Test : Jurassic World Evolution 3 sur Xbox Series X|S
Un opus sage, trop peu chaotique
Commençons par le commencement. Jurassic World Evolution 3 est un jeu de gestion qui vous invite à prendre part à un projet monumental : celui de construire et de gérer un parc d’attractions où les dinosaures sont les rois. Vous devez à la fois satisfaire vos clients – les visiteurs du parc – mais également soigner vos petites bêtes qui auront chacune leurs exigences. Il faut évidemment que tout cela soit rentable, au risque de vous retrouver avec des problèmes financiers qui vous poussent alors vers la porte de sortie. Jurassic World Evolution 3 vous place donc dans un rôle d’équilibriste qui vous impose toute une série de contraintes mais qui le fait petit à petit, notamment grâce à son mode campagne.
Cette campagne, elle prend l’allure d’une carte du monde sur laquelle vous allez voyager de parc en parc, à la manière d’un Two Point University, par exemple. Vous devez vous rendre d’un point à l’autre, suivre les conseils plus ou moins avisés qui vous sont donnés par les personnages qui vous accompagnent (le Docteur Ian Malcolm est de retour, rassurez-vous) et prendre en main les mécaniques qui sont distillées au compte-goutte lors de ce tutoriel géant qui, au final, s’adresse surtout à ceux et à celles qui n’ont jamais mis les pieds sur un jeu de la franchise. C’est bien pensé, progressif et intuitif, même à la manette, un point sur lequel nous revenons quelques lignes plus bas. Bref, la campagne ne propose pas d’histoire à proprement parlé, mais elle a le mérite de s’inscrire dans la continuité des films dont le quatrième épisode de l’arc Jurassic World vient de sortir. C’est un prolongement qui, à défaut d’être véritablement marquant, a le mérite de satisfaire le fan que nous sommes.
Les mécaniques, justement, parlons-en. Jurassic World Evolution 3 ne manque pas de possibilités et vous allez devoir jongler entre plusieurs aspects dont la gestion des bâtiments d’opération qui permettent d’entretenir vos bâtiments, d’embaucher des scientifiques ou encore de surveiller vos animaux. C’est un point crucial qui nécessite toute votre attention, surtout au début de la construction de votre parc. Une fois les éléments clés mis en place, c’est autour des dinosaures d’entrer en scène. Là, vous devez construire des enclos qui sont adaptés à vos résidents. Ces derniers sont exigeants (bien que…) et réclament de l’eau, de la nourriture et une flore bien déterminée ainsi qu’un espace qui dépendra du nombre d’habitants dans l’enclos. À vous de trouver le juste équilibre entre tous ces éléments, car si les dinosaures ne sont pas contents, ils vous le feront savoir. En général, cela se solde par une mort prématurée ou, plus souvent, par la destruction des enclos. Une destruction qui engendre le chaos, de quoi donner raison au professeur Ian Malcolm, pour changer. Sur ces points, Jurassic World Evolution 3 reprend globalement la base de gameplay de son prédécesseur qu’il vient peaufiner par petites touches.
Au niveau des nouveautés, on retient surtout l’arrivée des bébés dinosaures. De petites créatures dont vous devez préparer l’arrivée en faisant en sorte qu’il y ait au moins un mâle et une femme dans l’enclos (c’est quand même plus pratique) ainsi qu’un nid. Ensuite, la nature trouve son chemin (c’est mignon, dit comme ça, non ?) et un ou plusieurs œuf(s) apparaissent dans le nid. Après une période de gestation, les bébés débarquent et attention, ils vont nécessiter toute votre attention. Car au-delà d’être parfaitement mignons, les bébés sont surtout plus fragiles. Leurs besoins sont différents et il est donc vital, c’est le mot, de prendre soin d’eux. Les développeurs offrent donc une « surcouche » de gestion des créatures qui complexifie sensiblement votre boulot. Vous devez contrôler les naissances au risque de vous retrouver en surpopulation, mais également vous assurer que les petits survivent. Car c’est aussi (et surtout) pour eux que vos visiteurs viennent dans votre parc. Concrètement, même si cela ne révolutionne pas l’expérience, cet apport est appréciable, d’autant plus que les petits dinos sont vraiment mignons à voir.
Au rayon des ajouts, on retrouve également des outils de terraformation franchement poussés qui vont permettre aux plus patients et aux plus méticuleux d’entre vous de réellement créer le parc de leur rêve. Vous pouvez à peu près tout faire, tant que vous en avez les moyens et que vous ne sortez pas des limites imposées par la carte. C’est prenant, passionnant et terriblement chronophage, surtout quand on joue à la manette. En effet, certains éléments sont vraiment minuscules et la précision de notre contrôleur n’égale jamais celle d’une souris d’ordinateur. Mais avant de revenir sur ce point, sachez que les éléments dont vous disposez pour décorer vos parcs sont extrêmement nombreux. Le contenu est donc colossal, ce qui promet des heures et des heures de jeux à ceux et celles qui veulent parfaire leur parc.
Du côté du gameplay, vous avez deux possibilités : jouer à la manette ou brancher un clavier et une souris. Pour les bienfaits du test, nous avons essayé les deux propositions. Et si, clairement, le jeu à la manette reste bien pensé, franchement intuitif et assez accessible, il ne parvient jamais à égaler la fluidité et la précision que l’on retrouve avec une souris en mains. C’est, bien entendu, une question de gout et de possibilités (brancher le combo clavier/souris quand on joue dans son salon, ce n’est pas top), mais dans les faits l’équipement d’un pc classique est nettement plus efficace, surtout quand il s’agit de placer / déplacer des bâtiments, d’agir rapidement, de sélectionner certains objets / éléments avec précision. Cela étant, on insiste : le jeu à la manette, comme pour les deux opus précédents, reste bien pensé et tout à fait fonctionnel.
Du côté du fonctionnement, encore une fois, Jurassic World Evolution 3 reprend les bases du jeu précédent. Les animaux tombent malade et il faut les soigner. Des tempêtes et évènements inattendus vous tombent dessus et vous devez réagir en conséquences. La recherche occupe toujours une place importante puisqu’elle permet de développer l’entièreté de votre parc, mais aussi d’aller explorer des lieux isolés afin de découvrir de nouveaux fossiles et donc, par extension de nouveaux dinosaures. Ce troisième opus se présente davantage comme une extension du précédent et même si les bébés, la terraformation et quelques dinosaures supplémentaires sont de la partie, on ne peut s’empêcher de ressentir une impression de déjà-vu, ce qui risque de frustrer franchement ceux et celles qui s’attendaient à découvrir un jeu repensé. Votre appréciation de Jurassic World Evolution 3 dépendra franchement de ce que vous en attendez ou tout simplement du fait que vous ayez (ou non) déjà joué aux jeux précédents. Vous voilà prévenus.
En termes de contenu, hormis les nouveautés détaillées précédemment, on retrouve évidemment un mode bac-à-sablequi vous offre l’opportunité de construire le parc de vos rêves, sans aucune condition ou presque. Petit plus sympathique : on peut désormais télécharger et découvrir les parcs des autres joueurs, ce qui n’est pas désagréable, surtout quand on voit ce que la communauté est capable de réaliser et de créer. Enfin, un mode défi est également de la partie dans lequel vous devez atteindre certains objectifs en dépit de conditions parfois très compliquées. C’est sympathique, mais cela reste du déjà-vu, encore une fois.
Sur le plan technique, comme pour le reste, Jurassic World Evolution 3 s’inscrit dans la continuité. On n’a pas l’impression que le jeu ait spécialement évolué, même s’il faut reconnaitre que les différents biomes et éléments de décor ont un petit côté rafraichissant. Pour le reste, le titre est solide et à l’exception de l’apparition de certains éléments quand on zoome avec la caméra ou quelques problèmes de collision, le titre de Frontier est impeccable. Même constat du côté de la fluidité qui s’est montrée exemplaire, même dans les plus grands parc, ce qui n’est pas toujours le cas dans les jeux de gestion. Enfin, du côté sonore, les thèmes de Jurassic Park / World sont de la partie et la musique générale s’avère assez discrète, ce qui correspond bien à l’expérience proposée. On apprécie également le doublage en français et le fait que les voix sont celles des acteurs que l’on connait depuis que nous sommes tout petits.
+
- Facile à prendre en main ;
- Intuitif et addictif ;
- Bébés dinosaures ;
- Partages de parcs ;
- Contenu conséquent ;
- Biomes et éléments variés.
-
- Techniquement sans évolution ;
- Petites imprécisions à la manette ;
- Du déjà-vu, souvent, partout.