Test : La Mémoire dans la Peau sur Xbox 360
Quand l’amnésie touche aussi le scénario
« La mémoire dans la peau » reprend l’intrigue du premier film, de la fameuse intro où notre héros se fait repêcher près de Marseille jusqu’au final dans la planque de Threadstone, à Paris. Mais le titre de High Moon Studio ne se limite pas qu’à l’unique trame principale du film, puisqu’il vous sera possible de jouer des séquences inédites, présentées sous forme de flashbacks et faisant parties du passé de Jason (ses anciens « contrats » en l’occurrence). Une bonne chose, certes, mais le tout reste tout de même incohérent. Car si celui ayant vu le film ne sera pas largué vis-à-vis de l’histoire, le néophyte, en revanche, aura du mal à comprendre la tournure des évènements. La construction narrative du jeu va à l’essentiel et ne prend pas la peine d’expliquer le pourquoi du comment, ce qui fait que l’on passe de Zürich à Paris sans trop savoir ce qui se passe. Cela s’avère vraiment dommage, d’autant plus que le soft aurait pu s’appuyer sur ce point là pour en faire un atout, le background étant suffisamment travaillé pour plaire.
Le jeu se présente comme un TPS (Third Person Shooter) tout en proposant des phases de combat à mains nues. Graphiquement, c’est plutôt joli et fluide, sans pour autant nous faire tomber d’une chaise. En ce qui concerne la progression, elle est des plus classiques et linéaires. On vous donne un objectif à remplir (la plupart du temps un assassinat à réaliser, qui se traduit par un boss en fin de mission) puis vous traversez le niveau jusqu’à votre cible, tout en défouraillant les méchants du moment. Rien de bien particulier à signaler de ce côté-là. En revanche, ce que l’on appréciera, c’est la grande variété dans les décors. Ne vous étonnez donc pas si vous passez d’un terminal d’aéroport à un parking, des sous-sols, un tramway, puis une soute d’avion en plein vol lors de la même mission ! C’est fort appréciable et cela permet entre autre de compenser la grande linéarité du titre. Plusieurs items (passeport) sont également disposés un peu partout dans chaque niveau, ce qui vous forcera à jouer l’explorateur si vous êtes fan de « succès ».
Parce que Jason, il aime bien casser des trucs dans ton corps
Mais venons-en au gameplay. Vous serez amené à rencontrer plusieurs types de situations dans le jeu, que ce soit des phases de tir ou tout simplement du combat pur et dur. En ce qui concerne les scènes de shoot, les contrôles sont intuitifs (possibilité de changer d’épaule, de se plaquer aux murs et différents objets, gâchette pour tirer…) mais la visée est loin d’être la meilleure sur le marché. On perd souvent du temps (et de la vie) à aligner correctement son adversaire, la faute à un système quelque peu hasardeux, ce qui vous empêchera d’enchaîner les headshots à tour de bras. On préférera donc utiliser « l’instinct de bourne », sorte de vision en noir et blanc qui vous indique où sont vos ennemis et objectifs sur le radar, mais surtout qui permet de vous « locker » automatiquement sur vos assaillants. Pas forcément super pratique mais c’est la seule astuce possible pour pallier ce problème. Toujours dans le même registre, on pourra reprocher la localisation des dégâts qui n’est guère convaincante. Mis à part un tir en pleine tête, il vous faudra souvent coller plus d’un chargeur dans le buffet des mecs d’en face pour les mettre à terre.
Toutefois, « La mémoire dans la peau » réussit à rester bien rythmé, notamment grâce aux QTE (Quick Time Event). Que ce soit pendant les cinématiques ou le gameplay en lui même, aucun temps mort ne vous est autorisé, vous serez toujours sollicité à appuyer sur un bouton de la manette au bon moment pour pouvoir vous en sortir vivant. Et force est de constater que cela marche très bien et donne un cachet très cinématographique au jeu.
Les combats à mains nues sont, eux, déclenchés par une petite séquence dès qu’un ennemi est à proximité. Dès lors, trois touches vous seront utiles : A pour la garde, X pour une attaque rapide et Y pour une attaque puissante, avec bien sûr la possibilité de réaliser des combos. Les affrontements sont très nerveux en plus de bénéficier d’un vrai travail sur « l’impact » des coups autant visuellement qu’au niveau sonore. Vous bénéficiez également d’une jauge d’adrénaline qui se remplira au fur et à mesure des castagnes. Il vous suffira alors d’appuyer sur B pour déclencher une élimination qui mettra directement votre adversaire (jusqu’à 3 en même temps via un QTE) au tapis. Très réussies et tirants profit du décor (tabassage contre une armoire, utilisation d’un stylo comme couteau du pauvre, passage à travers les vitres…), ces dernières sont également disponibles en phases de tir, déclenchant un QTE qui enverra directement les terro’ au tapis. Il est même possible d’en exécuter en plein sprint, via un QTE (décidément !), ce qui vous permettra de casser des bouches tout en continuant votre course ! Vous l’avez compris, le soft mise très clairement sur l’aspect cinématographique et s’en sort haut la main sur ce point là. D’autant plus que la bande sonore se révèle être de qualité et vous immergera sans problème dans le monde de Jason Bourne.
On notera également un niveau entier dédié à la fameuse course poursuite dans les rues de Paris, qui sera très vite oublié tant il sent l’ajout à « l’arrache ».
Malheureusement, en dépit des qualités énoncées ci-dessus, le soft souffre cruellement de sa durée de vie. Cette dernière se situe entre 6 et 10 heures (suivant le mode de difficulté choisit) et ne propose pas de mode Xbox Live, ce qui incitera peu de gens à y revenir une fois le jeu fini.
+
- Esthétiquement propre
- Bande son
- QTE
- Combats
- Rythme de folie
-
- Scénario pas assez développé
- Phases de shoot
- Durée de vie