Jeux

Hulk

Action | Edité par Vivendi Universal Games | Développé par Radical Entertainment

4/10
360 : 13 juin 2003
18.06.2003 à 08h52 par

Test : Hulk sur Xbox

Qui ne connaît pas Hulk aujourd’hui ? Que ce soit à travers les comics, la télévision (aaaah ! souvenirs, souvenirs !) ou la publicité déjà intensive dont bénéficie le film qui sort début juillet sur nos écrans, tout le monde a au moins entendu une fois ce nom. Et comme toute bonne grosse licence qui se respecte, celle-ci a droit à son propre jeu vidéo afin de prolonger l’expérience et, pourquoi pas, se prendre le temps de quelques parties pour le géant vert. Hors, tout à coup, le doute fond sur le fan transi tel le faucon sur la pauvre souris sans défense : ce jeu va-t-il être le tuerie qu’il devrait être ou une énième daube sans nom (ou plutôt au nom bien trop connu…) ? L’exemple récent de Enter the Matrix n’aide pas, il est vrai. Réponse de suite…

Un outil marketing de plus ?

Une fois le disque enfourné dans la Xbox, je commence par un état des lieux rapide. Le jeu comporte un classique mode histoire, un mode options tout aussi classique et un mode bonus pas plus original. Histoire de me rendre compte de ce que je pourrai débloquer à terme, je me rends directement dans ce dernier mode. Là, ô surprise ! je m’aperçois qu’une bonne partie des bonus sont déjà débloqués. Ainsi, une galerie de photos prises à même le plateau de tournage est disponible, de même que le teaser et la bande annonce du film et le making of du jeu… Hum, ça fleure bon l’outil promotionnel fait à la va-vite, ça… Chose sur laquelle on va être fixé très rapidement.

Vous incarnez donc Bruce Banner, le scientifique irradié condamné à fuir la police militaire depuis que ses crises d’angoisse et de colère ont la fâcheuse tendance à le faire doubler de volume et donnent à sa peau une teinte verte des plus voyantes. Alors que vous vous réveillez en sursaut après un mauvais rêve (qui constitue le premier niveau du jeu), vous êtes contacté par un scientifique qui dit avoir un remède à la malédiction qui vous poursuit. Bien évidemment, à l’idée de redevenir un être humain normal, le docteur Banner n’hésite pas un instant. Déjà, n’ayant pas vu le film, il m’est impossible de dire si le scénario du jeu suit celui du film mais on retrouve plusieurs éléments de la bande annonce dans le déroulement de l’aventure. Bien entendu, quelques originalités (tels que des ennemis tirés du comic-book) ont été rajoutés ici et là afin de pimenter le tout.

Immédiatement, quand on est dans le jeu, le choix de la représentation graphique a de quoi décontenancer. A la manière du dernier Zelda (si, si, j’assume !) sur Gamecube, les personnages et décors sont assez simplement modélisés (mais on arrive tout de même à reconnaître les acteurs Eric Bana et Jennifer Connelly) et les textures ont été largement épurées. Si ça peut choquer de prime abord, il faut bien reconnaître que l’ensemble y gagne paradoxalement en cohérence puisque l’on retrouve une ambiance très proche non pas du film mais de la bande dessinée alors que l’on aurait pu s’attendre à un jeu esthétiquement très réaliste. Cela donne un cachet inhabituel pas désagréable du tout à l’ensemble.



Hulk smash !

La meilleure surprise concernant ce jeu est l’alternance entre deux styles de jeux bien différents. Certains niveaux (une minorité : c’est de l’ordre de 5 ou 6 pour 20 niveaux au total) vous demanderont en effet de faire preuve d’une discrétion sans faille puisque vous vous retrouverez dans la peau du frêle Bruce Banner dont les pouvoirs sont bloqués pour une raison ou pour une autre (drogue, otage…) et devrez franchir des passages plutôt bien gardés. Ces phases d’infiltration reprennent les grands principes des fleurons du genre (Splinter Cell et Metal Gear Solid pour ne pas les citer) en plus simplifiés toutefois : vous devrez donc éviter tout contact avec les gardes et autres personnages en général et tâcher de ne pas vous retrouver sous la lumière des projecteurs sous peine de mort très rapide. Vous aurez également à résoudre des énigmes (si tant est qu’on puisse les nommer ainsi : les objectifs sont indiqués avec de grosses flèches vertes) consistant à reproduire des séries de chiffres, appuyez sur des interrupteurs ou encore récupérer des objets bien précis. Cependant, certaines possibilités auxquelles les jeux suscités nous avaient habitués telles que le fait de se plaquer contre un mur ou d’attraper un garde par derrière pour l’assommer n’ont pas été implémentées. C’est vraiment dommage d’autant que ces niveaux sont, de surcroît, assez courts et finalement anecdotiques…

Bien évidemment, une fois ces passages derrière lui, Banner a tôt fait de se retransformer en mastodonte couleur émeraude. Et c’est là que le carnage commence véritablement. Le jeu devient alors un énorme beat’em all dans lequel une bonne partie des décors est destructible : des voitures et autres containers divers qui traînent ça et là aux murs, portes et piliers, tout explose dans la joie et la bonne humeur ! Malheureusement, le moteur physique n’étant pas parfait, il accuse parfois certaines faiblesses quand trop d’éléments sont présents à l’écran. D’autre part, la liberté n’est pas non plus totale. Si tel mur ou telle porte ne sont prévus pour être détruits, alors vous aurez beau vous acharner dessus, rien n’y fera (ndEd ça me rappelle un certain GéoMod)… C’est un peu dommage mais il faut être réaliste : une telle liberté n’existera pas avant un petit moment dans les jeux. Afin de mener à bien votre parcours du combattant, Hulk aura à sa disposition tout un panel de coups plus impressionnants les uns que les autres. Vous aurez ainsi droit aux classiques combos de coups de poings, au pouvoirs (le fameux smash !), aux attaques aériennes et aux projections diverses (au nombre de 5 ou 6). Quel bonheur que d’envoyer un soldat se fracasser contre un hélicoptère ou de l’achever en le clouant littéralement dans le sol ! Si toutefois, cela ne vous suffisait pas, vous pouvez toujours utiliser les différents éléments du décor à vos fins destructrices. Bien utiliser l’environnement est d’ailleurs une des clés du jeu : si vous voulez vous en sortir, pensez à regarder autour de vous !



Le syndrome du « il-faut-qu’on-sorte-le-jeu-en-même-temps-que-le-film » !

Il est dommage en effet de constater que le jeu est pétri de bonnes idées et d’intentions louables mais que, malheureusement, les concepteurs, par manque de temps ou d’argent, ne sont pas allés aussi loin qu’ils auraient dû (pu ?). Ainsi, l’aventure ne dure pas plus de 20 niveaux, ce qui est, au final assez court (certains se terminent en moins de vingt minutes !) D’autant plus que les ennemis ne sont pas très variés (mais c’est le genre qui veut ça !) Seuls les boss (bien relous, d’ailleurs !) viennent briser la monotonie de l’ensemble : chacun requiert une technique bien particulière sans laquelle vous n’avez aucune chance. Ces combats sont en général longs et il faut à la fois de la persévérance et de la concentration pour en venir à bout.

Dernière chose, le système de déblocage des bonus du jeu est un système de codes à entrer dans les options, ce qui enlève une partie du piment. Ces codes vous donnent aussi bien accès à l’invincibilité qu’à une vidéos et des galeries d’images. Alors qu’il aurait été facile de créer des objectifs lors des diverses missions afin de débloquer ces derniers, le truc des codes tue l’intérêt du jeu dans le sens où vous pouvez les entrer dès le début de la partie ou dès lors que vous vous retrouvez devant un obstacle infranchissable. C’est fort dommage d’autant qu’à cause de ce système, tous les joueurs ne sont pas sur un même pied d’égalité : soit vous connaissez le code soit vous ne le connaissez pas…




Hulk réitère en quelque sorte ce qu’à fait l’année dernière à la même époque le jeu Spider-Man. Tout comme ce dernier, Hulk a suffisamment d’atouts dans sa manche pour ravir les fans et pour divertir agréablement les autres. Malheureusement, sa faible durée de vie ainsi que son aspect répétitif le réservent avant tout à un public de passionnés (ou aux poches trouées, au choix). Bref, un produit honnête mais pas exempt de défauts.

+

    -

      • Graphiquement, le titre ne colle pas du tout à l'univers du film mais plutôt à celui de la BD. Dans cette optique, il est réussi.
      • Pas de mystère, tout se passe sur quelques boutons mais Hulk répond parfaitement.
      • Bien qu'alternant deux gameplays différents, Hulk est assez répétitif et court. Malgré tout, on y revient régulièrement juste pour le plaisir de casser du keum.
      • Les voix en français sont assez correctes tandis que les bruitages et explosions mettent complètement dans l'ambiance. La musique, elle, passe complètement inaperçue.
      • Le scénario suit très vaguement celui du film et se permet de faire intervenir plein de personnages issus de la BD. Très sympa.
      • Les fans de Hulk peuvent acheter le jeu les yeux fermés : ils ne seront pas déçus. Les autres feraient pas contre mieux d'y réfléchir à deux fois...
      • Le monstre vert dispose de nombreux coups, tous animés impeccablement. L'animation générale accuse néanmoins quelques faiblesses lorsque trop de trucs explosent en même temps à l'écran.