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Les Sisters 2 – Stars des Réseaux

Party Game | Edité par Microids | Développé par Balio Studio

6/10
One : 05 octobre 2023 Series X/S : 05 octobre 2023
15.10.2023 à 14h21 par

Test : Les Sisters 2 – Stars des Réseaux sur Xbox Series X|S

Une gloire éphémère

Au rayon des jeux vidéo à classer dans la catégorie « jeunesse », voici Les Sisters : Stars des Réseaux. Après un premier épisode issu de cette franchise sympathique, ce nouveau titre prend à nouveau la forme d'un party game. Les mini-jeux et les quêtes s'enchaînent ainsi dans la peau de Wendy, Marine ou leurs amis, avec pour objectif de partir à la chasse à l’abonné en chaussant nos rollers ou notre skate, pour des affrontements qui visent la famille.

Après un premier épisode sobrement intitulé « Show devant », les deux célèbres sœurs reviennent pour faire à nouveau un maximum de bêtises. Créé par William et Christophe Cazenovel’univers de Wendy l’adolescente et de Marine l’espiègle cadette, nous narre le quotidien de deux sœurs hautes en couleurs et en facéties, tant en bande dessinée qu’en adaptation animée. Un véritable carton chez nos petites têtes blondes, qui y trouvent parfois une certaine inspiration pour reproduire les farces. A noter que la licence est une découverte estivale récente pour la fratrie testeuse de la rédaction, qui s’est ainsi découvert une passion pour Wendy et Marine.

S’associant ainsi à nouveau à la maison d’édition Bamboo, l’éditeur parisien Microids nous propose de remettre un pied dans l’univers de la sororie et des ses nombreux amis. Si vous vous êtes déjà essayé au premier épisode du jeu, vous ne serez pas dépaysés, Les Sisters: Stars des Réseaux n’innovant pas vraiment. Le titre se présente comme un party-game composés de 24 mini jeux. Le mode Aventure, qui constitue le cœur du jeu, permet de les découvrir. Dans une brève introduction, le père des frangines leur offre le Saint Graal : une tablette numérique. Une idée bien pensée puisque celle-ci sert à la fois d’interface et de prétexte à la découverte de l’environnement. Parmi les menus, nous retrouvons ainsi la carte de la ville, le réseau social «Sis Tok» ou encore notre inventaire.

Une fois le précieux en poche, nous partons à la découverte de notre maison, puis de la ville. Il s’agit ici d’arpenter les rues de Millau (les amateurs de la série seront déçus de ne pas voir écrit Pomme-les-Bains) dans le but de rencontrer des PNJ et de convaincre un maximum d’entre eux de nous suivre sur Sis Tok (toute ressemblance avec la réalité est évidemment fortuite). A la façon d’un GTA mignon pour les bambins, nous incarnons au choix Wendy ou Marine, avec la possibilité de rejoindre des points d’intérêts sur la map. Pas de surprise à découvrir en explorant puisque tout est d’emblée indiqué sur la carte : les mini jeux, les quêtes, et les collectibles (les photos, les graffitis ou les statuettes) pour parvenir à terminer l’aventure à 100%. L’intérêt réside alors surtout dans les mini-jeux.

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Plus diversifiés que dans l’opus précédent, ces mini-jeux voient quatre personnages s’affronter, en chacun pour soi. Si nous avions l’intention de jouer en équipe en 2 contre 2 ou via un gameplay asymétrique à du 1 contre 3, il a fallu revoir nos attentes à la baisse. Gros avantage cependant vis-à-vis du précédent, fini le split screen brouillon, toute l’action se passe sur un seul et même écran, que nous jouions contre l’IA ou en local, et c’est beaucoup plus clair et fluide. Entre le mini-jeu intitulé cacophonie, véritable jeu de rythme qui révèle notre âme de rockeur en herbe, et le château gonflable bondissant dans lequel nous excellons particulièrement, nous avons ainsi passé quelques moments divertissants. Mention spéciale à l’»horriquiz» ou le «trouver sa place» qui demandent un sens de l’observation et de la mémorisation qui nous ont plu. Malheureusement, certains autres jeux sont un peu redondants, comme les courses d’obstacles, ou les ersatz de Space Invaders.

Les quêtes quant à elles consistent à laver des voitures, ou livrer des pizzas dans Millau. Frustrante, la quête durant laquelle il est nécessaire de courir après un autre enfant qu’il faut arroser à coups de pistolet à eau, avec une cible qui devient quasiment irrattrapable après une première touche. Mais no panic, il court selon un circuit court et prédéterminé, il suffit alors de l’intercepter à rebours pour réussir la quête. Ce n’est ni satisfaisant, ni franchement stimulant ou amusant. Pour parcourir la ville plus rapidement, nous pouvons chausser le skate de Marine ou les rollers de Wendy. Le summum étant de traverser Millau et son viaduc au volant de notre Kart. Par contre, celui-ci dégage une fumée qui gêne grandement la visibilité à l’écran.

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Ces bonnes idées pourraient suffire à pleinement satisfaire les joueurs cibles : les enfants. Mais les défauts techniques entravent la progression et peuvent les perdre en route. Totalement. Le pistolet à eau, accessoire essentiel et indispensable à la réalisation de la plupart des quêtes et au ramassage de certains collectibles possède une jouabilité affreuse. Sa maniabilité nous a fait sortir plus d’une fois de nos gonds. Notamment quand il a fallu nettoyer les bords du fleuve de ballons gonflables inaccessibles.  Les modèles 3D des personnages sont – tout comme dans le premier jeu – très moyens. La colorimétrie est de son côté réussie et totalement raccord avec la BD. Le gros point positif de cette nouvelle itération est le rendu vivant de Millau. Le jeu, sous tous ses apects, est fidèle à l’univers des Sisters. 

En pleine fête du 14 juillet, la ville – avec sa fête foraine, son cinéma et son marché - fourmille d’habitants qui vont, viennent et interagissent. Certains sont d’ailleurs dotés d’une icône et sont repérables sur la carte : En appuyant sur A, ils rejoignent alors notre « commu » de « faux lovers » (les followers prononcés à la Marine) sur Sis Tok. Malgré tout, nous aurions aimé un peu plus de réactivité de leur part. Si cela n’est pas scripté, les arroser ou les effleurer avec notre kart ne les fait absolument pas réagir.  La partie sonore est elle aussi en demi-teinte puisque d’une part nous saluons les doublages originaux (à l’exception du père malheureusement), mais d’autre part, la musique de fond quand nous nous baladons est répétitive et tout à fait enquiquinante. Niveau écriture des dialogues, on prend un certain plaisir à lire et écouter les défauts de langage de Marine.

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En plus du mode Aventure, nous pouvons découvrir les 24 mini jeux du titre de trois façons différentes. Le tournoi à quatre qui nous fait nous affronter des poules jusqu’à la finale, en mode « tout ou rien » qui nous inflige les 24 mini jeux d’affilée, ou le mode « tour du monde » où il est possible de choisir entre plusieurs mini-jeux. Le tout de 1 à 4 joueurs en local. Trois niveaux de difficulté sont alors proposés, ce qui aurait été appréciable de retrouver dans le monde Aventure.

Nous sommes donc initialement sévères avec le titre de Microids avec nos yeux d’adultes, notamment du fait des errances techniques qui – du fait de la faiblesse du contenu – sont difficilement excusables. Mais les yeux d’enfant qui se sont posés sur le jeu nous incite à l’indulgence. Notre petit testeur de 6 ans – fan des Sisters – lui décerne un brillant 10/10 car, je cite « C’est un jeu du réel, avec Marine qui peut se déplacer en Kart dans la ville, on peut faire de l’essence et on se croirait dans la Gironde car il y a le fleuve ». Naviguer sur la rivière de Millau à dos de bouée dinosaure lui est apparu également comme un passe-temps très satisfaisant. Par contre, les mini-jeux n’ont trouvé aucune grâce à ses yeux. Finalement, c’est l’aspect « bac-à-sable chez les Sisters » qui a satisfait ses exigences. Et c’est là tout le paradoxe du titre : des mini-jeux et une maniabilité trop exigeante pour les plus jeunes, mais un contenu, une technique, et un défi bien trop légers pour les adultes.

Enfin, une petite alerte quant à l’utilisation des réseaux sociaux n’aurait pas été de trop, ce d’autant que nous situerions la cible du titre aux 8-12 ans, âge auquel leur utilisation n’est clairement pas recommandée.

6/10
Les Sisters : Stars des réseaux tente d'attirer deux publics, sans se montrer tout à fait convaincant sur l'un ou l'autre. Alors que son mode Aventure est une brillante idée pour apporter un plus entre les mini-jeux, à l'image de ce que faisait déjà son aîné, et contrairement au concurrent Mario Party. Mais ses défauts techniques sa maniabilité approximative risquent de perdre à la fois le jeune public, et les adultes. De plus, les mini-jeux sont intéressants et assez funs mais bien trop peu nombreux pour en faire un party game suffisamment complet, capable d'occuper les joueurs durant plusieurs sessions de jeu. Un amusement de courte durée, mais qui a tout de même pour mérite d’être totalement fidèle à l’univers dont il s’inspire.

+

  • Fidèle à l'univers original
  • Mode aventure intéressant
  • Ville animée

-

    • Maniabilité qui laisse à désirer
    • Partie sonore peu agréable
    • Trop peu de mini-jeux

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