Jeux

Just Cause Xbox 360

Action/Aventure | Edité par Eidos Interactive | Développé par Avalanche

4/10
360 : 22 septembre 2006
04.10.2006 à 20h08 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Just Cause Xbox 360 sur Xbox 360

Pour son premier titre, l'équipe d'Avalanche Studios a bénéficié d'un lancement en grandes pompes. Sortie multi plates-formes, bombardement en règle chaque semaine de nouvelles images et vidéos... On peut le dire, rares sont les titres qui, en quelques vidéos, arrivent à nous mettre l'eau à la bouche comme a su le faire Just Cause, nous laissant espérer être en face de LA surprise de la rentrée…

Fut en cuir et démarche de cow-boy (en plastique…)

Annoncé comme un mix entre Driver et GTA se déroulant sur l’île paradisiaque de San Esperito d’une superficie, excusez les du peu, de 1024 km² et parfaitement modélisée, Just Cause affichait clairement le potentiel pour se hisser au rang de valeur sûre. Hélas, si la sortie de la démo le mois dernier sur le MarketPlace avait déjà laissé planer de sérieux doutes quant à la qualité final du soft, la version définitive n’a malheureusement fait que renforcer cette première impression. Pourtant, on ne peut pas dire que les premières minutes de jeu reflètent la qualité globale du soft, bien au contraire. Parachuté sur San Esperito, vous aurez tout d’abord loisir de vous familiariser avec le système de cascade, pour le moins original, proposé. Rico Rodriguez, le « héros », possédant pour la petite anecdote une démarche calquée sur celle de Woody (Toy Story), peut donc ouvrir et refermer à volonté son parachute lors d’un saut ou d’une chute. Très fun et surtout très pratique pour gagner du temps lors des déplacements… Notre héros donc, parachuté, se voit dès ses premiers instants sur la terre ferme aux prises avec le gouvernement local, bien décidé à ne lui laisser aucune marge de manœuvre dans sa lutte. Graphismes à en tomber de sa chaise, action soutenue, système de lock ingénieux… Tout avait commencé pour le mieux. Jusqu’à ce que…

321 missions et je trouve le moyen de bailler…

Une fois cette première mission, que l’on pourrait qualifier de petite mise en jambe, accomplie, vous vous retrouverez, comme c’est le cas dans tout bon GTA-like qui se respecte, dans une planque vous fournissant de quoi vous déplacer et trouer la peau de quelques flics trop zélés. Plusieurs choix s’offrent alors à vous, se centrer sur la trame principale et boucler les 21 missions proposées ou réaliser les très nombreuses (autour de 300 tout de même) missions annexes. Scindées en deux parties distinctes, ces missions vous proposent d’aider au choix la guérilla locale en libérant les nombreuses provinces de l’île (libération se traduisant par l’élimination totale des forces de l’ordre dans les villages « occupés »). Bien évidemment, vous ne travaillerez pas pour la gloire et chaque mission annexe menée à bien vous rapportera des points de prestige permettant de gravir les échelons au sein de ces organisations et d’en tirer tout naturellement des avantages non négligeables, histoire de boucler l’aventure principale sans trop d’efforts… Toutefois si, sur le papier, ce système peu paraître efficace, une fois appliqué, il laisse apparaître quelques failles et défauts assez pénalisants. On peut tout d’abord pointer du doigt leur linéarité. Ces missions proposent à peu de chose près des objectifs semblables, allant de l’assassinat à la recherche d’un objet. Frustrant et un peu trop répétitif pour pouvoir y passer des heures… En effet, dans cette optique de repérage d’objet de et de lieux, un PDA a été mis à disposition du joueur. Idée au final peu pratique tant elle oblige à jongler sans cesse avec la carte complète présente dans les menus afin de pouvoir se repérer, le PDA étant minuscule et bien trop imprécis. La quête d’objet en devient frustrante à cause de cette inexactitude et pousse à ratisser un rayon assez large avant d’arriver à ses fins. Les missions subalternes incorporent également des « courses », lesquelles s’avèrent être des time trials où vous devrez rejoindre des check points en étant constamment dérangés par les flics où par la circulation. Ces phases de jeu sont stressantes, avec une envergure de défis loin d’atteindre ce que nous avons pu voir dans d’autres productions de ce genre. Reste donc à jongler entre missions principales et annexes pour ne pas voir la monotonie s’installer mais il est clair que le jeu devient vite répétitif… Car ces 21 missions principales justement, dotées d’un scénario digne d’un film de Chuck Norris (il est bien possible que l’équipe chargée de doubler le jeu dans sa version française se soit également inspirée des doublages des films du maître incontesté de la baston) à son apothéose, se bouclent très vite et ce n’est pas leur difficulté quasi-inexistante qui vous stoppera. Même si les développeurs ont tenté d’en allonger partiellement la durée de vie en imposant au joueur des trajets à effectuer entre chaque missions, de mémoire, dans les plus longs jamais proposés par ce type de jeu (il vous faut parfois plus d’une dizaine de minutes pour vous rendre d’un point à un autre). Comptez donc une petite dizaine d’heure pour en venir à bout et ajoutez en vingt autres si vous désirez boucler les quêtes annexes.

Cause perdue d’avance ou juste un mauvais pressentiment

Comme tous les dérivés des GTA, Just Cause possède les quelques éléments indispensables à ce type de jeu comme la barre de « recherche ». Aspect original, elle est ici doublée puisque l’une correspond à la police locale et l’autre à une sorte de mafia peu conciliante et bien plus hargneuse. Les planques et garages sont également présents, Avalanche Studios ayant même ajouté la possibilité de se faire livrer par avion à n’importe quel moment du jeu quatre véhicules différents. Le système de visée proposé, quant à lui, divisera certainement les joueurs puisque disponible en deux vues différentes, l’une classique, l’autre à la manière de Resident Evil 4, caméra sur l’épaule, avec un système qui lock automatiquement les ennemis, ne vous laissant comme choix que de tirer et de changer de cible à votre guise. Facilitant grandement le déroulement des missions, il est intéressant sur certains points telle la possibilité de lancer une grenade et de la faire exploser en plein vol avec un tir bien placé. Seul revers de la médaille, le cheminement des missions étant assez semblable tout au long du jeu, il vous suffiralors des phases d’action de vous déplacer latéralement et de tirer dans le tas pour réussir, peu importe l’arme sélectionnée. En effet, même si le choix des armes est assez étoffé, il est regrettable de voir que leur utilisation, bien que recommandée n’est pas forcément indispensable pour mener à bien vos missions…De plus, l’IA des ennemis a été bâclée si bien qu’ils n’atteignent quasiment jamais leur cible et combien même ils y arrivent, votre barre de santé n’en souffrira que très peu

Le renouveau du car-jacking

On soulignera la prouesse des développeurs face à leur parfaite modélisation des somptueux décors qui ornent les alentours et particulièrement appréciables avec un écran HD. A ce niveau là il y a du gros travail de fait, c’est clair. Il est même fréquent de s’amuser à jouer de la caméra pour admirer les paysages et les divers effets implantés tant ils sont bluffants. Certainement LE point fort du jeu. Dommage que le rendu des personnages soit si raté alors que les textures sont tout à fait convenables. On se retrouve donc avec la sensation d’osciller entre film d’animation et miss camping 2006 aux des seins carrés. Or entre nous, on peut se demander pourquoi les développeurs ont choisi de modéliser une île de si grande taille (incluant toutefois un cycle jour / nuit très plaisant) et de ne proposer que si peu d’interactivité en contre partie. Qui plus est, l’île est assez peu peuplée tandis que les grandes villes paraissent parfois comme endormies. L’animation, de son côté, ne souffre d’aucun défaut majeur et c’est un véritable plaisir de déambuler à fond la caisse au guidon d’une puissante moto. La production d’Avalanche Studios tente pourtant de se démarquer en intégrant un très beau choix de transports divers (quad, mobylette, hélicoptère, bateau et même le parachute) mais là encore, il manque de la profondeur à cause d’une conduite hasardeuse due à de nombreux bugs de collisions. L’ensemble se rattrape partiellement par une série de cascades : Rico Rodriguez peut, ainsi, s’accrocher à n’importe quelle voiture en circulation à l’aide de son grappin pour s’élever dans les airs et sauter sur le toit de ladite voiture. Une nouvelle méthode de car-jacking encore assez peu répandue dans le monde, il faut bien l’avouer, mais pratique pour se sortir, à n’importe quel moment, de situations mal engagées.

Just Cause est donc bourré de bonnes idées, que les développeurs n’ont pas su mettre correctement en application. Annoncé comme une excellente surprise, il ne sera au final qu’un un petit jeu sympathique. L’énorme liberté proposée en devient frustrante tant elle se trouve bridée par le peu de défis passionnants à relever. Ajoutez à cela une durée de vie relativement courte pour ce type de jeu et un replay-value assez faible, et vous vos retrouvez au final avec un sous mix entre GTA et Driver pour le moins raté. Décevant.

+

  • Décors magnifiques
  • Cascades impressionnantes
  • Phases d’actions très soutenues

-

    • Les flics, trop hargneux et trop stupides
    • Doublage dignes d’un soap brésilien
    • Bande-son infecte
    • Missions annexes peu palpitantes
    • La ressemblance Rico/Woody (Toy Story)
    • IA déplorable
    • Un peu court...