Test : Madden NFL 12 sur Xbox 360
L’enfer du dimanche
On y jouait déjà à l’époque des 16bits et même si l’Europe ne quitterait son ballon rond pour rien au monde, les gladiateurs des arènes américaines sont de retour avec Madden NFL 12. Tactique, brutal, spectaculaire, le football américain est désormais représenté presque exclusivement par la licence d’Electronic Arts qui marque ici sa septième apparition sur Xbox 360. Ce monopole n’empêche cependant pas la série Madden d’être une valeur sûre, au point que le niveau précédemment atteint nous fait nous demander s’il y a vraiment quelque chose de nouveau à voir dans cette édition 2012. Au lancement du jeu, on se rend compte que deux choses n’ont pas changé. Le titre est toujours proposé en anglais intégral et le temps que tout charge, que le jeu se connecte aux serveurs Electronic Arts et que l’on enregistre le désormais inévitable online pass, les Bengals auraient le temps de s’entrainer pour gagner le Superbowl. Cela dit, faire preuve de patience se révèlera payant et dévoilera un titre qui, dans la continuité de ses ainés, est chargé en modes de jeux et en options diverses et variées. Matchs simples contre l’IA ou un adversaire en ligne, mode Franchise, Ultimate Team, ou encore le "Be an NFL Superstar" qui propose de mener un jeunot jusqu’au sommet de la gloire. La liste n’est pas exhaustive et une chose est certaine, le fan de la discipline sera dans son élément.
Les Steelers de Pittsburgh et les Packers de Green Bay sont les valeurs sûres de cette nouvelle saison qui démarre en mode Franchise par quatre semaines dédiées à la composition de l’équipe par le dégraissage de l’effectif. Comme pour les nombreuses options qui enrobent ce mode de jeu, on est libre de laisser l’IA s’occuper de toutes ces questions de management et se concentrer sur le jeu. Mais avant cela, il sera bon de jeter un œil sur une nouveauté intéressante de ce mode. Au cours de la saison et en fonction de leurs performances, les joueurs se verront attribuer des qualificatifs, lesquels influeront directement sur la physionomie du jeu. Ainsi, disposer dans son équipe d’une forte personnalité, stable dans ses résultats, donnera de la confiance au groupe ; au contraire, enchainer les ratés ou être sujet à de nombreuses blessures peut entacher un joueur, ses performances sur le stade et sa crédibilité vis-à-vis des autres équipes. Mettre sur le marché un receveur à deux mains gauches ne favorisera pas les échanges. Parlant de business, l’enrôlement de joueurs libres est désormais soumis à un système d’enchères : une mise, une minuterie et l’espoir que personne ne vienne surenchérir. Ces quelques nouveautés solidifient un mode franchise déjà bien ancré dans la série et aussi intéressant sur le stade qu’entre deux rencontres. On regrette quand même, dans ce mode comme dans l’ensemble du titre, des menus assez lourds, parfois un peu fouillis qui peuvent être déstabilisants si l’on découvre Madden.
Le choc des titans
Faire ses premiers pas sur le terrain reste tout de même à la portée du nouveau venu grâce à un système de choix d’actions plus ou moins simplifiés. En difficulté intermédiaire ou rookie, choisir parmi les trois options rapides suffit généralement à survivre, d’autant que l’on peut laisser l’IA gérer totalement la défense et celle-ci se débrouille plutôt bien (tout comme l’IA adverse). Au contraire, si l’on aime prendre les choses en mains, un playbook toujours aussi gavé en tactiques est à disposition et, nouveauté sympathique de ce Madden NFL 12, il est possible de le personnaliser de A à Z. En bref, tout est fait pour que l’on ait l’impression de tenir les rennes de l’équipe et, sur le terrain aux commandes des joueurs, les choses suivent cette voie. Pas de changement fondamental dans la façon d’aborder la rencontre mais à l’instar de Fifa 12, Madden NFL 12 intègre le tout nouveau système de gestion des animations et des collisions. Et autant dire que dans un sport où le contact brutal est un art, cette amélioration se fait sentir. Les mouvements sont bien plus variés, les joueurs mieux intégrés à la pelouse, l’ensemble des phases de jeu gagne en crédibilité. Tout cela est appuyé par une bonne mise en scène avant et pendant le match (en dépit de légères chutes de framerate pendant les cut-scenes), et par un rendu graphique de bonne facture, notamment pour la modélisation des joueurs. Tout n’est pas parfait cependant et dès lors que la caméra s’approche des abords du terrain ou zoome un peu trop sur les tribunes le résultat est bien moins convaincant, à base de spectateurs clonés et difformes ou d’équipements aux formes disgracieuses.
Du côté de l’environnement sonore, les musiques propres aux jeux Electronic Arts et des bruitages bien retranscrits (on aurait presque mal lorsque deux casques s’entrechoquent) compensent des commentaires un peu laborieux, manquant de variété. On regrettera que plus de joueurs ne soient pas appelés par leurs noms, en lieu et place des numéros inscrits sur leurs maillots. Globalement, Madden NFL 12 prône l’évolution dans la continuité : pas de bousculade mais une offre toujours aussi généreuse. Cela se vérifie sur le Xbox Live où l’on peut créer ou rejoindre une communauté avec laquelle on partage la même vision. Comme dans une guilde d’un jeu de rôle, en simplifié bien entendu, on se donne un nom, une phrase qui résume l’état d’esprit du groupe et on applique peut-être certaines restrictions. Toujours sur le Xbox Live, le mode Ultimate Team qu’affectionneront les collectionneurs de cartes s’enrichit de la possibilité d’échanger ou de mettre aux enchères ses biens. Enfin, les défis du "Madden Moments Live" proposent de prendre les commandes d’un équipe pour revivre et essayer de reproduire un moment qui a marqué ce sport. Régulièrement, ce mode devrait s’enrichir de nouvelles épreuves. En bref, il y a de quoi à faire, mais comme d’habitude serait-on tenté de dire. Les évolutions sont là, mais tendent plus à améliorer une recette déjà éprouvée plutôt qu’à creuser l’écart avec un changement majeur.
+
- Toujours plus spectaculaire
- Personnalisation du playbook
- Beaucoup de choses à faire
-
- Temps de chargement
- Anglais intégral
- Peine à se renouveler