Jeux

King’s Bounty 2

| Edité par 1C Entertainment | Développé par New World Computer

4/10
One : 24 August 2021
27.08.2021 à 11h29 par

Test : King's Bounty 2 sur Xbox One

Le royaume de l'ennui

Il est des licences qui, alors que tout le monde les avait oublié (ou ne les connaissait pas), ressurgissent de manière impromptue plusieurs décennies plus tard. King's Bounty fait partie de celles-là. Il aura fallut attendre une bonne trentaine d'années pour poser la main sur la suite de ce RPG sorti initialement en 1990 (on parle d'un sacré dinosaure là). Développé par 1C Entertainment, société de jeux vidéo russe, et édité par Deep Silver, King's Bounty II est sorti ce mardi 24 août 2021 sur Xbox One, PS4, Nintendo Switch et PC. Alors que le public cherche un RPG passe-temps en attendant les prometteurs Elden Ring et Starfield (quoi ! vous ne les attendez pas vous !?), on est en droit de se demander si celui-ci vaut le coup. La réponse est plutôt négative. Mais je vous dois des explications...

Bienvenue dans le royaume de Nostria.

Votre entrée dans l’univers du jeu se fait par la case prison. Bien sûr, vous aurez précédemment choisi un des trois personnages disponibles ; ceux-ci disposant chacun d’un background et d’avantages différents (en gros : guerrier, mage, paladin). On vous informe rapidement que le prince du royaume désire vous libérer et hop, quelques minutes plus tard, après que l’on vous a fait don de plusieurs troupes, d’un cheval et de quelques vêtements fort peu confortables, vous êtes en mission pour la cour royale (déjà ? Mais y’a pas un papier à signer au moins ?). Et là, on se trouve déjà un peu surpris par plusieurs choses.

Pas d’options de dialogue, animations rigides, scintillement des visages, graphismes datés, voix anglaises monotones… Votre personnage (qui est entièrement doublé toutefois) et son interlocuteur semblent effectuer une sorte de chorégraphie pendant la discussion (chacun fait la même animation que l’autre, dans le sens inverse). Lorsqu’on le remarque, cela donne un air tout à fait ridicule aux dialogues et on peine à s’accrocher à l’histoire qui se déroule devant nous. Côté histoire, vous aurez tout simplement à sauver un monde victime d’une épidémie que l’on appelle la « Calamité ». Pour ne spoiler personne, je ne dirais pas que cette Calamité, n’ayant rien de naturelle, est en fait due à une secte de mages belliqueux surnommés les « Illuminés ». Faudrait que je me relise moi…

Rien de novateur dans le scénario (les rebondissements sont téléphonés), celui-ci nous donne même un arrière-goût de réchauffé. Après quelques heures, on se sentira même désintéressé vis-à-vis du récit, jusqu’à prendre machinalement nos quêtes sans trop s’attarder. Là encore d’ailleurs, un gros point noir pour le jeu.

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Un jeu solo ou un MMO ?

Si je devais résumer l’impression que m’a procuré ce King’s Bounty II, j’utiliserais deux mots : La Poste. Les quêtes, pour l’écrasante majorité sans réelle originalité, vous demandent généralement d’aller d’un point A à un point B dans l’objectif de ramener un objet à un personnage ou d’aller parler à un autre… pour qu’il vous donne un objet à remettre à un énième personnage. De ce fait, les mécaniques ont un aspect archaïque et se rapprochent bien plus des standards du MMO que de ceux d’un véritable RPG solo. Vous avez, bien sûr, un arbre de compétences à gérer, un inventaire (votre équipement ne sert qu’à accorder des bonus à votre armée) et une mécanique de « karma » dans les quêtes (appelé « Idéal » dans le jeu), permettant à votre personnage d’agir en accord avec la Finesse, la Force, l’Ordre ou l’Anarchie (se diriger vers un Idéal plutôt que vers un autre débloquera un certains nombre de compétences à apprendre pour votre personnage), mais tout cela semble bien insuffisant.

La carte, quant à elle, laisse peu de place à l’exploration (si ce n’est quelques coffres cachés au bout de chemins détournés) et, malgré des panoramas plutôt jolis, l’aspect graphique des environnements manque d’identité. On ne sera pas non plus subjugué par le level design. Toutefois, comme tout n’est pas noir, le paragraphe suivant s’attardera sur le point positif du jeu : les combats.

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Un tactical dans un jeu de rôle.

Les combats, se déroulant au tour par tour, surviennent au détour d’une quête ou lorsque vous traversez, au gré de vos (més)aventures, une zone qui est visible sur le sol. Gargouilles, squelettes, chevaliers, aigles géants, golems, démons, etc… se mettront en travers de votre route pour vous empêcher de sauver le royaume de Nostria. Et là, il faut le dire, les développeurs ont bossé le sujet. A mi-chemin entre un Heroes of Might and Magic et un Age of Wonders, le système de combat de King’s Bounty II offre un grand nombre de possibilités et de tactiques différentes (notamment grâce à un système assez riche d’école de magie et à la pluralité des unités que l’on peut recruter, toutes avec des compétences actives et passives bien différentes). Vous aurez à agir efficacement (et parfois même, comme ça a été mon cas, à recharger la partie) pour vaincre durant ces affrontements ; quelques mages, notamment vers la fin de la quête principale, se trouvent être de coriaces adversaires.

4/10
Les combats sont bien, certes, mais le jeu est empreint de beaucoup trop de défauts pour le rendre indispensable (manque d'un indicateur de niveau pour les quêtes, les unités arrivent trop vite au niveau maximum sans possibilité d'évolutions supplémentaires, des énigmes franchement nulle). De plus, tout semble lent dans King's Bounty II : la vitesse de déplacement, le réticule sur la map monde, les voyages en ascenseur (oui, oui, y a des ascenseurs). Vous l'aurez compris, on se retrouve ici face à un RPG moyen où, finalement, en dehors des combats l'on s'ennuie. Les fans hardcore de la licence ou les fous du RPG pourront s'y laisser tenter pour patienter en attendant mieux ; ceux n'étant pas à l'aise avec l'idée de s'amuser exclusivement lors de combats tactiques peuvent passer leur chemin sans regrets.

+

  • Un bon système de combat.
  • De bonnes musiques d'ambiance.

-

    • Graphismes datés et animations rigides.
    • Univers sans originalité.
    • Voix anglaise moyennes.
    • Une lenteur omniprésente.