Jeux

Mafia: The Old Country

Action | Edité par 2K Games | Développé par Hangar 13

8/10
One : 08 August 2025 Series X/S : 08 August 2025
12.08.2025 à 17h03 par - Rédacteur en Chef

Test : Mafia: The Old Country sur Xbox Series X|S

Old but gold

Après un troisième épisode fortement critiqué, la franchise Mafia a parfaitement su rebondir en revenant avec un remake du tout premier jeu sorti en 2002. Cinq ans plus tard, c'est désormais un titre totalement inédit qui va essayer de poursuivre cette bonne dynamique. Fini l'ambiance de Little Italy, l'épisode censé incarner le renouveau de la saga fait le choix de nous emmener quelques années en arrière, en plein cœur de la Sicile. Changement de lieu, mais également changement de formule avec The Old Country, un épisode qui pourrait bien marquer un virage définitif pour la licence.

La franchise Mafia change de décor, et on peut clairement dire que le changement est radical ! The Old Country nous embarque en plein cœur de la Sicile, au pied de l’Etna, le célèbre volcan qui surplombe l’île située au sud de l’Italie. Le choix d’opter pour cette région n’est évidemment pas due au hasard puisque la mafia qui a sévi aux Etats-Unis au lendemain de la Première Guerre Mondiale n’a finalement fait qu’exporter des méthodes qui existaient déjà sous le soleil méditerranéen. De quoi nous plonger dans la Cosa Nostra du début du XXème siècle, en profitant d’un cadre beaucoup plus rural, qui tranche nettement avec le passif très urbain de la franchise. Cette aventure inédite à plus d’un titre nous met dans la peau d’Enzo, un jeune homme qui travaille dans une mine de soufre et dont le destin va basculer après une rencontre avec le parrain de la famille Torrisi. Une histoire à suivre durant une douzaine d’heures et découpée en une quinzaine de chapitres, prologue compris.

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Et cette volonté de changer de cadre et d’époque crée rapidement un vrai dépaysement. Si on reconnait bien la franchise sur le fond, avec la volonté du milieu mafieux d’obtenir ce qu’il souhaite peu importe les moyens employés, sur le reste on navigue entre Mafia, Red Dead Redemption et A Plague Tale 2. L’ambiance méridionale, avec ses champs de lavande, ses collines accidentées et le son des cigales nous transportent littéralement dans cette région très peu exploitée (pour ne pas dire pas du tout) dans le jeu vidéo.

Les développeurs américains de Hangar 13 ont eu l’excellente idée d’abandonner le moteur maison utilisé pour les précédents épisodes pour finalement opter pour l’Unreal Engine 5. Graphiquement le titre est tout à fait au point, et impressionne par sa gestion des effets de lumière, le réalisme des expressions du visage, l’architecture typique sicilienne tandis que les intérieurs sont ultra détaillés et viennent apporter la touche finale à ce somptueux tableau. On s’y croirait, et mis à part quelques légers défauts comme des animations parfois peu naturelles et un peu de clipping (décor qui apparait subitement), l’aspect technique est globalement très satisfaisant.

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On l’a dit, Mafia: The Old Country c’est également l’occasion donnée au joueur d’explorer une autre époque. Une période durant laquelle les déplacements à cheval sont courants, puisque nous n’en sommes encore qu’aux prémices de l’industrie automobile et la plupart des routes restent encore difficilement praticables sans monture. Même si cet épisode dispose d’une progression linéaire très prononcé, certains chapitres permettent de s’écarter un peu d’un objectif pour aller visiter différents coins de la map. Cela n’a toutefois pas grand intérêt dans la mesure où les quêtes secondaires sont quasiment inexistantes et qu’aucun objet de valeur ne viendra récompenser dignement votre sens de l’exploration. Il est tout de même possible de récupérer quelques collectibles à revendre ensuite au magasin d’armes ou de véhicules, mais cela n’a rien de bien passionnant. D’ailleurs, la carte n’est pas bien grande et se rapproche finalement de celles des deux premiers épisodes, avec une taille estimée par nos soins à 20km².

On sent bien que les développeurs ont préféré se concentrer sur le rythme de l’aventure, et une option permet même de passer certains déplacements fastidieux pour permettre, à ceux qui le souhaitent, de rester concentrer uniquement sur le scénario, sans superflu. En abandonnant totalement la forme bac-à-sable des épisodes précédents, The Old Country renoue ainsi avec le côté dirigiste du premier épisode, tout en laissant l’opportunité de faire quelques interludes à ceux qui souhaitent parcourir le monde ouvert librement. Tout au long des différents chapitres, on ressent bien cette volonté d’offrir une expérience de jeu essentiellement narrative, où les cinématiques et la mise en scène tiennent une place prépondérante. On retrouve bien évidemment des références à certains films de mafiosos, et les enlèvements, les assassinats, le pizzo (racket des commerçants en échange d’une protection) ou encore le faux-monnayage viennent rythmer le quotidien d’Enzo, tiraillé entre son devoir envers la famille et un amour impossible. Autant dire que si vous avez l’habitude de ce type de scénario, vous aurez tendance à trouver certains passages assez prévisibles.

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Malgré l’accent mis sur l’histoire, Mafia: The Old Country n’oublie pas pour autant qu’il reste un jeu vidéo. Et pour cela le titre propose quatre mécaniques de gameplay distinctes. De son côté, que ce soit les chevaux ou les voitures, la conduite est agréable avec la possibilité d’éperonner son canasson pour gagner en vitesse ou d’utiliser le frein à main de son véhicule pour engager un virage serré en perdant le moins de vitesse possible. Le scénario vous obligera d’ailleurs à montrer vos capacités de pilotage à travers quelques épreuves qui viennent apporter un peu de fraicheur à l’ensemble, avec des courses-poursuites à la Uncharted. On retrouve aussi les traditionnelles phases de gunfight, avec la possibilité de se mettre à couvert derrière un muret et d’activer une vision d’instinct qui permet de repérer l’emplacement des ennemis situés à quelques mètres. En mode difficile, la barre de vie d’Enzo a tendance à descendre brutalement, avec la possibilité de la voir remonter un petit peu en restant à couvert. C’est globalement bien nerveux, et les différentes armes comme le revolver, le fusil de chasse ou encore le fusil à canon scié constituent un arsenal tout à fait convenable, d’autant qu’on peut y ajouter quelques grenades.

Mais les principales nouveautés se trouvent ailleurs. Avec des combats au couteau pour commencer. En un contre un, à la manière de Hellblade 2, le scénario nous oblige à affronter certains ennemis sous forme de duel. Coup latéral, estocade et coup puissant capable de briser la garde de l’ennemi viennent s’ajouter à la possibilité d’esquiver et de parer. C’est assez plaisant à jouer, d’autant que les ennemis rencontrés adoptent généralement différents comportements. On regrette toutefois une hitbox assez étrange, et même si ces anomalies sont généralement en faveur du joueur, elles enlèvent un peu de réalisme à ces séquences. Pour finir, la présence de séquences d’infiltration, avec toutefois la possibilité d’en faire basculer certaines vers le gunfight selon la volonté du joueur (ou sa non-discrétion). Là aussi, on peut utiliser l’instinct d’Enzo pour se faufiler discrètement derrière un ennemi et choisir de le faire s’évanouir ou de le tuer, ou de le distraire en balançant une pièce ou une bouteille au loin pour qu’il libère le passage. Des phases de jeu plutôt simples comparées à d’autres jeux d’infiltration, mais qui forcent à se poser et à faire preuve de finesse.

Globalement le gameplay est facile à prendre en main, et mise à part la fouille des cadavres qui se confond parfois avec l’échange d’une arme, on n’éprouve aucune difficulté à en maitriser l’essentiel. Il est possible de choisir entre un mode Performance à 60fps et un mode Qualité en 4K (sur Xbox Series X), et de notre côté on a préféré resté sur ce dernier, alors que nous sommes plutôt du genre à privilégier le nombre d’image par seconde. En effet, le mode Qualité, en plus de proposer une résolution qui permet de profiter pleinement du travail minutieux des développeurs du département artistique, tourne sans aucune saccade, sans doute à 40fps ou plus, et de manière stable. Un mode de jeu idéal pour savourer sans trop de compromis.

8/10
En prenant le risque de revenir aux sources, Mafia: The Old Country réussit son pari en nous embarquant dans une aventure bien rythmée et qui parvient à trouver le juste équilibre entre narration et action. Le travail artistique est admirable qui plus est, et on prend beaucoup de plaisir à découvrir l'ambiance du début du XXème siècle dans la campagne sicilienne. On pourra toujours lui reprocher d'aller un peu trop à l'essentiel et quelques imperfections, mais le nouveau titre imaginé par Hangar 13 a tout pour devenir le nouveau standard de la franchise.

+

  • Ambiance très réussie
  • Cadre rural agréable
  • Bon rythme scénaristique
  • Partie sonore impeccable
  • Techniquement très correct
  • Phases de gameplay variées
  • Mode performance au point

-

    • Quelques chargements très longs
    • Animations qui manquent de naturel
    • Carte assez vide finalement
    • Scénario assez prévisible