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Like a Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii

| Edité par Sega | Développé par Ryu Ga Gotoku Studio

8/10
One : 21 February 2025 Series X/S : 21 February 2025
18.02.2025 à 16h01 par - Rédacteur en Chef

Test : Like a Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii sur Xbox Series X|S

Les pirates en ont Goro sur la patate

Un an après l'excellent Like a Dragon: Infinite Wealth, revoilà déjà les développeurs japonais de Ryu Ga Gotoku Studios. Histoire de varier les plaisirs, et en attendant de savoir si Ichiban aura droit à une troisième aventure, place à un nouveau spin-off. Pour ce nouveau jeu, il faudra faire avec le retour de l'excentrique Goro Majima en tête d'affiche, tout juste dix ans après Yakuza 0. Un retour inattendu du chien enragé de Shimano, dans un titre qui nous propose d'aller faire un tour du côté des pirates, et nous rappelle au passage que la licence continue de jouer les équilibristes entre scénario sérieux et ambiance décalée.

Trente cinq ans après les événements de Yakuza 0, voici donc le retour de Goro Majima en tant que personnage jouable. Il s’est évidemment passé beaucoup de choses depuis qu’il officiait en tant que manager de cabaret, mais jusque là c’est Kiryu, puis Ichiban, qui se sont chargés de faire avancer l’intrigue de la franchise imaginée par Ryu Ga Gotoku Studios. Pour vous situer, Pirate Yakuza in Hawaii nous envoie six mois après les événements de Like a Dragon: Infinite Wealth, alors que les principales organisations de yakuzas ont été démantelées suite à la Grande Dissolution. Ichiban s’était chargé de mettre au jour une conspiration qui impliquait une secte, le gouvernement japonais et des déchets nucléaires du côté d’Hawaii. Dans la continuité de cet épisode, c’est dans l’archipel américain que l’on retrouve un Majima, totalement amnésique, et perdu sur une plage d’une petite île nommée Rich Island.

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Si les épisodes principaux de la franchise nous ont habitués à prendre notre temps durant les premières heures de jeu avant que tout ne s’emballe, ce Like a Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii tente de nous plonger rapidement dans l’action. Comme son nom l’indique, ce spin-off nous entraine dans une aventure autour des pirates, pour un scénario qui va rapidement se transformer en une véritable chasse au trésor. Une quête à accomplir accompagné de Noah, un jeune garçon de 10 ans qui rêve de découvrir autre chose que son île perdue au milieu de l’océan. Là où les premiers jeux Yakuza nous faisaient vivre une expérience en solitaire dans la grande majorité des cas, Pirate Yakuza in Hawaii s’inspire plutôt des deux derniers Like a Dragon numérotés, avec la volonté de nous plonger au sein d’un groupe dont on rêverait de faire partie. Outre Noah, on peut ainsi apprendre à connaitre Jason, son père, ou encore Masaru, le chef cuistot, ainsi que toute une tripotée d’autres personnages, souvent hauts en couleurs. De vieilles connaissances sont également au rendez-vous, ce qui amène un peu de fan-service mais toujours en cohérence avec le lore ou le scénario.

Comme très souvent, on peut compter sur le talent d’écriture du studio pour nous servir une aventure qui se suit avec plaisir à mesure que les chapitres s’enchaînent. Attention toutefois, comme Gaiden, l’aventure se boucle en beaucoup moins de temps que pour un épisode numéroté avec la possibilité d’enchainer les cinq chapitres en moins de 20 heures de jeu en ligne droite. Fort heureusement, tout est fait pour inviter le joueur à s’éloigner de la trame principale pour explorer les différentes zones proposées, et, une fois de plus, il y a de quoi faire aussi bien du côté des mini-jeux que des quêtes annexes. On retrouve ainsi la formule classique de la franchise, avec des activités diverses et de petites histoires à découvrir en parcourant les rues d’Honolulu, un terrain de jeu bien connu de ceux qui ont fait Infinite Wealth.

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C’est d’ailleurs la principale critique que l’on peut faire avec Pirate Yakuza. Le titre sent un peu trop le recyclage, avec une ville totalement identique et des mini-jeux déjà vus de nombreuses fois dans les précédents opus de la franchise. On retrouve les incontournables fléchettes, le karaoké, le golf, ou encore l’académie, mais aussi les points d’intérêt à prendre en photo pour Alo-Happy et les liens sociaux de l’Aloha Links que nous avions découverts dans Infinite Wealth. Même chose pour les sympathiques Déglingo Photo et Crazy Eats qui accentuent le côté déjanté de la franchise. Pas de véritable nouveauté à signaler, si ce n’est le battling center qui propose une variante du baseball, avec la possibilité de taper des balles en visant des barils de poudre pour ouvrir des coffres au trésor. La salle d’arcade est bien évidemment de retour et permet de jouer à Virtua Fighter 3 (et sa version Tag Battle «3tb»), Fighting Vipers 2, The Ocean Hunter, SpikeOut Final Edition, Sega Racing Classic 2 (et sa Power Edition). A noter que tous ces titres sont accessibles depuis le menu principal, et jouables en coopération. Certaines planques donnent également accès à une Master System avec les versions complètes d’Alex Kidd, Fantasy Zone ou encore Penguin Land.

Comme toujours, les combats viennent rythmer l’aventure, avec des bandes de dégénérés qui souhaitent en découdre à chaque coin de rue ou presque. Alors que les épisodes numérotés sont passés au tour par tour depuis l’arrivée d’Ichiban, ce Pirate Yakuza reprend le gameplay des premiers opus en lorgnant du côté du beat’em up. En incarnant Majima, on se retrouve avec des affrontements finalement bien plus nerveux que ce que nous avions avec Kiryu, On en retrouve également deux styles de combat avec le Chien Enragé de Shimano que nous avions découvert dans Yakuza 0, et le Loup de Mer, qui est totalement inédit. D’une simple touche, il est ainsi possible de passer de l’un à l’autre, et de profiter de leurs spécificités avec notamment un spécial façon multiclonage d’un côté, et tout l’arsenal du pirate de l’autre.

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Avec ces deux sabres, son pistolet à verrou, son crochet-grappin et même la possibilité de faire appel à des créatures mystiques en coup spécial, le Loup de Mer apporte un vrai plus et est très grisant à jouer. Peu importe le style choisi, les combats n’ont jamais été aussi dynamiques et aboutis, et la fluidité des enchainements a même permis au studio d’introduire des batailles qui se rapprochent du Musou, avec jusqu’à cinquante ennemis à terrasser sur un seul et même combat. Autant dire que c’est particulièrement exaltant, sans être trop difficile non plus puisque même dans la difficulté la plus élevée il est tout à fait possible de s’en sortir sans trop de bobos. A condition toutefois d’user de l’esquive pour venir se placer dans le dos d’un ennemi, d’effectuer des parades pour le prendre à défaut, et en prenant soin d’acheter des améliorations dans l’arbre de compétences, assez classique, de Majima. Pour la première fois, il est même possible de contrer une attaque puissante, tandis que les statistiques de notre héros peuvent également être augmentées en s’équipant de bagues à chacun de nos doigts. Des nouveautés qui apportent un peu de fraicheur à l’ensemble et on sent une fois de plus toute l’expertise du studio à nous proposer de l’action bien dosée, et qui ne génère aucune frustration.

Mais la plus grosse nouveauté, c’est bien évidemment du côté des batailles navales qu’il faut regarder. En nous amenant du côté des pirates et des flibustiers, les développeurs de Ryu Ga Gotoku Studios ne pouvaient pas échapper au besoin de proposer des séquences en mer, à bord d’un navire naturellement équipé de canon. On note au passage le soin apporté aux modèles de bateaux qui, même s’ils ne sont pas bien nombreux, ont au moins le mérite d’être très détaillés, pour un résultat particulièrement convaincant. Niveau conduite, le studio japonais a fait le choix de proposer une maniabilité très arcade, sans avoir le besoin de gérer les voiles ou le sens du vent comme dans d’autres productions. De quoi mener des batailles en se concentrant uniquement sur l’essentiel, à savoir la direction du navire et l’utilisation des canons à bâbord, à tribord, et à la proue, et avec la possibilité d’utiliser un boost et un drift pour prendre à défaut les adversaires.

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Il est évidemment possible de personnaliser son embarcation, en achetant divers éléments dans les magasins d’Honolulu, mais la principale motivation pour le joueur se trouve du côté de l’équipage et la nécessité de recruter des compagnons. Si quelques PNJ rejoignent Majima dans le cadre de la trame principale, la grande majorité s’acquiert par le biais des quêtes annexes, ou en échange d’un service rendu après les avoir croiser dans Honolulu. C’est plutôt gratifiant de voir grossir au fur et à mesure le nombre de volontaires, classés en catégories bronze, argent ou or selon leur puissance, pour ensuite les assigner aux canons ou à l’équipe d’abordage. On peut également choisir quatre compagnons pour nous aider à explorer une île et y dénicher un trésor. Des phases un peu plus quelconques, qui consistent généralement à traverser un mini-donjon en éliminant les ennemis croisés en chemin, ou à battre une vague de 100 adversaires. Même panne d’inspiration pour les trésors, qui finissent par tous se ressembler, avec juste un skin qui vient les différencier. On aurait tout de même aimé prendre part à de véritables chasses au trésor plutôt qu’à ces séquences un peu répétitives.

Au final, on ressent finalement à peu près les mêmes défauts que sur Like a Dragon Gaiden, le précédent spin-off tiré de la franchise, avec une aventure réduite à son strict minimum, complétée par des activités déjà vues auparavant ou un peu trop répétitives. Mais là où Gaiden mettait en avant le Casino et ses combats de Colisée, ce Pirate Yakuza in Hawaii reprend l’idée pour l’adapter aux batailles navales avec le Pirate Colosseum. On peut ainsi prendre part aux affrontements entre navires, aux phases d’abordage, ou à un mix des deux, avec une difficulté évidemment grandissante. Côté technique, comme toujours les développeurs ont fait des merveilles pour servir un jeu sans aucun bug, mis à part un petit peu d’aliasing par endroit, et le Dragon Engine permet toujours d’avoir un rendu général très propre, avec certains visages plus réussis que jamais. Petit bémol sur le rendu de l’eau, pas trop mal, mais bien loin de ce que proposer un Sea of Thieves.

8/10
Difficile de ne pas ressentir une impression de déjà-vu avec Like a Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii. Au delà des batailles navales très agréables à jouer et du scénario qui nous permet de vivre une aventure inédite en compagnie de Majima, ce spin-off nous ressert finalement l'intégralité des activités déjà parcourues dans Infinite Wealth. Un regret qui n'empêche pas de parcourir Honolulu avec plaisir, en profitant du gameplay à la fois fluide et nerveux du Chien enragé de Shimano. Concrètement, Pirate Yakuza in Hawaii reste un excellent titre qui saura embarquer les fans de la franchise avec lui pendant plusieurs dizaines d'heures de jeu, à condition de faire quelques concessions sur l'absence de nouveautés sur les mini-jeux.

+

  • Scénario sympa à suivre
  • Combats bien nerveux comme il faut
  • Quelques batailles à grande échelle
  • Combat en bateau facile à prendre en main
  • Beaucoup de monde à recruter
  • Graphiquement assez joli

-

    • Trame principale pas bien longue
    • Côté répétitif des îles à explorer
    • Impression de redite sur les mini-jeux
    • Rendu de l'eau perfectible