Test : Kao the Kangaroo sur Xbox One
Kao technique ?
Après la notoriété éphémère, Kao sort de sa longue période d’hibernation sous l’impulsion de son studio d’origine. Contrairement à Ty the Tasmanian Tiger et Klonoa, les développeurs polonais de Tate Multimedia ont plutôt choisi de repartir d’une feuille blanche en proposant un véritable reboot de la franchise. Il faut dire qu’il aurait fallu réaliser un travail énorme pour offrir au premier épisode une allure en adéquation avec les standards actuels. C’est sans doute ce qui a poussé le studio à imaginé un épisode totalement inédit, en s’appuyant tout de même sur une base solide avec le design sympathique de son héros et un concept qui mélange différentes mécaniques de gameplay. De bons atouts sur le papier, qu’il faut toutefois concrétiser en offrant une expérience à la hauteur des standards actuels.
Reboot oblige, le scénario n’a plus grand chose à voir avec les jeux d’origine. Ici, tout commence par un rêve, dans lequel Kao enchaîne ses premières beignes et pressent que sa sœur est en danger. Un rêve prémonitoire confirmé par un réveil compliqué, et le début d’une aventure déjà marquée par des doublages en anglais peu convaincants, et qui ne gagnent malheureusement pas en qualité par la suite. Les textes quant à eux sont en français. Passée cette introduction, notre héros kangourou se retrouve propulsé dans un premier niveau. Et on se rend vite compte que Tate Multimedia a choisi d’adopter une formule très linéaire, à la manière d’un Crash Bandicoot, avec finalement une ligne droite et quelques embranchements qui permettent généralement de trouver des collectibles divers et variés. La douzaine de niveaux est tout de même accessible via quatre zones semi-ouvertes qui nous permettent de voir du pays, entre la plage, la jungle, la montagne enneigée et le monde des ténèbres. De petits espaces qui permettent de souffler, mais aussi de dépenser quelques ducats
Un système un peu archaïque assez dérangeant durant les premières minutes de jeu, mais qui s’atténue finalement assez rapidement grâce à un gameplay dynamique et suffisamment varié. Car Kao n’est pas simplement une bête de foire qui enchaîne les sauts pour progresser d’une plateforme à l’autre pour récupérer quelques pièces nichées en haut d’une caisse en bois. Notre kangourou va rapidement pouvoir justifier le mythe bagarreur de son espèce en trouvant une paire de gants magiques. Le joueur alterne ainsi les phases de plateformes et les phases de beat’em up, de façon bien équilibrée. Les sauts sont suffisamment précis et les combats sont plaisants même si on regrette un petit manque d’impact. En faible nombre, soit un par zone semi-ouverte, les boss sont assez agréables à jouer avec un changement de patterns qui intervient lorsque la barre de vie de l’ennemi arrive à un certain point.
Et globalement, on prend du plaisir à évoluer dans ces univers fermés. Quelques passages de course-poursuites et des éléments qui permettent de grinder offrent une petite variété appréciable. De plus et il existe suffisamment de recoins bien planqués pour pousser le joueur à explorer un minimum les divers environnements proposés. On y trouve des pièces qui servent à acheter des quarts de coeur et des vies (car le titre propose un système de vies limitées à l’ancienne), mais aussi des lettres pour former le mot KAO comme dans un bon vieux Donkey Kong Country et même une petite quinzaine de puits éternels. Ces puits s’apparentent à des zones bonus dans lesquelles il faut soit arriver à la sortie en un seul morceau en évitant divers pièges, soit en se chargeant d’éliminer une vague d’ennemis.
Concrètement, le jeu propose un peu de challenge avec une difficulté par forcément bien dosée puisque Kao dispose de seulement trois coeurs au début de l’aventure et chaque erreur vous enlève un coeur entier. En augmentant ce nombre tout au long du jeu, on s’aperçoit que la pression diminue grandement, sans être vraiment compensée par une hausse de la difficulté. Globalement, Kao the Kangaroo s’adresse à des enfants à partir de 7 ou 8 ans, et à le mérite de ne pas les prendre pour des pantins décérébrés dépourvus de réflexes.
On regrette tout de même que les énigmes ne soient pas plus présentes dans le jeu, ce qui aurait permis d’apporter un peu plus de diversité encore. Pour la réflexion, il faut se contenter du pouvoir des gants, capables d’absorber des orbes élémentaires à utiliser pour faire fondre de la glace, activer une plateforme ou attirer un bloc à soi. Kao ne peut transporter que trois pouvoirs à la fois mais le level-design est fait pour faciliter la vie du joueur et il suffit généralement de chercher un peu aux alentours pour trouver l’élément dont on a besoin. Côté graphismes, l’ensemble est correct mais pas transcendant non plus, bien mieux qu’un remaster, mais peut-être pas tout à fait à la hauteur de ce qu’on aurait pu espérer d’un jeu sorti en 2022. De plus, on note parfois du clipping à la fin d’un téléchargement, avec du décor qui apparait en retard. Les musiques ne sont pas extraordinaires, mais font le travail, tout comme les animations du héros et des ennemis. Pas très long, comptez tout de même entre 8 et 10 heures pour en voir le bout.
+
- Aventure bien rythmée
- Gameplay plutôt souple
- Un peu de challenge pour les enfants
- Animations correctes
- Boss agréables à jouer
- Pas mal de secrets à trouver
-
- Niveaux un peu trop linéaires
- Zones semi-ouvertes pas très grandes
- Tout juste passable graphiquement
- Doublage médiocre (en anglais)