Test : Master Detective Archives: Rain Code+ sur Xbox Series X|S
Un gros + ?
Master Detective Archives Raincode+ s’ouvre… dans le local d’entretien d’une gare. On y découvre Yuma Kokohead, un jeune homme totalement amnésique qui ne tarde pas à trouver une convocation de l’Organisation Mondiale des Détectives (OMD) dans sa poche, lui indiquant qu’il doit absolument prendre le prochain train pour la ville de Kanai Ward. Sans savoir pourquoi, le voilà qui embarque de justesse pour l’Amaterasu Express, pour y faire la rencontre d’autres détectives. Une introduction teintée de mystères donc, qui va rapidement en appeler d’autres, pour finalement lancer une enquête que n’aurait pas reniée une certaine Agatha Christie. Le concept du jeu n’est d’ailleurs pas sans rappeler la franchise Ace Attorney, les phases de tribunal en moins. Yuma n’est toutefois pas livré à lui-même puisque la déesse de la mort Shinigami l’accompagne tout au long des six chapitres proposés par le jeu, pour une durée de vie située entre 30 et 35 heures.
Vous l’aurez compris, Master Detective Archives Raincode+ propose un univers qui mêle une pointe de fantastique. C’est d’ailleurs la marque de fabrique des Maitres Détectives puisque ceux-ci disposent d’une aptitude criminalistique capable de les aider à résoudre les diverses affaires auxquelles ils font face. Détecter des formes de vie dans un rayon de 50 mètres, reconstituer une scène de crime ou invoquer l’âme d’un mort… Il existe autant d’aptitudes qu’il existe de Maitres Détectives. Pas de chance, du fait de son amnésie, Yuma ne se souvient plus en quoi consiste la sienne. Bien entendu, le titre de Too Kyo Studios dispose d’un fil rouge qui apporte un vrai liant aux différentes enquêtes menée par notre duo. D’ailleurs l’OMD n’est pas franchement en odeur de sainteté à Kanai Ward, persécutés par les Pacificateurs, une sorte de milice locale corrompue. Entre deux enquêtes on peut se promener dans différents quartiers de cette ville où la pluie ne cesse jamais, et même lancer différentes petites quêtes annexes assez banales pour développer un poil plus le lore.
Mais globalement, l’essentiel du jeu tourne autour des enquêtes. A chaque chapitre, il faut donc démêler des affaires qui semblent impossible à résoudre dans un premier temps. Entre Hercule Poirot et Detective Conan, Yuma dispose de différentes phases d’enquêtes pour récolter des indices, soit en fouillant les lieux, soit en interrogeant des témoins et/ou des suspects. Un aspect point’n click où l’on dirige notre héros librement, jusqu’à récolter l’ensemble des données nécessaires à la poursuite de l’affaire. Pas d’erreurs possibles, le titre nous restreint à des séquences en huis-clos, tandis qu’un indicateur vient nous apporter la confirmation quand tous les éléments à analyser ont été trouvés. Un concept un peu dirigiste, mais qui a le mérite d’éviter tout sentiment de frustration, tout en empêchant les plus perfectionnistes d’entre nous à chercher éternellement un indice qui n’existerait pas. D’ailleurs, le jeu fait aussi le tri entre les éléments anodins et les éléments importants en ajoutant ces derniers à une liste de clé de solutions, à utiliser dans un second temps, on y vient.
Car face à une situation complexe, Yuma n’a pas d’autres choix que de demander de l’aide à Shinigami pour qu’elle ouvre la porte du «Labyrinthe des Mystères». Un lieu suspendu dans le temps capable de matérialiser l’énigme en cours. On se déplace ainsi de manière linéaire, tout en répondant à des questions qui impliquent une déduction logique. Pas de panique, les erreurs ne sont pas punitives et même si le concept force à la réflexion, il est toujours possible de trouver les bonnes réponses en tâtonnant, sans trop risquer le Game Over. Même s’il parait parfois redondant, du fait de couloirs sans fin, le Labyrinthe des Mystères parvient à maintenir un rythme intéressant dans le cheminement vers la vérité. On va généralement de révélation en révélation, tout en restant dans des éléments factuels grâce aux fameuses clés de solution que l’on évoquait précédemment. Il arrive même que l’on commence à deviner certains dénouement avec un peu d’avance sur le jeu, un sentiment gratifiant qui prouve surtout que rien n’est laissé au hasard du côté de l’écriture.
Différentes séquences viennent régulièrement animer l’exploration du labyrinthe avec, par exemple, une descente à grande vitesse à bord d’un chariot de mine, et la nécessité de répondre rapidement à des questions liées à l’affaire. Dans un autre style, Shinigami se la joue «Pic Pirate» dans un tonneau, et il faut alors reconstituer un mot pour terminer une phrase qui contribue à faire avancer l’enquête. Autre phase importante, et récurrente, les duels de raisonnement qui vous mettent face à un argumentaire contradictoire. Mis en scène comme un combat de JRPG, avec quelques codes qui rappellent la franchise Persona, il faut alors déplacer notre héros à droite ou à gauche, le faire sauter ou le faire s’accroupir pour éviter les phrases qui s’approchent dangereusement de lui. Lorsqu’une phrase ressemble à un argument fallacieux, il faut alors la trancher de son épée en sélectionnant le bon contre-argument. Là encore, les erreurs ne sont pas franchement problématiques, et vous donnent au contraire l’occasion d’obtenir des pistes de solution en ouvrant une discussion avec Shinigami. On mesure d’autant plus l’importance de la traduction française des textes du jeu, un élément essentiel pour profiter pleinement de ces séquences.
Tout au long de l’aventure, on alterne ainsi entre les phases d’exploration, d’enquêtes et le labyrinthe des mystères, pour un résultat assez cohérent. Pour pousser le bouchon un peu plus loin encore, les développeurs de Too Kyo Studios ont eu l’idée d’inclure un système de points de déduction qui permet à Yuma Kokohead de gagner des niveaux. S’il a le mérite de quantifier les progrès de notre jeune héros dans son travail de Maitre Détective, cela devient plus anecdotique lorsqu’on doit assigner débloquer des capacités dans l’arbre de compétences associé. Un arbre qui permet surtout de simplifier la progression dans le labyrinthe des mystères, dans l’optique de viser une note élevée lors de la conclusion de l’enquête. Pas grand chose à dire du coté de la technique, avec des graphismes très propres qui mélangent habilement un chara-design «manga» imaginé par Rui Komatsuzaki (Danganronpa), et des décors un peu plus réalistes aux effets de lumière réussis, le tout sous Unreal Engine Pas grand chose à dire non plus du côté des musiques et du sound-design, très corrects là encore. Comme souvent avec ce type de jeu, le choix est laissé aux joueurs pour les voix, avec de l’anglais et du japonais au programme.
+
- Enquêtes passionnantes
- Univers original et intéressant
- Chara-design assez réussi
- Bonne durée de vie
- Duo qui fonctionne bien
-
- Très peu de difficulté
- Labyrinthe des mystères un peu monotone
- Arbre de compétences anecdotique