nous avons ressenti le besoin de compter. Il faut à ce stade avouer que nous sommes tombés par le plus heureux (?) des hasards sur un glitch qui nous a permis de gagner une très belle somme en très peu de temps, ce qui nous a affranchi de toute inquiétude comptable. Reste à savoir si cela a finalement dénaturé la deuxième phase de notre partie et avons perdu un peu de l’intérêt de la gestion de notre entreprise ou si finalement nous n’avons pas allié mode histoire et mode bac à sable pour le meilleur ?

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Pour suivre notre progression, la route des outils permet de sélectionner une tablette dans laquelle nous consultons à loisir l’état des chambres, qu’il faut nettoyer de temps en temps. Il est aussi indispensable d’y surveiller et fixer les prix des nuitées qui sont des éléments pris en compte pour notre réputation et la satisfaction des clients. Notre équilibre budgétaire y est également visible, ainsi que notre avancement et nos outils à débloquer.

Globalement, le gameplay manette en mains – un point qui fait très souvent défaut aux portages console des jeux de simulation – est ici plutôt dans la « bonne moyenne ». Les créateurs ont fait un choix, assez surprenant, d’un système basé sur les gâchettes et le BMD. La nécessité de valider notre choix de revêtement par RT et non par A nous a franchement déconcertés, et nous a valu quelques cheveux en moins. Passée la phase d’adaptation face à ce choix radical, le gameplay reste agréable. Il n’y a clairement pas besoin de cliquer au pixel prêt et la navigation et le choix des outils dans cette roue est plutôt aisée. Nous sommes également en capacité d’accélérer le temps pour aller à une quête prochaine.

Cependant nous sommes incessamment interrompus par notre assistant qui nous rapporte cette pléthore de missions qui en deviennent répétitives. Elles viennent ainsi parfois entraver notre bon cheminement vers une rénovation idéale. Ce d’autant que le plus gros défaut du jeu se trouve dans l’absence d’escaliers entre les étages. Nonobstant le non-sens en matière de sécurité et d’exercice physique, le jeu nous oblige à prendre l’ascenseur entre les différents étages, pour un voyage IN-TER-MI-NA-BLE. Vraiment. Qu’il s’agisse d’un ou trois étages, il faut bien compter de trop longues secondes pour se rendre d’un étage à l’autre, et c’est long, très long. Surtout lorsque les fameuses missions nous demandent des allers-retours ou interrompent nos tâches. On soupçonne que l’utilisation de l’ascenseur serve en réalité à masquer des temps de chargement, même si on aurait espérer que les capacités de la Xbox Series X les rendent plus courts.

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Techniquement, Hotel Renovator est donc plutôt correct. Bien sûr, quelques bugs empêcheront les puristes de pouvoir recouvrir certains linteaux de fenêtre inaccessibles. Mais si nous ne sommes pas obsédés par les finitions, ça ne nous dérange nullement. De plus, l’environnement extérieur de l’hôtel est soigné. Notre vue imprenable sur un Central Park verdoyant depuis notre penthouse luxueux est franchement bien rendue. Les créateurs ont également fait l’effort de créer un cycle météorologique, avec des journées enneigées, ou au contraire pluvieuses, cause de fuites à régler !

En revanche, si les textures des matériaux et revêtement sont plutôt réussies dans l’ensemble, la musique d’ascenseur est…toujours la même et la modélisation des PNJ est plus que moyenne. Mention spéciale au super héros aux faux air de Homelander que nous avons vu parcourir notre restaurant avec ses multiples clones affublés de leur moustache. Des bugs et défauts techniques qui finalement sont plus prompts à nous faire esquisser un sourire qu’à nous entraver dans notre réussite professionnelle à la tête de notre établissement hôtelier. Il nous aura fallu une vingtaine d’heures pour terminer le scenario principal. Passé celui-ci, il est largement possible de continuer à s’amuser sur Hotel Renovator dans sa partie gestion qui devient alors plus intéressante et plus prépondérante que la partie rénovation.

8/10
Hotel Renovator est clairement une bonne surprise que nous n'attendions pas. Le titre du tout jeune studio polonais allie gestion et rénovation sous de bons aspects, et nous offre par la même occasion un bon nombre d'heures de jeu à détruire pour mieux reconstruire, le tout de façon addictive. Il n'est certes pas exempt de défauts, comme notamment des missions secondaires pas toujours très intéressantes, quelques bugs, et des déplacements en ascenseur inexorablement longs, mais ses nombreuses qualités en font un titre à recommander aux amatrices et amateurs du genre, d'autant plus que la jouabilité à la manette est tout à fait correcte.

+

  • Graphismes et textures réussies
  • Game-design bien pensé
  • Gros potentiel addictif
  • Gameplay adapté à la manette

-

    • Ascenseur interminable
    • Minis quêtes répétitives