Jeux

Les Sims 2

Inclassables | Edité par Electronic Arts | Développé par Maxis

6/10
360 : 03 novembre 2005
11.01.2006 à 17h48 par

Test : Les Sims 2 sur Xbox

Un an après la sortie du titre Les Sims 2 sur PC, Electronic Arts réinterprète le concept avec un portage sur consoles de salon plus dépouillé techniquement parlant mais résolument tourné vers le fun qui avait alimenté The Urbz – autre déclinaison de la série à succès de Will Wright. Exit les interactions complexes et la gestion détaillée d’une vie de famille, ces drôles de petits personnages préfèreront ici s’éclater en faisant du surf ou en jouant au baby foot – du coup ce n’est plus le même public qui est visé. Un bon compromis somme toute puisque chacun va pouvoir piocher la formule qui lui sied le plus : explications inside !

Je suis riche, très riche, je fais dans l’immobilier…

Pour commencer, remettons nous dans le contexte : avec 52 millions de copies vendues dans le monde, le label « Sims » a véritablement inventé un concept de vie de famille lors de son passage de la 2D isométrique à la 3D doublée d’une vue à 360°. Fin 2004, vos personnages eurent désormais la possibilité de fonder une famille, de voir croître leur descendance, de vieillir et de départager leur budget entre sorties et achat de nourriture et de biens de consommation. Il y en résulta un nombre hallucinant d’interactions qui draina, malgré tout, une complexité susceptible de séduire une tranche plus mature de joueurs mais de perdre, en parallèle, le jeune public. Cette orientation inédite se vérifia également de par les nouveaux outils de création architecturale qui permirent d’introduire un garage, un sous-sol, une véranda, des lucarnes, des balcons, des demi-étages et même une piscine d’intérieur à sa demeure – transformant ainsi votre modeste chaumière de départ en sublime loft new-yorkais ou en maison d’architecte façon Franck Lloyd Wright. Le portage multi-consoles rectifia le tir en Novembre dernier en conférant au titre une accessibilité plus orientée vers le grand public. L’utilisation de la manette s’inscrit déjà dans cette tendance puisque vous n’êtes plus le grand manitou qui lance des dizaines de directives à vos personnages grâce à vos clics frénétiques ; en fait, cette fois-ci, vous vous substituez littéralement à votre Sims (les caméras sur console nous amenant à nous mettre au niveau du personnage plutôt que d’opter pour la vue en plongée). En revanche, le principe ne diffère guère : les créateurs ont gardé les modes Histoire et Libre sachant que le premier vous propose de répondre à des objectifs pré-établis afin de débloquer des objets et des lieux. Dans l’un comme dans l’autre, vous aurez à diriger un Sims crée au préalable en vérifiant ses besoins usuels (alimentation, propreté, loisirs, sommeil, relations sociales) et en lui attribuant un métier afin qu’il finance son quotidien.

Pour mettre un hôtel rue de la Paix

Si les différences avec la version PC se répertorient par dizaines, le portage sur consoles n’en est pas à son coup d’essai puisque quatrième du nom en réalité. Or, là le renouvellement peine à s’exprimer hormis dans le mode Création de personnage qui s’étoffe de tenues plus tendance et plus stylées permettant d’opter pour le total look hip hop ou rock /pop par exemple. Les modifications physiques ont également évolué puisque après avoir sélectionné un modèle génétique de base parmi le grand nombre proposé, vous pourrez modifier la corpulence de votre œuvre pixellisée (oscillant entre maigre comme un sandwish SNCF à gros baraqué fan de Harley) et lui attribuer, par étape, une série d’attributs qui vont le personnaliser à votre guise. On notera l’apparition de tatouages et d’accessoires de modes (sacs, ceintures, lecteur MP3, fleur dans les cheveux, lunettes, bijoux, bottes). Autant dire qu’avec tout ça, votre création prend des allures de gravure de magazine ! Du côté du gameplay, la nécessité de gagner des points de compétences pour gravir l’échelle sociale a été un peu minimisée en vue d’octroyer plus de temps aux activités amusantes. Vous pouvez donc toujours augmenter vos scores en ménage, cuisine ou charisme mais ce sera beaucoup plus rapide – un gain de temps mis aussi à profit grâce à la possibilité d’enchaîner les actions combinées. En mangeant devant la télévision avec un ami, vous pouvez ainsi vous restaurer en vous divertissant et en augmentant la barre des relations sociales. Remplir les besoins devient, en conséquence, moins lourd et laisse l’opportunité de profiter des nombreuses activités annexes. Plus important encore, c’est l’occasion de connaître un peu mieux vos voisins car n’importe quelle personne qui a essayé Les Sims vous racontera combien il est techniquement difficile d’entretenir des relations et de se faire des amis faute de temps dans le jeu. Question discussion, des interactions ont été ajoutées afin d’étayer vos rapports amicaux et amoureux. Toutefois, la bonne blague salace qui a fait se plier en deux Jean-Edouard ne plaira pas forcément à Marie-Françoise : à vous de retenir à quoi tel Sims est sensible et de choisir la nature de vos relations, sachant que vous pouvez insulter et gifler le Sims qui drague impunément votre copine.

La vie c’est simplisSIM !

Le titre a emprunté à son homologue PC l’idée d’une série de désirs et de craintes propres à chaque Sims, à savoir qu’en sus des besoins journaliers, votre personnage aura des envies particulières (achat d’un objet, changer de métier, se faire un nouvel ami) et certaines peurs. Si vous arrivez à vous dépatouiller habilement entre ces considérations, des récompenses vous seront offertes sous forme de nouveaux objets (vêtements, déco) et de lieux (une douzaine au total). Même faire la cuisine prend l’allure d’un mini-challenge au sein duquel vous allez composer vos propres recettes en sélectionnant des ingrédients répartis en différentes catégories et mitonner de bons petits plats pour vos voisins. L’interface générale s’est concentrée autour du bouton A pour les actions et du pad multidirectionnel pour survoler à loisir les attentes de votre Sims, avec usage des gâchettes droite et gauche pour naviguer dans les modes Achats et Construction. La simplicité voulue dans les commandes et le dépouillement des graphismes satisfera, en conséquence, davantage un public plus jeune ou tout joueur qui souhaite se focaliser plus sur le gameplay pur que sur les outils de création avancée. En contrepartie, le support console n’offre pas l’extraordinaire largesse de possibilités que l’on trouve sur ordinateur – possibilités alimentées, de surcroît, par deux extensions sorties en cours d’année (University et Nightlife en VO) et par les nombreux sites de fans qui permettent de télécharger du contenu à l’infini. De par ses nombreux produits, la franchise s’est adaptée aux attentes des joueurs et aux critères d’âge et si nous restons, à titre personnel, plus enclins à défendre la version PC, nous conseillerions celles sur consoles aux très jeunes gamers plus à même d’apprécier une modélisation de Sims très dessin animée alors que celle sur PC est bien plus réaliste. Gros point en commun cependant, les petites musiques qui rendent vite fou et nous poussent à éteindre l’ampli pour jouer !

Comme dans tout jeu de gestion, il faut adhérer au concept pour avoir la patience de faire évoluer les parleurs de Simlish et dépenser leur Simflouz en vue de construire et d’alimenter leur quartier. On continue à se marrer, pourtant, en lisant les jeux de mots foireux dans le jeu et en rencontrant la multitude de Sims déjantés comprenant des fantômes et des extraterrestres. A savoir pour les fans : le premier magazine dédié aux Sims 2 est sorti en kiosque et s’accompagne d’un CD intégrant de nombreux add-on, vidéos et screens.

+

  • Du contenu supplémentaire par rapport aux autres versions
  • Des animations correctes et une fluidité appréciable
  • Une facilité d’objectifs à remplir très bien pour un jeune public

-

    • Bien moins riche et beau que la version PC
    • Encore trop de répétitivité dans les challenges
    • A prendre plutôt sur PC si vous voulez plus de personnalisation