Test : Kingdom Hearts III sur Xbox One
La galette aux trésors
Bombardés de spin-off et de remasters depuis 2005 et la sortie de Kingdom Hearts II, les joueurs peuvent enfin poursuivre la branche canonique inédite de la série avec le troisième opus de la série. Rien que l’idée nous rappelle à quel point les deux premiers opus disposent aujourd’hui d’un gameplay vieillot, et doivent finalement leur notoriété à leur concept de base : mélanger des personnages de Final Fantasy à des personnages de Disney, en y ajoutant quelques petits nouveaux pour lier le tout et offrir ainsi un cross-over inattendu, haut en couleurs, aux éléments d’action-RPG simplifiés au maximum pour plaire au plus grand nombre.
Simple, le scénario qui précède ce troisième épisode ne l’est pas. Pas vraiment aidé par les spin-off sortis sur diverses plateformes, c’est un véritable méli-mélo qui est proposé ici, et d’autant plus pour les joueurs Xbox qui n’auraient pas eu la chance de s’essayer à la licence avant Kingdom Hearts III. Square-Enix et les équipes de Tetsuya Nomura ont toutefois eu la bonne idée d’offrir une petite séance de rattrapage en invitant le joueur à visionner cinq courtes vidéos résumant à minima les événements qui se sont déroulés précédemment. Une volonté qui ne permet pas de tout saisir, mais qui a le mérite de définir les différents triptyques de personnages qui sont régulièrement cités dans cette nouvelle aventure toujours emmenée par Sora et ses acolytes Donald et Dingo.
La formule principale est forcément de retour puisque le trio va à nouveau parcourir différents mondes afin de faire progresser l’aventure et la trame scénaristique donc. Sans dévoiler l’intégralité des univers qui sont présents ici, on remarque toutefois assez rapidement que les dessins animés font peu à peu place nette aux films d’animation, ce qui n’a rien d’étonnant lorsque l’on sait que ces derniers représentent désormais l’essentiel de l’activité cinématographique de la branche animation du géant Disney. Certains personnages bien connus font également leur apparition par d’autres biais, ce qui devrait largement satisfaire ceux qui n’ont rien contre le fan-service. Les modèles 3D sont d’ailleurs très fidèles aux oeuvres d’origine, avec une mention spéciale aux personnages tirés d’une célèbre série de films, dont la qualité se révèle totalement bluffante. Comme à son habitude, on imagine que Disney a largement participé à l’élaboration du cahier des charges, laissant finalement la licence Final Fantasy de côté, à l’exception de quelques clins d’oeil sympathiques, mais peut-être pas totalement suffisants.
Cela n’empêche pas d’être face à un bon lot de diversités. Par les univers proposés donc et la façon de les aborder. Les développeurs ont en effet pris le partie de réaliser quelques passages inédits pour intégrer Sora et ses amis, mais certains mondes reprennent presque tel quel le scénario du film qui lui est associé. Une volonté qui permet d’alterner entre références bien connues et nouveautés scénaristiques appréciables, recréant ainsi certains passages épiques, au risque de complètement spoiler le joueur qui serait passé à côté de certains films. Globalement, chaque monde possède son intérêt, et verra ainsi le joueur s’adonner à différents types de gameplay entre les phases traditionnelles de batailles façon action-RPG. Seul un monde sur la dizaine disponible est réellement décevant, ne proposant que quelques variantes d’un puzzle-game pas franchement révolutionnaire, sans rien à côté.
Pour le reste, rien de bien dérangeant, au contraire. Les quelques variantes de gameplay se marient bien avec l’action principale et les nombreuses cinématiques qui auraient pour leur part plutôt tendance à nous faire lâcher prise. Sans tout dévoiler, on retiendra notamment le Bistrot et ses recettes à concocter sous forme de mini-jeux après avoir ramasser suffisamment d’ingrédients bien disséminés dans les différents mondes, et bien entendu les phases de shoot’em up à bord du vaisseau Gummi pour naviguer d’un univers à l’autre via la carte stellaire. Quelques ajouts permettent même d’élargir la durée déjà conséquente du titre (30 heures en ligne droite) avec notamment un mode éditeur qui permet de customiser à loisir le vaisseau et lui faire adopter un look aussi personnel qu’insolite.
Le coeur du gameplay lui reste le même, mais en beaucoup plus souple que ce que les joueurs découvraient en 2002 et 2005. Les enchaînements se font presque naturellement, avec la possibilité d’apporter quelques combinaisons spéciales en plein combat. De quoi affaiblir des ennemis un peu récalcitrants dont les barres de vie sont parfois multiples. Les coups spéciaux adoptent plusieurs formes, il peut s’agir d’un duo ou d’un trio d’attaque avec Donald et/ou Dingo, mais cela peut également se traduire par la transformation de la Keyblade utilisée ou carrément par une sorte d’invocation qui fait appel à une des attractions des célèbres parcs de la marque. Le tout offre une bonne dynamique aux affrontements, notamment lorsqu’il s’agit des boss, ce qui donnent généralement lieu à des combats épiques.
La musique vient compléter cette dimension épique avec des orchestrations d’excellentes factures, souvent reprises des films originaux. On déplorera tout de même un thème un peu répétitif qui aurait peut-être mérité un travail approfondi pour rallonger la boucle musicale qui revient un peu trop vite du coup. Pas de bugs majeurs à déplorer, mais un peu d’aliasing par moment. On terminera avec le système de compétences, à l’identique ou presque depuis le premier opus, et qui offre un sentiment de montée en puissance au fil du jeu. Les trois modes de difficulté s’adaptent là aussi au plus grand nombre, même si on pourra regretter un manque de challenge dans le mode le plus difficile.Et pour ceux qui seraient passés à côté de la polémique, rappelons que le titre est doublé uniquement en anglais, avec des sous-titres en français.
+
- Enfin un gameplay agréable
- Diversité des actions appréciable
- Modèles 3D de haute qualité
- Bonne durée de vie, forcément
- Tout un tas de choses à faire
- Carte du fan-service jouée à fond ou presque
-
- Le scénario aurait mérité un reboot
- Des cinématiques omniprésentes
- Maniabilité du Gummi pas top
- Final Fantasy (quasiment) absent
- Un poil trop facile