Test : Lost Judgment : Les Dossiers de Kaito sur Xbox One
Il met les pieds où il veut et c'est souvent dans la gueule
Le développeur nous l’avait promis, le voilà. Les Dossiers de Kaito, c’est ce DLC annoncé comme costaud, généreux et tourné exclusivement vers l’acolyte de Takayuki Yagami. Si d’aventure il vous arrivait de lire ces lignes sans avoir encore joué à Lost Judgment ou son aîné, sachez que Kaito fait partie de ces personnages secondaires attachants, bien écrits, charismatiques, drôles, qui font partie intégrante de l’expérience de jeu et la tirent vers le haut. La force des concepteurs du jeu est d’être parvenu à créer avec Kaito un acolyte qui sert l’ascension du héros sans lui faire de l’ombre. Ex-Yakuza aux faux-airs de Kyriu Kazuma, Kaito est dans Judgment le partenaire de Tak dans l’agence de détectives Yagami. Brut de décoffrage – surtout quand il s’agit de prodiguer des conseils de séduction -, Kaito règle les problèmes avec la persuasion si cela suffit, à coups de tatanes s’il le faut. Avec le DLC « Les Dossiers de Kaito » ce sont toutes les facettes du personnage qui sont développées, particulièrement celles que l’on n’avait qu’esquissé jusqu’ici.
Dans « Les Dossiers de Kaito », l’ex-yakuza doit tenir l’agence seul durant quelques jours. Le temps pour Yagami de régler une affaire ailleurs dans le pays. Kaito ne tarde pas à recevoir une mission de la part d’un illustre homme d’affaire. Les gains potentiels sont énormes, mais la mission on ne peut plus étrange car l’homme en question souhaite retrouver sa femme… Morte voilà plusieurs années. Pas disparue, non, bel et bien décédée. Corps retrouvé et test ADN à l’appui. Le requérant en est pourtant certain : elle est vivante et elle est ici, à Kamurocho. Voilà qui promet, mais ce n’est pas tout. Lorsque l’homme d’affaire présente à Kaito une photo de sa femme, le détective découvre avec stupeur qu’il la connait. Plutôt bien même.
C’est à partir de là que le DLC déroule durant dix heures environ une histoire qui nous en apprend plus sur le passé de Kaito. On vous laisse bien sûr le plaisir de découvrir tout cela en jouant, mais on peut d’ores et déjà vous assurer que l’aventure vaut clairement le détour. En dépit d’un démarrage au petit trot (à la Yakuza, comme d’habitude), la quête de Kaito s’avère très bien menée et bien rythmée. Elle doit cela en partie au choix de concentrer l’expérience 99% du temps à Kamurocho et en limitant grandement le contenu secondaire. On peut toujours se restaurer, visiter les supérettes ou profiter des jeux dans les salles d’arcade, mais n’attendez pas de mission secondaire ou d’amourettes. Cette nouvelle aventure invite clairement à se concentrer sur son histoire, ses multiples rebondissements et ses moments délectables de grand n’importe quoi. On assiste toutefois, de façon plus surprenante, à une ambiance qui prend une tournure autrement plus sordide que ce à quoi nous a habitué le développeur. Une fois encore, on vous invite à prendre le temps de découvrir cela manette en main.
Côté gameplay, l’aventure de Kaito reprend les grandes lignes du fonctionnement traditionnel de la série, pour le meilleur et pour le pire. Pour ce qui est des bonnes choses, on retient deux styles de combat à développer autour d’un arbre de compétences bien taillé pour la durée du jeu. On augmente assez vite la puissance de Kaito, autour de deux modes (bagarreur ou tank) directement inspirés des styles plus ou moins brutaux employés par Kyriu dans Yakuza Zero (entre autres). La baston est plaisante, les principaux boss valent le détour et dans les rues de la ville, quelques costauds donnent du fil à retordre entre deux distributions de mandales aux voyous. On est en terrain connu, mais le plaisir est au rendez-vous.
Difficile en revanche de s’émouvoir une fois encore devant des mécaniques de filature, d’infiltration et d’enquête qui n’apportent rien, si ce n’est une baisse de rythme malvenue. Les développeurs ont tout de même tenté quelque chose avec les « sens primitifs », mais l’apport est minime. Pour faire simple, la recherche visuelle s’accompagne de la recherche olfactive et auditive, forçant à passer d’un mode à l’autre en vue à la première personne. On y recourt heureusement peu dans les missions principales et le seul petit intérêt de la chose se situe lors de l’exploration libre de Kamurocho, pour y dénicher divers bonus et objets.
+
- Kaito, le meilleur parmi les meilleurs
- Histoire captivante et bien racontée
- 10 bonnes heures de jeu
- Progression plutôt bien rythmée…
-
- … En dépit d’un démarrage pépère
- Enquête, filature, infiltration : c’est toujours non !