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Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning

RPG | Edité par THQ Nordic | Développé par kaiko

6/10
One : 08 septembre 2020
21.09.2020 à 10h36 par - Rédacteur

Test : Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning sur Xbox One

Histoire de Faes

Sorti en 2012 sur une Xbox 360 qui ne compte plus ses excellents RPG, Les Royaumes d’Amalur : Reckoning parvient alors tout de même à se faire un petit nom en mélangeant dans une seule et grosse marmite tous les ingrédients qui définissent le RPG. Ce n’est pas la plus fine des recettes, mais ça marche. Tombée depuis entre les mains de THQ Nordic, la licence passe donc naturellement par le remaster avant de peut-être prendre la forme d’une suite si le succès est au rendez-vous. On (re)souhaite donc la bienvenue à Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning, cette fois sur Xbox One.

Pour qui a connu Les Royaumes d’Amalur lors de son apparition sur Xbox 360 voilà près de huit ans, ou l’a découvert plus tard sur Xbox One via la rétrocompatibilité, chacun sait qu’il n’est pas aisé de ranger ce jeu dans une catégorie de RPG précise. Comme la version dont il est le remaster, ce qui définit Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning c’est sa propension à toucher à tout, à proposer une expérience XXL qui s’inspire autant du RPG solo façon Oblivion ou Gothic, que du MMO pour sa volonté de coller des quêtes et du loot à tous les coins d’arbres. Avec son côté cartoon et ses nombreux personnages hauts en couleurs, Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning a même un petit quelque chose de Fable. Dit comme ça, la tambouille pourrait sembler dangereusement épicée, mais il n’en est rien. Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning est le remaster d’un RPG particulièrement plaisant à l’époque de sa sortie et autant dire tout de suite qu’il conserve l’essentiel de ses atouts en 2020, notamment son dynamisme, sa liberté, son immensité.

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Immense, Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning l’est assurément. C’est peut-être d’ailleurs plus par les interactions qu’il propose que par le nombre de kilomètres carrés qu’il affiche. C’est bien simple : on peut difficilement passer cinq minutes sans faire une rencontre ou dénicher un coffre, un secret ou l’entrée d’une sombre grotte. On est assailli de quêtes et de requêtes, si bien que le scénario tend à se perdre dans ce flot ininterrompu d’interactions avec l’univers et ses habitants. Il faut dire qu’il lui manque quelque chose à cette histoire, le petit truc qui l’extirpe du classicisme héroïque-fantaisie dans lequel Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning nage sans retenue. Le fond n’est pas inintéressant, les dialogues nombreux et par ailleurs merveilleusement bien doublés en français ; mais il y a fort à parier que vous ressentez vous aussi cette impression de déjà vu face à l’histoire d’un élu qui émerge un peu de nulle part et dont la destinée le porte au-devant d’un conflit opposant mortels et non-mortels, humains et diverses autres races animées de toutes sortes d’intentions.

Cela n’enlève rien cependant au côté grisant de la découverte d’un monde qui semble sans limites. Les très nombreux environnements regorgent donc de quêtes, que l’on se plait le plus souvent à empiler jusqu’à souvent en conclure une alors que c’était l’autre que l’on s’efforçait de suivre. Les voyages rapides activables un peu partout sur la map aident d’ailleurs bien à chercher à compléter un maximum de choses. Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning, c’est typiquement ce genre de RPG où l’on écume un village à la recherche d’objectifs et chargé comme un mulet, on se lance à la découverte des zones sauvages environnantes. On revient de temps en temps vers une zone paisible ou dans l’une de nos habitations pour faire le tri dans le loot immense récolté en seulement quelques heures, on vend et on achète de quoi être paré à toutes éventualités, puis nous voilà repartis pour un tour. La gestion de l’inventaire et du journal de quêtes garde son aspect très simple. Ce n’est pas le système le plus souple qui soit, mais on s’y retrouve tout de même rapidement avec un peu de pratique et il est aisé de définir le meilleur équipement possible, tout en mettant de côté ce qui sera destiné à la revente.

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Il en va de même pour l’arbre de compétence et plus largement le système d’évolution de Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning, assurément son meilleur atout. La gestion de tout cela est classique, avec à chaque passage de niveau un point à attribuer à une dizaine de compétences généralistes (crochetage, éloquence, marchandage, alchimie, etc) et trois à placer pour débloquer des atouts actifs ou passifs, issus des trois branches principales : force, précision et sorcellerie. Là où les choses deviennent intéressantes et font encore aujourd’hui des Royaumes d’Amalur un super RPG, c’est que le jeu permet (et incite d’une certaine façon) de développer des classes hybrides. Vous pouvez donc augmenter votre résistance aux coups physiques tout en débloquant une incantation magique, sans que cela ne gêne la progression générale puisque le jeu propose des classes adaptées à toutes les configurations possibles.

Cette grande liberté dans la construction du personnage prend alors tout son sens sur le terrain, lors d’affrontements en temps réel particulièrement dynamiques. En fonction des capacités du personnage, on peut très bien combattre avec une hache d’un côté et un bâton de sorcier de l’autre, tout en disposant à côté de cela de quatre compétences qui peuvent être des sortilèges, comme des atouts physiques. Bref, ça castagne, ça se mélange, on multiplie les roulades façon Dark Souls dans un joyeux foutoir tout à fait plaisant. Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning ne lésine pas sur le choix des armes, allant de l’épée à la masse en passant par l’arc, les dagues, le sceptre ou encore les chakras. Il y a de quoi faire et s’équiper, sachant que tout cela peut aussi être réparé, modifié et amélioré en récoltant les éléments adéquats. Si l’absence de fil conducteur solide peut rendre l’aventure un brin répétitive par moment, elle n’en demeure pas moins solide et tout à fait recommandable si vous êtes sensible à cette définition très « libérée » du RPG.

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Reste que Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning est un remaster, le portage Xbox One d’un jeu que vous avez peut-être déjà connu sur Xbox 360. Il convient donc de se demander ce que vaut le travail de refonte. Inutile d’y aller par quatre chemins : c’est un remaster qui se contente du minimum syndical, donnant à cette aventure sur laquelle pèse le poids des années, une certaine propreté. C’est globalement stable, en dehors de quelques moments où le framerate souffre à la suite d’une attaque de zone sur une nuée d’ennemis. Rien de bien méchant. Et c’est graphiquement propre oui, tellement clean que l’on ne peut ignorer le manque de détails, les contours anguleux de certains objets et plus particulièrement les formes disgracieuses des personnages. Si le jeu avait su se faire remarquer lors de sa sortie initiale grâce au coup de crayon de Todd McFarlane (Spawn), il faut dire que tout cela a bien vieilli et la magie n’opère plus aussi fortement que par le passé. Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning c’est en substance un portage propre mais sans éclat : rien de rédhibitoire, mais un air d’old gen que l’on ne pourrait ignorer égratigné au passage par des temps de chargement qui auraient pu être optimisés.

6/10
C’est assurément un plaisir de retrouver les terres des Faes et son étrange héros avec Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning. Le jeu porté ici par Keiko nous redonne le plaisir de goûter à une vision du RPG très libre, généreuse et sans conteste très agréable manette en mains. Il y a de quoi faire dans ces vastes contrés et il est toujours autant plaisant de se voir donner la possibilité de s’adonner à l’aventure sous toutes ses formes, sans aucune contrainte. Le revers de la médaille, c’est bien sûr l’absence de véritable fil conducteur, la sensation d’être plongé dans un monde en roues libres. A vous de voir où se situent vos attentes mais dans tous les cas, n’attendez pas de Kingdoms of Amalur: Re-Reckoning une surprise visuelle. Le portage est propre mais le matériau de base accuse le poids des années. Il en ressort une expérience que l’on conseille néanmoins aux nouveaux arrivants pas trop regardants sur les graphismes ; de leur côté, ceux qui ont connu le jeu en 2012 n’ont que peu de raison de remettre la main à la poche pour y retourner.

+

  • Liberté, égalité, évoluer les doigts dans le nez
  • Monde vaste et agréable à découvrir
  • Des objectifs à n’en plus finir
  • Doublages français de grande qualité

-

    • Portage propre mais tout cela reste bien vieillot
    • Scénario et quêtes sans grande originalité
    • Peut facilement devenir répétitif
    • Temps de chargement parfois longuets