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Il aura donc fallu attendre quasiment six ans pour connaitre le dénouement de la saga Star Wars en version LEGO. Une attente quasiment interminable tant LEGO Star Wars: Le Réveil de la Force s’imposait déjà comme un véritable pilier du jeu en coopération, et tout simplement comme l’un des meilleurs jeux développés par Traveller’s Tales. Gros handicap toutefois, LEGO Star Wars : La Saga Skywalker ne traite finalement que deux épisodes inédits, Les Derniers Jedis et L’Ascension de Skywalker. En effet, tous les autres épisodes ont déjà eu droit à leur adaptation en briques, notamment avec les deux premiers LEGO Star Wars sortis en 2005 et 2006, complété avec l’Episode VII paru en 2016 donc. Mais un défaut vite effacé, puisque le studio américain nous propose en réalité un véritable reboot de la franchise, avec neuf épisodes totalement revisités.

Et le travail réalisé par les développeurs de Traveller’s Tales est absolument colossal, au point de ne jamais avoir cette impression redoutée de déjà-vu pour ceux qui ont fait les jeux précédents. Une véritable prouesse puisque le scénario de base est évidemment exactement le même. Il faut dire que le studio s’est appliqué à donner une seconde jeunesse à sa formule vieille de 15 ans. On avait déjà pu profiter de quelques mécaniques modernes avec l’ajout d’un monde ouvert avec LEGO Marvel’s Avengers et une volonté de proposer des niveaux moins linéaires avec La Grande Aventure LEGO, mais la franchise avait besoin d’un peu plus encore pour définitivement rentrer dans les standards actuels. C’est désormais chose faite avec LEGO Star Wars : La Saga Skywalker et l’apport de nombreuses nouveautés, pour finalement une plus grande souplesse dans son gameplay mais aussi dans sa capacité à offrir un sentiment de liberté bien plus grand qu’auparavant.

C’est le cas dès l’interface puisque les développeurs ont choisi de casser la linéarité habituelle induite par l’enchaînement des épisodes en laissant le choix au joueur de débuter par la trilogie qu’il souhaite. Cela signifie que les Episodes 1, 4 et 7 sont accessibles d’entrée, tandis que chaque autre épisode se débloque en terminant celui qui le précède. Concrètement, vous ne pourrez jouer le Retour du Jedi qu’en ayant terminé l’histoire de l’Empire Contre Attaque par exemple, lui-même accessible en finissant Un Nouvel Espoir. Il faut compter entre 1h30 et 2h00 pour terminer chaque épisode en ligne droite, pour un total de 45 chapitres eux-mêmes séparés par des phases libres durant lesquelles vous pouvez explorer une zone comme vous l’entendez. Vous avez ainsi le choix de vous précipiter sur la suite de l’histoire, ou de récupérer les nombreux collectibles éparpillés un peu partout. Le joueur se voit offrir la possibilité de se créer son propre rythme, pour une durée de vie qui peut aller de 15 heures si vous souhaitez juste profiter de l’histoire, à 40 heures si vous souhaitez absolument tout récupérer.

On avait déjà pris l’habitude de devoir récupérer un maximum d’objets divers et variés dans les précédents jeux LEGO mais la formule change légèrement cette fois-ci, proposant une progression un peu moins frustrante et surtout moins basée sur l’obligation de faire et refaire encore et toujours les mêmes niveaux. Adieu les briques dorées et les briques rouges, LEGO Star Wars: La Saga Skywalker propose désormais de récupérer plus de 1000 briques «Kyber» qui prennent la forme d’hologrammes avec l’avantage de bien mieux s’intégrer à l’univers. On les trouve absolument partout, aussi bien en tant que récompenses de niveaux, que sous forme de petites énigmes à résoudre dans les diverses zones semi-ouvertes. Il est même possible d’en récupérer en explosant des comètes dans de nouvelles zones «spatiales», zones dans lesquelles le joueur contrôle l’un des nombreux vaisseaux de la saga, avec la possibilité d’abattre du TIE fighter, de participer à des courses et de récupérer des pièces personnages.

Pour en revenir à nos briques, la grosse nouveautés se trouvent dans leur utilisation puisque des arbres de compétences sont désormais présents. Il devient alors assez facile et rapide de débloquer les précieux détecteurs de briques, de mini-kits et de datacartes. Même chose avec les compétences des différents personnages, répartis en une dizaine de catégorie avec leurs capacités propres. Le stormtrooper envoie des grenades, les Jedis utilisent le pouvoir de la Force, les pilleurs comme Rey utilisent des outils bien utiles comme le planeur, et même principe avec côté des contrebandiers, des héros, des droïdes ou des chasseurs de prime. Les personnages se débloquent très facilement via le mode Histoire, et sont ensuite utilisables en mode Libre et dans la plupart des zones semi-ouvertes. Le système pour passer d’un personnage à l’autre a été simplifié et est désormais très souple, ce qui permet d’enchaîner assez rapidement les énigmes qui nécessitent une classe en particulier.

Concrètement, les développeurs ont mis le paquet sur le contenu, tout en cherchant à gommer la sensation de durée de vie gonflée artificiellement des épisodes précédents. Ici on prend un vrai plaisir à arpenter les différentes planètes à la recherche des divers éléments disséminés dans l’univers imaginé par George Lucas. Une fois les planètes débloquées, il est d’ailleurs très facile de se rendre de l’une à l’autre avec un système de voyage rapide efficace. Même chose pour les chapitres de chaque épisode, accessibles depuis une interface très simple d’utilisation. On peut ainsi vraiment choisir comment vivre son aventure selon ses envies. On ne reviendra pas sur l’aspect coopératif, largement détaillé dans un papier dédié, mais c’est évidemment un atout indéniable, notamment pour les plus jeunes joueurs qui veulent se lancer en compagnie d’un membre de la fratrie ou d’un parent. Dans les moments un peu plus dirigistes, l’humour constant, le rythme soutenu et la variété de la proposition viennent apporter une vraie plus-value par rapport à auparavant. Seule la course-poursuite sur Endor et l’accumulation de mini-jeux identiques aux commandes de R2-D2 et BB-8 viennent dire qu’il reste encore quelques axes d’améliorations pour les prochains jeux LEGO.

Côté réalisation le titre impressionne par bien des aspects. Par la qualité des musiques évidemment, reprises des différentes trilogies et majoritairement composées par l’inimitable John Williams. Les thèmes iconiques sont tous présents pour notre plus grand plaisir. Mais la partie sound-design est également à la fête avec là aussi des sons issus de la franchise. Le bruit des blasters ou le rugissement des banthas sont parfaitement reproduits, tout comme le reste. Et la partie graphique n’a pas été mise de côté pour autant, avec des décors souvent très réussis, notamment lorsqu’il s’agit de planètes rocheuses et végétales. La qualité des textures impressionne parfois, tandis que le soin du détail apporté aux modèles 3D est un bonheur pour les yeux, avec l’ajout d’usure ou de poussière sur les personnages par exemple. Sans trop de problèmes, LEGO Star Wars: La Saga Skywalker est le jeu le plus abouti de la franchise, au-delà même des attentes qu’il suscitait.