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Let’s Sing 2026

Musique | Edité par Ravenscourt | Développé par Voxler

5/10
One : 04 November 2025 Series X/S : 04 November 2025
10.11.2025 à 10h21 par

Test : Let's Sing 2026 sur Xbox Series X|S

Tous ces appels au secours, ça larsen

Chaque automne, Let’s Sing revient nous promettre des soirées inoubliables, du fun à quatre voix et la possibilité de laisser s'exprimer notre Beyoncé intérieure sans bouger du salon. Et chaque automne, on se surprend à relancer le micro en se disant : “Allez, peut-être que cette fois, ça va vraiment groover.” Let’s Sing 2026 annonçait la révolution : un mode Carrière qui a trouvé son rythme de croisière, un LS Fest en ligne pour chanter face au monde, un système de saisons ambitieux… Sur le papier, le concert semblait parfait. En pratique, la soirée vire un peu à la cacophonie.

Dès la mise en route, on retrouve les piliers de la licence : le mode Classic, cœur historique du jeu, pour chanter seul ou à plusieurs (jusqu’à quatre joueurs), et le mode Feat., parfait pour les duos qui veulent tester leur complicité vocale. Rien de neuf, mais tout est là : le calibrage rapide, la reconnaissance vocale précise, la détection automatique des micros (ou smartphones, via l’appli compagnon), et cette accessibilité immédiate qui fait encore mouche. Là où Let’s Sing 2026 continue de marquer des points, c’est dans sa capacité à réunir. Même les plus timides finissent par se prêter au jeu, ne serait-ce que pour massacrer un hit de ABBA en chœur. L’ambiance, elle, fonctionne toujours : c’est léger, convivial, et instantané. De plus, nul besoin d’investir dans 4 micros, les développeurs ayant eu la très bonne idée de proposer une application pour faire de votre smartphone votre micro de façon très simple et inuituve. Mais une fois tout en place survient alors le grand hic, et qui nous a durement touché malgré tous les ajustements possibles : un gros décalage entre les paroles et l’affichage des paroles, qui vient totalement plomber le show.

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Dès les premières chansons, un problème récurrent s’impose : cet insupportable décalage. Qu’on soit sur micro USB, casque, ou smartphone, impossible de trouver le réglage “parfait”. Pire : le jeu semble s’adapter progressivement au fil d’une chanson, en calant enfin les paroles et la voix de l’artiste au bout de plusieurs dizaines de secondes — comme s’il ajustait la détection vocale en temps réel — avant que le problème revienne dès le titre suivant. Résultat des courses, un décalage persistant entre la voix et la ligne mélodique, qui transforme la session en exercice frustrant. Même après de nombreux tests de calibration, rien n’y fait : chaque morceau repart du mauvais pied. Et dans un jeu de chant, c’est rédhibitoire. Le scoring devient aléatoire, les performances semblent injustes, et la magie du karaoké s’effondre. C’est d’autant plus dommage que tout le reste est calibré pour la fête : playlists efficaces, menus rapides, ergonomie fluide… mais ce retard de quelques dixièmes de seconde casse l’élan à chaque couplet. En matière de contenu, à l’instar des jeux du genre, une quarantaine de titres sont proposés, et il faudra aller vers un contenu VIP pour étoffer nos séances de karaoké entre amis. Cela permet évidemment de densifier la playlist de manière conséquente, en ajoutant plus de 180 chansons, à condition de payer un abonnement mensuel (ou d’opter pour la version Gold ou Platinum pour obtenir respectivement 3 mois ou 13 mois d’accès). Un principe qui n’a déjà aucun secret pour les amateurs de Just Dance, l’autre franchise musicale annuelle.

Mais la grande nouveauté de Let’s Sing 2026 c’est bien celle-là : le mode Carrière, enfin pleinement fonctionnel après des années de teasing. Rebaptisé Sound Town, il propose une aventure légère mais structurée : vous débutez dans un quartier festif, enchaînez des “live shows” pour gagner vos premiers fans, puis progressez à travers quatre zones, jusqu’à rencontrer Sunny, votre manager enthousiaste, et affronter vos rivaux. L’univers est rythmé de petits défis (sessions de chant, mini-podcasts, gestion d’un fan-club, personnalisation d’une “camionnette-studio”), et une narration volontairement naïve mais attachante. Le jeu essaie de donner une âme à sa progression, et même si le résultat reste simpliste, on salue l’intention. C’est la première fois que la série propose un vrai mode Carrière narratif (les éditions précédentes n’offraient que des parcours de chansons sans structure). On y trouve un souffle nouveau : celui de l’ascension musicale, du rêve de star. Malheureusement, le décalage son/paroles décrit plus haut s’invite là aussi et il devient alors impossible de savourer ces “concert virtuel” comme on l’aurait souhaité. L’autre souci majeur de ce mode de jeu se situe au niveau de la sélection des titres proposés, qui semblent revenir en boucle que vous soyez VIP ou non.

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Autre nouveauté, le LS Fest, sorte de festival en ligne où les joueurs se défient sur des “Local Stages” (classement national et chansons anglophones et francophones) ou sur le “Main Stage” (classement international et chansons anglophones). Le principe est enthousiasmant : un classement mondial, des récompenses cosmétiques, et le frisson de la scène virtuelle. On peut y croiser des chanteurs du monde entier, s’encourager, se comparer, se défier. Selon les horaires auxquels vous jouez, le jeu vous proposera des titres 70′s, mélancoliques ou encore une playlist pop. Un moyen de s’obliger à s’essayer à un certain nombre de titres vers lesquels vos goûts ne vous auraient pas porté. À côté, le système de saisons – LSMA (Let’s Sing Music Awards) apporte un peu de dynamisme : playlists temporaires, défis communautaires, challenges hebdomadaires. De quoi prolonger la durée de vie, souvent limitée à quelques soirées d’habitude.

Mais encore une fois, les problèmes techniques s’invitent à la fête : le décalage n’épargne pas non plus les duels en ligne, et quand chaque note compte, la frustration revient vite, obligeant à chanter en anticipant, et donc forcément en dehors du rythme de la chanson. Et c’est vraiment dommage, car ces modes de jeu communautaires pouvaient amener un peu plus de durée de vie au jeu. Mais le micro nous est tombé des mains, la faute à ces satanés problèmes de synchronisation, malgré maints et maints essais de calibrage, d’optimisation de notre installation. Sur les autres points techniques, Let’s Sing 2026 est propre. Les clips sont nets, le mixage audio impeccable, les transitions fluides. Les voix sont bien isolées, la détection des tons plutôt fine — quand la synchronisation suit. Graphiquement, c’est toujours du fonctionnel : avatars sans charisme, environnements un peu plats, interface datée. On reste loin de l’esthétique moderne d’un Just Dance 2026. Mais, en toute honnêteté, ce n’est pas sur le visuel qu’on attend Let’s Sing. Ce qu’on veut, c’est du fun immédiat et une expérience fluide, gâchée ici par le problème maintes fois cité qui vient gâcher la fête. Dernier point, des problèmes de connexion liés au Quick Resume obligent constamment à fermer le jeu pour le relancer lorsqu’on veut se faire une nouvelle session, là où il aurait été sans doute plus logique de désactiver cette fonction compte tenu des nombreuses fonctionnalités en ligne du jeu.

5/10
Let’s Sing 2026 avait tout pour être l’un des meilleurs épisodes de la série : un mode Carrière complet et inédit, un festival communautaire, une première saison prometteuse et une playlist bien fournie. Sur le papier, c’est une évolution cohérente, presque ambitieuse. Mais la réalité du micro en main est tout autre. Cette latence omniprésente transforme la fête en frustration, même pour les plus indulgents. On termine la session avec le sentiment étrange d’avoir applaudi un concert dont le son arrivait toujours une seconde trop tard, ou trop tôt. Alors oui, Let’s Sing 2026 marque un vrai changement par son contenu, mais il trébuche sur l’essentiel : le plaisir immédiat de chanter juste, ensemble, sans délai.

+

  • Une vraie diversité des modes de jeu
  • Accessibilité immédiate
  • Jouable à 4 joueurs, avec ou sans micros

-

    • Gros décalage des paroles, véritable tue-fête
    • Les avatars toujours aussi fades
    • Mode Carrière encore un peu trop creux
    • Sélection aléatoire des pistes pas au point
    • Peu d’évolution technique globale

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