Jeux

Martha is Dead

Horreur | Edité par Wired Productions | Développé par LKA

8/10
One : 24 février 2022
24.02.2022 à 15h01 par - MizuguchiXM

Test : Martha is Dead sur Xbox One

Motus et bouche cousue

L'éditeur britannique Wired Productions continue son petit bonhomme de chemin dans le monde du walking-simulator. Avec des productions comme Close to the Sun, Deliver Us the Moon, Those who Remains ou encore Fractured Minds, la société de Watford a parfois miser juste, d'autres fois non. Après une petite polémique liée à l'obligation de tronquer la version concurrente, Martha is Dead tente d'embarquer le joueur dans une aventure tout sauf tranquille, avec la ferme intention de figurer parmi les meilleurs jeux du genre édités par la société anglaise.

Martha is Dead s’ouvre sur un flashback qui pose rapidement le décor. L’été 1929 bât son plein et la jeune Giulia tente de trouver le sommeil en écoutant l’histoire de la dame blanche. Après cette introduction, le jeu nous envoie quinze ans plus tard, en 1944, toujours en plein milieu de la campagne italienne. La guerre fait rage, l’armée de l’axe est partout dans le pays et la jeune Giulia, qui a bien grandi, tente de se changer les idées en se plongeant la photographie. C’est la vieille bâtisse familiale qui sert de décor, en présence de votre père et votre mère, et Giulia partage sa chambre avec sa jumelle Martha. L’endroit sera d’ailleurs un lieu propice à en apprendre plus sur le passé de Giulia et Martha. Mais cette vie presque normale va connaitre un nouveau tournant à l’arrivée d’un terrible incident survenu près du lac.

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Martha is Dead est un walking-simulator horrifique. Vous y dirigez Giulia, à la recherche d’indices pour expliquer les raisons de la mort de Martha. C’est la grande maison familiale qui sert de théâtre pour cette enquête avec à la fois une quête principale mais aussi des quêtes annexes pour tenter de lever complètement le voile sur cette mort mystérieuse et inexpliquée. Pour y parvenir, Giulia dispose d’un inventaire représenté par un sac à main avec un nombre d’espaces disponibles limité mais sans que le jeu ne vous oblige à abandonner un objet pour en mettre un autre. En revanche on a pu noter un bug quand il s’agit d’interagir avec un objet puisque cette possibilité d’interaction peut disparaitre sans raison. Le hobby de notre héroïne étant la photographie, vous transportez également un appareil mais aussi des pellicules et des objectifs.

Les développeurs italiens de LKA Studio semblent avoir cherché à offrir une certaine cohérence à l’univers avec la nécessité par exemple de développer les photographies dans une salle noire, comme dans un véritable laboratoire photographique. Pour apporter un peu plus de réalisme encore, il est capable de régler plusieurs détails lors de la prise de vue, comme la netteté par exemple. Le développement du cliché passe obligatoirement par le passage dans un bain, et même si le processus est accéléré pour ne pas casser le rythme du jeu on apprécie la volonté d’apporter une certaine authenticité, pour une expérience qui se révèle finalement prenante et originale.

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Concernant la partie horrifique, le jeu fait l’impasse sur la facilité et ne propose pas de jump-scares pour se présenter plutôt comme un véritable thriller psychologique, ce qui est appréciable. Tel un cadavre flottant sur la rive, le joueur se laisse prendre par la main pour découvrir toutes les facettes du jeu et décuple ainsi le plaisir des découvertes, quasiment servies sur un plateau d’argent.

Du côté de l’ambiance, la beauté de l’Italie est magnifiquement représentée dans le jeu, du citronnier au bruit des grillons. Mais certains endroits donnent malheureusement l’impression de n’être simplement pas finis. Certains murs présentent des pixels grossiers de couleurs différentes. La musique est omniprésente, et les radios donnent les nouvelles du front et l’avancée de la guerre. Le joueur a d’ailleurs la possibilité de choisir entre quelques stations de radios, dont certaines diffusent des standards italiens comme Bella Ciao (un petit anachronisme puisque la chanson a été écrite en fin d’année 1944). Les musiques angoissantes ne sont pas nombreuses et peu utilisées, avec des thèmes diffusés en discontinue, parfois associé à un son aigu, ce qui installe une sensation de malaise.

8/10
En conclusion Wired Productions offre une expérience hors du commun, possiblement l'un des meilleurs jeux d'horreur depuis un long moment, l'œuvre dans sa totalité offerte sur Xbox est logique,homis quelques aller retour facile pour des quêtes sommaires, toute partie dérangeante qui est proposé par LKA prends son sens et la censure demandé chez la concurrence réduira l’impact qu'aura le jeu, d’ailleurs une scène (une seule) proposera aux joueurs sur Xbox de censurer une scène où pas, selon le degré d'acceptation du joueur devant la scène qu'il devra visionné, le jeu présentera une pancarte précisant ce que contient la scène en question. Martha Is Dead est un chef d’œuvre avec des défauts mais rare sont les studios à prendre autant de risques dans une proposition et je les félicite de leur partie pris.

+

  • Ambiance entre beauté, calme et horreur
  • Musique italiennes typiques
  • Trame scénaristique qui tient en haleine
  • Quêtes annexes suffisamment complexes

-

    • Certaines textures qui font tâches
    • Quelques bugs bloquants