Jeux

Lake Ridden

Aventure | Edité par Midnight Hub | Développé par Midnight Hub

6/10
One : 03 janvier 2020
22.01.2020 à 11h03 par - Rédacteur

Test : Lake Ridden sur Xbox One

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Après une première virée sur PC inaugurée en mai 2018, Lake Ridden fait partie des premiers titres de cette nouvelle décennie sur Xbox One. Présenté comme une expérience narrative à la première personne, un jeu d’ambiance qui n’est cependant pas du genre horrifique ni un walking simulator, mais sonne plutôt comme « une enquête narrative », Lake Ridden nous interpelle. Il semble avoir les qualités requises pour être le jeu paisible que l’on se plait à lancer au calme, par un bel après-midi hivernal.

C’est cependant aux confins de l’été, durant cette période courte mais néanmoins poétique qui précède les premiers jaunissements des feuilles que l’on découvre Marie et l’étrange histoire qu’elle a vécu ici, dans les forêts de l’Etat du Maine aux Etats-Unis en 1988. Elle se souvient et nous embarque avec elle dans ses mémoires. Elle se souvient de cette ultime sortie en forêt de l’été avec sa sœur Sofia, alors qu’elles sont toutes deux adolescentes. Le cadre est sublime, le campement chaleureux, tout semble parfait. Et puis une nuit, sans crier gare, Sofia disparait. Marie s’en rend compte, suffisamment tôt pour lui emboîter le pas mais les choses vont alors rapidement se compliquer et la nature des environs se révéler aux yeux de l’héroïne. Le lac et ses abords sont chargés d’un passé lourd, de mélancolie, mais également d’un petit quelque chose de mystique. Voire magique. Cela commence par des notes trouvées ici et là faisant référence à des disparitions d’enfants dans la zone. Plus loin, d’étranges reliques investissent les lieux. Et puis à un certain moment, c’est une voix enfantine qui se met à converser avec Marie, sans que celle-ci ne parvienne à la voir. Vous avez dit fantôme ?

Lake Ridden 1

Le scénario de Lake Ridden, dépeignant les derniers instants des lieux et habitants de cette terre reculée, entre espoir et tragédie, rêves et folie, est distillé avec constance et un rythme plutôt bien maitrisé. A mesure que Marie progresse dans la forêt, puis dans les couloirs d’une demeure ou encore au milieu des vestiges d’un jardin ô combien particulier, le passé se mêle au présent, le temps semble prendre quelques libertés. Les premiers pas de Marie se font en pleine nuit, une nuit qui semble durer une éternité. Le développeur suédois Midnight Hub a beau nous dire que Lake Ridden n’est pas un walking simulator, on en retrouve tout de même les principales caractéristiques. Plongé dans les yeux de Marie, on passe une bonne moitié de l’aventure à marcher (il est possible de courir aussi) et comme dans tout bon walking simulator, ces moments de balade sont favorisés lorsqu’il s’agit de faire avancer l’histoire. En dehors de l’ultime heure de jeu sur les 5 à 7 heures qu’il faut pour boucler l’aventure, on est en avancée quasi-constante dans les décors.

Un amateur de walking simulator pourra tout à fait apprécier l’aventure qui maintient habillement l’attention du joueur tout en proposant une ambiance douce, calme. Cela peut sembler contradictoire avec le sujet de la virée en forêt de l’héroine et la thématique sous-jacente liée aux disparitions mais il y a dans Lake Ridden le même genre de qualité « apaisante » que dans tout bon walking simulator. Cela étant, nous avons relaté en introduction la volonté des développeurs de faire de leur jeu un jeu d’enquête ; préparez-vous donc à devoir accomplir moult résolutions d’énigmes. Elles sont nombreuses, parfois sous la forme d’objets à manipuler comme des puzzles, d’autres fois elles feront appel à votre sens de l’observation et votre capacité à décrypter les indices. Si l’on s’en sort globalement assez facilement avec les énigmes du premier type, préparez-vous néanmoins à vous gratter la tête jusqu’au cerveau face à certains puzzles. Comme dirait François Pignon, c’est très tordu mais bougrement intelligent, quoi que parfois un tout petit peu tiré par les cheveux.

Lake Ridden 4

On passe un assez bon moment avec Lake Ridden, bien que l’on ait eu un peu de mal avec les derniers instants du jeu qui poussent à quelques allers-retours passablement pénibles (la relative répétitivité des musiques n’aidant pas à faire passer plus facilement la pilule). Les commandes ne sont pas toujours au poil non plus. Si l’on n’a aucun mal à se déplacer et à naviguer dans les menus où on retrouve différentes notes et archives, observer de près un objet demande de maintenir B et de bouger la caméra… Avec le stick droit. Une aberration, heureusement gommée lorsque l’on se rend compte qu’il est inutile d’observer un objet de la sorte. Aucun puzzle de vous y contraint. A l’inverse, on apprécie la possibilité d’allumer les très nombreuses lampes, bougies et autres lanternes trouvées sur le chemin, histoire de se repérer dans les zones où de petits allers-retours sont nécessaires. C’est utile et ça contribue au charme mystique de l’ambiance de Lake Ridden, un jeu qui sans être techniquement étonnant est tout à fait propre et dispose surtout d’une belle direction artistique. Attention toutefois : le jeu est proposé en anglais intégral.

6/10
Expérience narrative à mi-chemin entre le walking simulator et le puzzle-game, Lake Ridden se laisse suivre avec un certain plaisir. On apprécie le travail sur l’ambiance, les nombreuses notes venant donner des détails sur le passé d’un lieu véritablement empli de mysticisme et de mélancolie. Doté d’une durée de vie plus que correcte pour le genre, Lake Ridden pourra cependant vous donner du fil à retordre avec quelques-unes de ses énigmes et pèche sur la fin par quelques allers-retours mal venus. Mais dans l’ensemble il n’y a pas de quoi crier au loup et à moins d’être totalement allergique à l’anglais, on vous conseille l’expérience que vous soyez adepte d’énigmes ou de walking simulators.

+

  • Belle ambiance, douce et mélancolique
  • Cadre soigné
  • Beaucoup d’énigmes bien pensées…

-

    • … Mais parfois un peu tirées par les cheveux
    • Anglais intégral
    • Quelques petites lourdeurs dans les commandes

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