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C’est la panique totale à Qälis. Une bande de pirates à mis la ville à sac et charge à Koa de remettre un peu d’ordre dans tout cela pour y retrouver un peu de sérénité. Finie la simulation de vie agricole, ses semis et ses récoltes, l’heure est grave et notre jeune héroïne est à priori la seule personne capable de dégager la petite armée de flibustiers hors de cette île perdue au milieu de l’océan. Ne vous y trompez pas, le ton de Koa and the Five Pirates of Mara est très léger et les échanges verbaux restent bon enfant. D’ordre général, toute l’atmosphère de Sumer in Mara a été conservée ici, de même que les personnages et les vignettes qui servent à illustrer leur état d’esprit durant les dialogues. Un univers agréable à parcourir, et un petit scénario en guise d’enrobage pour embarquer les plus jeunes dans une aventure qui leur est avant tout adressée.

Après avoir fait un petit état des lieux et constaté les dégâts, le chef du village vous invite à récupérer des cartes capables de dévoiler les îles alentours, et ainsi mettre fin aux agissements des fauteurs de troubles. Koa and the Five Pirates of Mara prend la forme d’un jeu de plateformes à niveaux, et chaque île visitée abrite de un à quatre lieux à terminer pour espérer débloquer de nouvelles îles. Un concept aussi old-school que linéaire, pas franchement dérangeant dans le sens où le titre expose rapidement sa volonté de s’adresser aux enfants. L’approche dirigiste n’est donc pas un problème, d’autant qu’il est toujours possible de refaire un niveau autant de fois qu’on le souhaite.

Là où le titre ne renie pas non plus ses inspirations, c’est du côté de ses mécaniques de jeu. Le jeu de Chibig n’entend pas renouveler le genre, bien au contraire. On retrouve ainsi un schéma très classique dans lequel notre héroïne peut sauter, effectuer des roulades, et même porter des objets tels que des bombes pour s’ouvrir le chemin. Plus étonnant, il faut maintenir un bouton pour forcer Koa à courir, ce qui est pourtant son allure la plus confortable. On imagine que les développeurs ont pensé aux joueurs qui avaient besoin de prendre leur temps pour gagner en précision, et laissent ainsi le choix entre boucler l’affaire rapidement ou non. Globalement, chaque niveau peut se terminer en quelques minutes pour un féru du genre, avec une excellente rejouabilité puisque chaque niveau renferme des collectibles à ramasser et propose de récolter des médailles d’or, d’argent, ou de bronze selon le temps mis pour franchir la porte de fin de niveau. On regrette d’ailleurs que la monnaie, les collectibles et ces médailles ne soient pas mieux valorisées, et ne servent qu’à acheter de nouveaux vêtements pour Koa. Une dépense purement esthétique donc.

C’est heureusement plus intéressant du côté des niveaux eux-mêmes. On le disait, une fois dans un niveau, le déroulement est linéaire et il suffit de se rendre à la fin pour passer à la suite. Avant cela, les développeurs ont imaginé plusieurs environnements tout en prenant soin de varier l’expérience de jeu. On se retrouve ainsi à garder l’équilibre sur des tonneaux en mouvement, à patienter devant des plateformes qui disparaissent, ou à glisser sur des chemins verglacés, entre autres. Le titre parvient à se renouveler à chaque niveau ou presque, tout en alternant les perspectives, avec des passages en 3D, d’autres en 2,D, et même des séquences aquatiques en 2D. D’ailleurs, ces dernières sont de loin les plus discutables du jeu avec un gameplay peu adaptés aux déplacements de Koa sous l’eau. On apprécie en revanche les niveaux de rapidité qui demandent quelques réflexes et voient le paysage défiler à tout allure.

Pour se déplacer entre chaque île, Koa utilise un bateau et parcourt ainsi une carte composée d’archipels et de quelques secrets. En avançant dans l’aventure, il devient possible de développer des améliorations et de débloquer des lieux inaccessibles auparavant. Là encore, l’idée est intéressante et permet de varier les plaisirs. Côté technique, Koa and the Five Pirates of Mara est plutôt bien réalisé, avec des graphismes chatoyants simples mais efficaces. C’est moins réjouissant sur la partie son, et notamment sur le sound-design particulièrement raté. La collecte des coquillages est une souffrance pour les oreilles, et quelques modifications dans les options n’ont malheureusement pas réussi à corriger ce désagrément.