Test : Madden NFL 08 sur Xbox 360
Du bon classique, voilà ce qui nous attend au menu du nouveau Madden. Les habitués ne seront pas surpris, les novices devineront facilement : match, mini-jeux, jeu en ligne, la Franchise et le mode Superstar, voilà le gros du programme. On peut souligner le fait que ce Madden NFL 08 est le premier vrai Madden sur Xbox 360, car c’est le premier à véritablement proposer autant de contenu que les supports Xbox et PS2. On se souviendra des épisodes précédents où il manquait toujours une fonctionnalité ou un mode, voire un contenu presque insultant tant il était maigre (cf. Madden NFL 06). Cette fois-ci, c’est du Madden, rien à dire, tout est là, jusqu’à un ersatz de l’ancien mode Owner, pas exactement le même, mais de quoi faire pour les amateurs de gestion sans prise de tête. La Franchise et le mode Superstar sont des copies quasi-conformes du volet précédent, qualités et défauts compris. On notera donc la routine peu immersive du mode Superstar qui bénéficie tout de même d’une nouvelle caméra cette année, plus haute et carrément plus pratique pour suivre son joueur sur le terrain. Votre calendrier sera toujours aussi rempli mais neutre avec des entraînements, des interviews, des emails, des tests de QI, les matchs, etc. Des idées bien pensées sur le papier mais la mise en forme est légère (un simple calendrier d’évènements à jouer ou à simuler) et la sauce ne prend pas vraiment. La Franchise vous permet, toujours, de prendre les commandes d’une équipe et de la suivre jusqu’à ce que mort s’en suive. Les mécanismes de ce mode sont solides, avec des trades et des salary cap cohérents, mais on est loin des standards de la concurrence en terme d’interactivité et d’intérêt. A nouveau, le mode online brille par sa simplicité et si le minimum est garanti, on se demande bien ce qu’Electronic Arts attend pour copier ce que fait 2K sur ce point.
Tout dans les bras, rien dans la tête. Et inversement.
Sur le terrain, Madden NFL 08 se distingue déjà plus grâce à un savant tour de magie qui fait que le jeu est riche et compliqué dans le fond, mais accessible et immédiat dans la forme. Les playbooks se sont enrichis, les possibilités de modifications des lignes offensives et défensives aussi grâce à un système de placement à la volée très instinctif. Le jeu distille un sérieux parfum de réalisme dans son côté stratégique, en gros tout ce qui précède le snap. Une fois le ballon lancé, Madden montre un autre visage, plus arcade et instinctif, avec un gameplay qui privilégie le fun du joueur lambda à la performance du hardcore gamer qui travaille ses tactiques nuit et jour. Car c’est bien là le paradoxe : les possibilités tactiques sont là, mais peu utiles au final tant il est possible de pourrir une action simplement, sans chercher la parade efficace comme dans un certain ESPN NFL 2K5. Mais le jeu reste très plaisant à jouer, notamment grâce à la nouvelle I.A adaptable et aux capacités spéciales de certains joueurs. L’I.A, comme dans NCAA Football 08, garde en mémoire vos actions et si vous répétez souvent la même stratégie, elle s’adaptera et prendra rapidement le dessus avec un blitz bien placé. Ensuite, Madden NFL 08 introduit cette année les capacités spéciales pour les joueurs de talent : un QB précis, un RB bondissant, un WR rapide, etc. Ces joueurs sont reconnaissables grâce à un symbole sous leurs pieds, bien grossier, qui ajoute à la sensation arcadisante du gameplay. Vous avez un WR avec une capacité spéciale ? Passez lui la balle et il l’attrapera 8 fois sur 10, même avec 3 défenseurs sur le dos. Cette idée dynamise les parties, mais vous donne aussi des clés de réussite presque infaillibles, surtout en attaque.
Anime ton corps
Sur la réalisation, c’est un beau jeu qui tournera sous vos yeux, en 60 FPS et sans les saccades de l’an passé. Le public et le banc de touche sont plus que moyens, mais les stades, joueurs et textures de terrain sont de très bonnes qualités, bien que trop colorés. On remarquera des gabarits plus réalistes, et certains joueurs plutôt minces ne ressemblent plus à des gorilles comme auparavant. La présentation déçoit à nouveau, puisque non seulement les vrais commentaires manquent encore à l’appel (il n’y a que les commentateurs radio et du stade) mais Madden reste loin des retransmissions TV qu’il est censé reproduire, même avec ESPN dont on questionne d’ailleurs le partenariat. Par contre, Madden fait très fort sur le moteur de collision cette année, et vous découvrirez régulièrement de nouvelles animations, plaquages, rebonds au gré des matchs. C’est d’ailleurs tellement bien fait que les animations deviennent un élément du gameplay et ajoutent clairement de l’excitation lors des contacts. Exemple : vous dirigez votre RB sur deux défenseurs en essayant de passer entre, un troisième défenseur vous fonce sur le côté alors que vous forcez le passage, vous pensez tomber à terre mais, miracle, votre joueur se tortille, s’infiltre, pousse, rebondis et s’échappe. C’est vraiment sympa, surtout lors des moments de tension en fin de match par exemple. Attention, c’est suffisamment réaliste pour être crédible, votre joueur ne s’en sort pas toujours et se prend parfois des tampons hallucinants ou des plaquages à trois ou quatre, les fameux nouveaux gang tackles. Notez aussi que les développeurs ont enfin mis fin aux séquences d’animations non coupées quienrageaient les joueurs sur les anciens titres. Avant ? Vous passiez la balle à un receveur près de la ligne et ce dernier courrait inexorablement au-delà des limites du terrain. Aujourd’hui ? Vous passez la balle à ce même receveur près de la ligne qui fait l’effort de réceptionner la balle et de rester dans les limites du terrain. Enfin. Finies les superbes passes parfaitement réceptionnées mais en dehors du terrain.
En direct du Superboules
Terminons par le chat noir de Madden NFL 08 : les turnovers. De mémoire de gamer et depuis mon premier Madden 98, c’est la première fois que Madden se plante autant sur les turnovers, avec des fumbles et des interceptions dans des proportions ridiculement élevées sur un match avec des quart-temps de cinq minutes. Régulièrement, vous tournerez avec quatre ou cinq fumbles et autant d’interceptions, voire beaucoup plus sur certains matchs. Vous aurez aussi des matchs sans aucun turnover, rassurez-vous, mais les statistiques de fin de saison prennent un sérieux coup dans les dents avec ce défaut. Le pire est que même en modifiant les options afin de lisser ces pics de turnovers, le jeu conserve ce défaut. Histoire de finir sur une note positive, on dira que ces turnovers ont le mérite de rendre les matchs étonnants et indécis.
+
- Un Madden complet sur 360
- Animations et jeu au sol
- Bon compromis de gameplay
-
- Il était temps non ?
- Le nombre des turnovers
- La présentation quasi inexistante
- Un mode Superstar mi-figue mi-raisin