Jeux

Hunter : The Reckoning Redeemer

Action | Edité par Vivendi Universal Games | Développé par High Voltage Software

4/10
360 : 21 novembre 2003
30.12.2003 à 05h41 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Hunter : The Reckoning Redeemer sur Xbox

Imaginez vous un monde où tout est féerie, où les matins chantent et où les animaux gambadent joyeusement dans la prairie du bonheur…vous êtes à Disneyland. Maintenant, imaginez un monde très similaire au notre, plus gothique, plus sombre, et surtout où toutes les créatures qui hantent nos cauchemars sont bel et bien réelles, dirigeant le destin de l’humanité à l’insu de tous. Seule une poignée d’humains sont au courant de leur existence, et ils sont encore moins nombreux à pouvoir nous aider. Ce sont des élus choisis par les Messagers, le dernier rempart de l’Humanité, ce sont les Hunters (c’est toujours plus rassurant que s’il s’agissait de gars levés à 4 heures du mat’ le dimanche, tout de vert vêtus et d’alcool imbibés, s’en allant débusquer le faisan).

Une bécaaaasse, ça vaut bien…

Tel est le World of Darkness, le Monde des Ténèbres, l’univers dans lequel se déroule tous les Jeux de Rôles papier de White Wolf. L’un d’eux,Hunter the Reckoning avait été adapté exclusivement sur Xbox par High Voltage sous la forme d’un Hack & Slash (une déclinaison du Beat ‘em All). Sans être un franc succès, HtR avait su trouver son public grâce à un gameplay simpliste mais divertissant, à une ambiance particulière et à la présence d’un vrai scénario (ce qui est plutôt rare dans cette catégorie). Le second de la série, HtR Wayward, était sorti sur PS2 ; étant donné que je n’en connais que l’histoire, il ne sera pas pris en compte dans ce test (c’est malin ça ! Sortir des suites sur des supports différents…). Pour son troisième volet, Hunter revient sur la box avec le titre Redeemer, mais presque deux ans plus tard et tant de bons jeux sortis depuis, le charme opère-t-il toujours ? En tout cas, une recommandation, si vous souhaitez entrer dans le monde de la chasse, vous êtes priés de laisser votre cerveau au vestiaire (hummm…).

Ashcroft est une plaie (pas John Ashcroft, le Ministre américain de la Justice, quoique…), depuis quatre générations, des évènements troublants se déroulent dans cette ville. Après avoir été libérés du joug d’un vampire sadique et de sa horde de démons, puis débarrassés de la menace d’une sorcière et de sa secte, les habitants de cette petite bourgade du cœur des Etats-Unis pensaient finalement avoir trouvé la paix. Une société, Genefex, a rasé l’ancienne prison pour y implanter ses bureaux, et depuis, la ville se développe grâce aux miracles de l’industrie. Le centre ville a été nettoyé, les affaires prospèrent et les mauvais souvenirs semblent bien faire partie du passé. Seulement, depuis quelques temps, les attaques de loups garous contre les entrepôts de Genefex se multiplient. C’est dans ce contexte que les quatre chasseurs reprennent du service. Ils reviennent donc pour la troisième fois à l’endroit même où ils ont été imprégnés (quand ils ont ouvert les yeux au véritable monde dans lequel ils vivaient, et quand ils ont acquis leurs pouvoirs) 11 ans auparavant. L’histoire commence au cours d’une de ces attaques et il faudra aider le PDG de Genefex, Xavier Lucien, qui semble lui aussi être un chasseur, à régler son problème. Mais cette fois-ci, ils sont épaulés d’une cinquième recrue : Kaylie, la petite fille qui à l’âge de 8 ans, avait assisté à la mise en pièce de ses parents par son propre nounours en peluche devenu géant (la vie joue de sales tours parfois). Un des Hunters, le père Esteban Cortez, s’est occupé d’elle depuis et en a fait une féroce guerrière.

La Chasse est ouverte

Ayant passé de nombreuses heures à jouer au jeu de rôle Vampire : La Masquarade, et après avoir bien aimé le premier HtR, c’est avec grand plaisir que j’insère Redeemer dans la box. Après les petites animations habituelles, voilà le menu. Hop ! Nouvelle partie, et il faut maintenant choisir le perso : le gros bourrin de base, le magicien, le rapide ou deux personnages plus équilibrés (l’un privilégiant la défense, l’autre l’attaque). Cela aura quand même sa petite importance car ça influera sur votre façon de jouer. D’une part parce qu’il n’est désormais plus possible de booster leurs caractéristiques de départ, mais aussi parce qu’ils possèdent tous des armes différentes, puis leur credo (juge, martyr, vengeur, défenseur et rédempteur) détermine les pouvoirs (appelés les Avantages) qu’ils pourront utiliser. J’opte pour la rapide martyre et ses doubles flingues et c’est parti !

On est tout de suite balancé au cœur de l’action et il faut mettre le PDG de Genefex à l’abri. Les commandes n’ont pas changé et restent un modèle de simplicité. Le stick gauche s’occupe des mouvements, le droit contrôle les bras du personnage, ce qui permet de courir dans une direction et de tirer dans une autre, plutôt pratique dans un jeu où la principale préoccupation est de ne pas se faire submerger par le flot incessant d’ennemis. Le bouton Y permet de sélectionner ses différents pouvoirs, la touche X fait défiler les armes de base (une arme blanche et une arme à feu aux munitions illimitées), B sélectionne les armes spéciales que vous trouverez disséminées tout au long des niveaux, A est la touche action/recharger. Les gâchettes servent à tirer et à sauter. A l’écran, vous disposez d’une barre de santé (rouge) et de conviction (qui sert à activer les Avantages), et première nouveauté, trois nouvelles jauges sont présentes. Elles servent à mesurer votre expérience dans le maniement des armes de mêlée, des armes à feu et dans l’utilisation de vos Avantages. En gros, plus vous utilisez une compétence, plus la jauge se remplie, et lorsqu’elle est pleine, vous gagnez un niveau. Cela permet d’augmenter la puissance, la portée et la capacité de vos armes (changements qui seront visibles à l’écran) mais aussi de booster vos Avantages et d’en obtenir de nouveaux (4 au maximum). Cet ajout est vraiment très appréciable, car en plus de vous inciter à utiliser tout l’arsenal à votre disposition, il offre une petite dimension stratégique à un jeu qui ne l’est pas le moins du monde. En effet, à chaque augmentation, vos barres de santé et de conviction sont remplies, ce qui n’est pas négligeable.

Le reste du jeu ressemble beaucoup au premier et l’on prend plaisir à dépecer, trucider, carboniser, shooter, exploser une véritable armée de créatures surnaturelles. Alors si le bourrinage à tout va, c’est bien sympa, on déchante quand même assez rapidement quand on se rend compte que dans ce nouvel opus, les ennemis ne sont pas vraiment variés : 6 sortes différentes en tout, et quelques rescapés de l’épisode original qui font des apparitions ici et là, ce n’est vraiment pas assez, d’autant plus qu’ils sont bien moins nombreux qu’avant (environ 3000 en tout au lieu de 4000). Leur IA est inexistante (bon, ce sont des zombies après tout) et ils semble s’entêter à foncer dans les murs. Si l’on ajoute à ça un scénario plat et une durée de vie de 6 heures maximum, la joie laisse vite la place à une grosse déception.. Le charme est rompu…

La chasse, c’est bo ?

Niveau graphisme, HtR Redeemer a bénéficié d’un lifting graphique ; les couleurs sont plus belles, les textures plus fines, les animations plus réussies. Ce n’est pas vilain à voir même si ça n‘atteint pas des sommets. La caméra peut poser des problèmes quelques fois, malgré la possibilité de zoomer (ou de dé-zoomer), cependant, cela est dû à une volonté de renforcer le sentiment de claustrophobie et de danger. En effet, les monstres apparaissent de tous les côtés et il faudra être vigilant surtout lorsque vous vous trouvez au bord de l’écran. D’ailleurs, malgré la présence de trentaines de monstres à l’écran, le framerate reste assez constant et le jeu ne souffre presque pas de ralentissements. Côté sons, c’est pas bien folichon, les bruitages font leur boulot mais il ne faut pas trop en demander. Les musiques, tantôt lentes tantôt agressives, semblent se déclencher n’importe quand et sans raison ; il vaudra mieux les oublier bien vite histoire de ne pas chopper un mal de tête.

La différence entre un bon et un mauvais chasseur

Le principal intérêt de ce soft reste la possibilité de jouer à plusieurs en même temps (4 maximum) et sur un même écran. 3 de vos potes pourront à n’importe quel moment vous rejoindre pour allègrement découper du zombie et ça c’est quand même bien, surtout pour les nostalgiques des Beat’em All de salles d’arcade. A noter que le nombre de monstres reste le même, tout comme les bonus à ramasser ; alors il faudra faire preuve de coopération et éviter de jouer au morfale si vous voulez arriver au bout, d’autant plus que les chasseurs sont solidaires et ils partagent leurs vies. Si l’on arrive à bien jouer ensemble, et à éviter de se bloquer dans le décor, HtR Redeemer pourra s’avérer sympa et occupera une après-midi car à plusieurs, comptez 4 heures pour le finir. Le replay value est boosté grâce à la possibilité de jouer avec tous les monstres du jeu, qu’il vous faudra débloquer en collectionnant des cartes que certaines bestioles laisseront tomber. Il y a aussi 4 personnages cachés (dont Carpenter et des Hunters du deuxième épisode), mais il faudra terminer le jeu de nombreuses fois avant de pouvoir les essayer. A noter que des costumes supplémentaires sont disponibles en téléchargement et qu’à terme on aura droit à de nouveaux niveaux. Mais finalement, on en vient à ne pas regretter la présence d’un mode coopératif sur le Live, car cela n’aurait pas suffit à apporter un réel intérêt à ce jeu.

Hunter the Reckoning Redeemer est l’exemple typique des suites « foutage de gueule » : un gameplay et des graphismes légèrement améliorés, mais le scénario et la durée de vie sont passés à la trappe. L’effet de surprise et le manque de titres dans la ludothèque de la box n’étant plus d’actualité, le jeu n’a pas su recréer le charme du premier épisode, dommage… Si tout n’est pas à jeter, loin de là, très peu seront ceux qui ne regretteront pas un achat à 60€. A 20€ la pilule passerait bien mieux, d’ailleurs HtR Redeemer fait regretter que la location de jeux vidéos ne soit pas démocratisée en France.

+

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      • Assez réussis dans l'ensemble. Dommage que les monstres ne soient pas suffisemment variés.
      • Une prise en main immédiate et un système de commandes qui permet de se concentrer uniquement sur le carnage de zombies.
      • Environ 6 heures pour le finir, encore moins si on joue à plusieurs. C'est trop peu pour un jeu à 60€, même si Hunter incite à le refaire plusieurs fois.
      • Les bruitages sont corrects. Certains apprécieront les musiques aggressives, mais elles se déclenchent un peu n'importe quand.
      • Quelques rebondissements prévisibles, assez plat. Le jeu étant plus court que le premier, ça se ressent sur le scénario. Mais c'est déjà pas mal pour un Hack & Slash.
      • Assez fun à jouer. Un gameplay amélioré et plus beau que le premier. Mais il est aussi plus court et les monstres sont moins nombreux et moins variés. Pour une suite, ce n'est pas suffisant.
      • Correcte, à part quand le personnage se retourne : on dirait qu'il s'agit d'images figées.