Test : Kaze and the Wild Masks sur Xbox One
Ratio Nostalgie
Alors qu’on en a mangé durant toute notre jeunesse, et même un peu après, cela reste un véritable plaisir de gouter aux joies des jeux de plateformes en deux dimensions. Sauf quand ils sont mauvais évidemment. Et tout compte fait, cela n’est pas si évident de faire un bon jeu dans ce style aujourd’hui, la faute à un genre particulièrement essoré qui a désormais beaucoup de mal à proposer de la nouveauté. Finalement, seul Yooka-Laylee and the Impossible Lair est parvenu à tirer son épingle du jeu récemment, et c’est dans ce contexte assez compliqué que débarque Kaze and the Wild Masks, une production réalisée par les développeurs canadiens de Pixel Hive.
Les habitués du genre vont rapidement retrouver leur marque ici. Pas de monde ouvert à parcourir, ni de choix des niveaux laissé à l’appréciation du joueur, Kaze and the Wild Masks propose une structure très classique avec des niveaux à enchainer les uns après les autres, pour un total de quatre mondes, soit une grosse trentaine de niveaux. L’ensemble du jeu se parcoure en deux dimensions, dans un style qui rappelle rapidement les palettes de couleurs des consoles 16-bit. Il faut dire que même au niveau du gameplay on retrouve rapidement des sensations bien connues des amateurs de jeux de plateformes des années 90, à commencer par le franchise Donkey Kong Country.
Les idées piochées à la franchise de Nintendo y sont tellement nombreuses que l’on a parfois la véritable impression de se retrouver sur une suite de la trilogie de Rare sortie entre 1994 et 1996. La possibilité de planer rappelle Dixie, tandis que la petite tornade capable d’éliminer les ennemis rappelle les roulades de nos amis singes. Même les éléments placer dans les niveaux sont des références à peine masquées aux jeux Donkey Kong Country avec deux bonus par niveau, et surtout la possibilité de récupérer quatre lettres en or pour former le nom de KAZE. Des inspirations un peu trop criardes qui restent toutefois de bonnes idées. Elles obligent le joueur qui souhaite terminer le jeu à 100% à rester attentif pour récupérer tout ce qui a été planqué par les développeurs. Il est également possible de récupérer cent joyaux par niveau, sans la frustration d’en louper un ou deux en cours de route puisque le studio à penser à en inclure un peu plus que le nombre demandé.
Globalement Kaze and the Wild Masks est plaisant à jouer. Son gameplay est suffisamment précis pour ne pas accuser la manette de nous faire rater un passage et le level-design est variée proposant à la fois des niveaux en scrolling horizontal classique, mais aussi parfois des courses-poursuites avec la nécessité d’agir vite, et même quelques scrollings verticaux. Les boss utilisent des patterns toujours identiques et forcent le joueur à entrer dans des phases de die and retry pour en venir à bout, surtout sur la fin du jeu. On regrette d’ailleurs de ne pas avoir un visuel sur les vies de notre héroïne qui a la possibilité de récupérer un seul coeur en plus de son coeur unique. Une absence qui rend parfois difficile de savoir si le prochain contact sera mortel ou non. On s’interroge aussi sur le choix de mettre d’affreux fruits et légumes en guise d’ennemis, même si au final le cornichon qui bloque un passage aquatique, la tomate lanceuse de roquettes et la carotte ultra vénère peuvent prêter à sourire.
Pour ajouter encore un peu plus de diversité à l’ensemble, les développeurs ont également ajouté la présence de quatre masques à récupérer dans des niveaux précis. Des éléments qui viennent profondément modifier le gameplay puisque le masque de requin permet de nager, celui du tigre offre la possibilité de grimper aux murs et d’utiliser un dash, celui du faucon permet de voler et d’envoyer des projectiles, tandis que celui du dragon oblige notre héroïne à courir sans pouvoir s’arrêter, tout en lui donnant l’opportunité d’effectuer un double-saut parfois salvateur. Tout se fait de façon très naturelle et sur chaque séquence le gameplay est parfaitement maitrisé, en plus d’être finalement très diversifié. Même constat du côté des environnements puisque, malgré la présence de seulement quatre mondes, il est très rare d’avoir deux niveaux qui se ressemblent. Le volcan, le désert, les plateformes mobiles, la neige, la forêt en feu, tout est fait pour nous dépayser. La présence de niveaux bonus accentue un peu plus cette sensation avec des niveaux très originaux. De quoi pousser le joueur à la rejouabilité pour tous les débloquer.
Pas grand chose à dire du côté de la technique même si on aurait aimé que les animations soient à un niveau égal, et que la bande-son paraisse moins anecdotique. N’est pas Grant Kirkhope qui veut.
+
- Gameplay diversifié et précis
- Difficulté très bien dosée
- Beaucoup d'environnements différents
- Graphismes 16-bit réussis
- Bonne rejouabilité
-
- Ambiance musicale anecdotique
- Design des ennemis discutable
- Un peu trop court