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Hunted : The Demon’s Forge

Action/Aventure | Edité par Bethesda Softworks | Développé par inXile Entertainment

6/10
360 : 03 juin 2011
23.07.2011 à 14h29 par |Source : www.xbox-mag.net

Test : Hunted : The Demon's Forge sur Xbox 360

Brian Fargo est le fondateur d’Inxile, le studio auteur de Hunted : The Demon’s Forge. C’est peut-être un détail pour vous mais pour les amateurs de RPG cela veut dire beaucoup, car le monsieur fut aussi à la tête d’Interplay et donc de la création de Fallout et Baldur’s Gate. Avec un tel CV, on est en droit d’attendre beaucoup de son petit dernier. Un peu trop sans doute, surtout qu’il ne s’agit pas d’un RPG mais d’un pur jeu d’action !

C’est en forgeant

Le moins que l’on puisse dire c’est que les premiers pas dans l’univers médiéval-fantastique d’Hunted ne sont pas des plus enchanteurs. Malgré une séquence d’intro onirique à l’ambiance pénétrante, le joueur est ensuite catapulté dans un didacticiel qui fait craindre le pire avec une réalisation pas folichonne et des doublages caricaturaux. Il faut dire que nos deux mercenaires forment un duo mille fois vu et que leurs motivations pour se lancer dans l’aventure sont pour le moins légères. Qui voudrait en effet suivre les conseils d’une créature diaphane qui hante vos cauchemars alors que celle-ci vous demande de lui rapporter une pierre magique pourtant clairement intitulée Pierre des Morts ? Tout un programme qui ne rebute pas le duo Caddoc (oui, une fois pour toute, ce nom est ridicule) et E’Lara : la brute au crâne poli et l’elfe gracieuse à la voix de télé-opératrice. Entre ce monsieur propre gothique et cette elfette en tenue légère, on a déjà vu plus charismatique et surtout mieux animés et modélisés. Mais, et cela s’applique au jeu dans son ensemble, plus on progressera dans l’aventure, et plus ils se révéleront attachants et même dotés d’un certain humour qui tranche avec l’aspect trop sérieux des premières minutes.

E’Lara décoche d’ailleurs les flèches sur les ennemis aussi vite que les pics sur ce bon vieux Caddoc qui, une fois l’ennemi éventré, se pose comme le personnage réfléchi du duo. A la manière de Salem et Rios d’Army of Two, notre duo va progresser dans des niveaux très vastes, chacun s’appuyant sur les forces de son équipier. En effet, ici chaque combattant a un rôle spécifique et si Caddoc distribue les baffes comme d’autres enfilent les perles, E’Lara se révèle mortelle à distance mais très fragile au corps à corps. Une fragilité qui se retrouve également sur l’équipement que vous allez ramasser en cours de route puisque les boucliers ont tous une durabilité, qui s’érode au fur et à mesure des coups absorbés. De même, les armes récupérées sur différents râteliers ou dans l’une des innombrables caches secrètes possèdent pour la plupart un nombre de charges magiques fixes qui, une fois épuisés rendent votre arme un peu trop banale. Le joueur est donc poussé à régulièrement changer son équipement et à rechercher le meilleur possible. Un changement qui se fait sans trop de regret car la majorité des armes récupérées seront toujours à peu près équivalentes, si l’on excepte celles dissimulées dans les caches secrètes.

Qu’on devient un démon !

Et ça tombe plutôt bien car ce ne sont pas les caches aux trésors qui manquent dans Hunted puisque l’aventure de nos deux mercenaires sera ponctuée par de très nombreuses quêtes annexes. Des quêtes qui donnent au jeu tout son charme. Ce qui ne serait qu’un hybride assez moyen de beat them all et de TPS prend une autre dimension avec des séquences d’exploration qui ne feront pas fumer vos neurones mais qui donnent l’impression de parcourir un univers vaste où les secrets d’un autre âge sont dissimulés au fond des cavernes les plus sombres. La gestion de la lumière est alors particulièrement envoutante et, torche à la main, le parcours des couloirs sombres des tombeaux ancestraux des Trois Frères plonge les joueurs dans une aventure digne de ce nom. Ces séquences plus ou moins secrètes représentent à elles seules plusieurs heures de jeu et parcourir le titre sans chercher à les remplir vous priverait à coup sûr d’une grande partie de son charme. Heureusement, il est difficile de rater ces « donjons » et si leur accomplissement est totalement détaché du scénario, leur intégration dans les niveaux est particulièrement naturelle.

Un naturel que ne partagent pas les ennemis (squelettes, simili-orques, Minotaures et autres mutants arachnéens), soumis pour la plupart d’entre eux aux effets d’une puissante potion qui semble pervertir mais aussi rendre plus puissants ceux qui la consomment. Sur le chemin, vous serez d’ailleurs amené, lors d’affrontements assez épiques, à choisir d’en boire ou non, ce qui affectera le dénouement du scénario. Les combats, malgré les animations rigides des personnages, s’articulent d’ailleurs avec précision autour des points forts des deux héros et le maître mot tout désigné est la complémentarité. E’Lara et Caddoc pourront accumuler de l’XP pour acquérir des pouvoirs d’armes spécifiques et tandis que l’une gèlera les ennemis à distance, l’autre tentera de briser les boucliers qui rendent les tirs quasiment inutiles. Si en coopération le jeu fonctionne à merveille, notons que l’IA se débrouille très bien en solo. Elle lance ses sorts et utilise ses objets à bon escient. Hunted reste toutefois (bien) pensé pour la coopération (on peut même y jouer en écran splitté) et il propose un challenge assez relevé dès la difficulté Normal. En prime, une fois l’aventure terminée, un mode old-school redoutable sera accessible pour les plus persévérants. Enfin, pour les plus accrocs, un mode Crucible permet de créer et de parcourir ses donjons ou ceux de la communauté, démultipliant une durée de vie déjà confortable.

Avec sa plastique moyenne et ses animations trop raides, les premières minutes laissent présager un chemin de croix pour le joueur. Mais plus on avance et plus le jeu dévoile son potentiel. Les environnements vastes et variés immergent le joueur dans l’aventure, le gameplay des combats est efficace à défaut d’être spectaculaire, les phases d’explorations et d’énigmes sont immersives à défaut d’être délicates. Excellent en coopération, plus anecdotique en solo, Hunted associe différentes influences pour créer un gameplay rafraîchissant. Sans doute trop linéaire mais doté d’une durée de vie largement supérieure à la moyenne des jeux d’action (comptez environ 12-15 heures), il rappelle avec bonheur que la qualité d’un titre ne se résume pas à une fiche technique et à une succession d’esbroufes technologiques. Une très bonne surprise, l’exemple parfait (et trop rare) du jeu qui se termine avec l’impression d’avoir participé à une véritable aventure.

+

  • Ambiance très réussie
  • La coopération
  • Les quêtes annexes
  • Bonne durée de vie

-

    • Technique moyenne
    • Doublage paresseux
    • Arsenal un peu tristounet