Test : Kung Fu Panda sur Xbox 360
Du kung fu chez les Bisounours
Entre ses rêves de gloire et ses repas, notre héros ne souhaite qu’une chose, assister à l’événement du moment, un combat entre les meilleurs maîtres en arts martiaux du pays (à savoir, une tigresse, un singe, une grue, un serpent et…une mante religieuse. Si, si, je vous promets). L’issue de l’épreuve verra la désignation du guerrier Dragon, seul rempart contre le Grand Méchant de l’histoire : un léopard patibulaire nommé Tai Lung. Je ne rentrerai pas dans le scenario aussi profond qu’une pataugeoire (vous voyez, le genre de bassin dans lequel on chope des mycoses à la piscine ? C’est celui là)… Sachez juste que notre gros ami va se retrouver mis sur le devant de la scène bien malgré lui. A peine le pad en main, on est tout de suite surpris par l’agilité de cette bête de 500 kilos et sa maîtrise des arts martiaux. Nous voilà donc dans un jeu classique en 3D à la 3ème personne, mi-plateforme mi-combat. En plus de décors agréables pour la rétine, de personnages aussi craquants que dans le film, les rares problèmes de caméra et la maniabilité à toute épreuve vous feront exulter de joie. Et là on se surprend à espérer : les développeurs auraient-ils réussi cette adaptation ? Un nombre de coups surprenant pour un tel jeu, des phases de gameplay alternant souvent entre combats, Quick Time Event (QTE), plateforme et exploration… La première impression est plus qu’agréable !
Trois niveaux de difficulté sont intégrés, pour satisfaire tout un chacun, mais surtout, chaque zone est parsemée d’objets à collecter. Une incitation à parcourir encore et encore les niveaux afin de les finir à 100%. Autre point orignal pour un tel titre, la mise en place d’un système d’évolution du personnage. En plus des objets disséminés, notre panda doit récupérer des pièces durant ses péripéties afin de se constituer une bourse bien pleine qui lui permettra de s’offrir une petite « upgrade » de ses coups. Les plus économes pourront même changer le costume de leur plantigrade.
Avez-vous déjà vu : Un panda ayant une oie pour paternel ? Maintenant oui !
Mais tout n’est pas rose au royaume des animaux. N’allez pas croire que nous tenons l’adaptation ultime. Certes notre Bruce Lee Panda est charmant, facile à prendre en main mais, je vous l’annonce sans détour, si vous avez plus de 8 ans, vous ne décernerez pas plus qu’une ceinture rouge et jaune à petits pois à l’ours gourmand… Autant dire que ce cher Po n’aurait aucune chance face à David Douillet, qui malgré, lui aussi, ses airs de panda et son amour pour les pièces jaunes, lui mettrait une rouste mémorable. En effet, on comprend vite que le gameplay est ultra assisté et qu’aucune erreur n’est possible. L’exemple le plus probant se situe lors des phases ou Po se met en boule et dévale des pentes à toute vitesse, détruisant tout sur son passage… Petite expérience : fermez les yeux. Si, si, ayez confiance ! Maintenant lâchez la manette et… Oh miracle ! On arrive au bout du chemin sans l’ombre d’un game over.
Parlons des (rares) boss. Pour les vaincre il faudra suivre un schéma constamment identique : quelques coups suivis d’une séquence de QTE enfantine. Quand on sait que le jeu entier est assisté, que l’on extermine les ennemis les uns après les autres sans réel challenge, que la technique du « j’écrase tout le monde en sautant le ventre en premier » devient la plus efficace et donc la plus souvent utilisée, que les objets à retrouver sont aussi bien dissimulés que lorsque ma grand mère cachait les œufs de Pâques dans un appart de 35 m¬2… ce ne sont pas les fameux trois niveaux de difficulté qui vous feront remettre le DVD dans la console. Le coup de grâce arrive lorsque, malgré des niveaux variés et des ennemis et boss hauts en couleur, l’on terrasse le Grand Méchant aussi facilement qu’un ennemi de seconde zone de n’importe quel autre jeu vidéo. Et ce après quatre petites heures de jeu, en ayant fini quasiment tout les niveaux à 100%. Quatre petites heures à subir un scenario des plus classiques, un humour au raz des pâquerettes (« Je ne suis pas un gros panda…je suis Le Gros Panda !! »), ne nous proposant aucune cinématique tirée du film.
Les développeurs, conscients de la durée de vie faiblarde, ont pensé à concocter un mode multijoueur. Cependant cette variante du jeu à la sauce Smash Bros n’est pas compatible avec le Xbox Live. Il faudra se contenter d’y jouer en offline. Mais vu la pauvreté du mode, autant ne pas s’y attarder. Ne pas s’y attarder, en fait, cela vaut pour le jeu en général si vous êtes un gamer de plus de 9 ans. Une chose risque cependant de vous obséder longtemps une fois le générique de fin enclenché : mais avec quoi une oie a-t-elle bien pu coucher pour avoir un panda en guise de fils ? Car en effet notre ami plantigrade est le digne descendant d’une volaille… Il va falloir envoyer un psy chez Dreamworks.
+
- Des graphismes variés et proches du film
- Maniabilité à toute épreuve
- Un nombre de possibilités dans les combats inattendu pour une adaptation de film
-
- 4heures de jeu…
- Aucun challenge, la faute à un gameplay assisté
- Scenario très basique et limité