Test : Medal of Honor : Warfighter sur Xbox 360
Ce nouveau MOH pose tout de suite les bases, les missions que l’on va devoir accomplir sont inspirées de faits réels. Exit donc les situations hollywoodiennes et les effets pyrotechniques à outrance. Ici le réalisme va très vite vous rattraper. On incarne donc un homme, un vrai, soldat qui plus est. Mais cet officier des forces spéciales, en bon modèle de patriotisme et de bravoure à l’américaine est également un mari et un père. Entre deux missions, des scènes cinématiques nous en apprennent plus sur la dure vie des soldats et les relations qu’ils peuvent avoir avec leur famille. Mention spéciale à la petite fille d’un des héros qui semble être née de l’union entre Gollum et un Gremlin. Effrayant. En parlant de scènes cinématiques, attardons-nous sur le scénario.
L’histoire est tellement décousue et transpire tellement de messages bien lourds de patriotisme américain que l’on décroche très vite pour au final ne plus rien suivre. A chaque cinématique on a l’impression de se retrouver devant une affiche de l’oncle Sam, "I want you for the U.S army". Ce sentiment devient vite désagréable et ne fait que s’amplifier jusqu’à la fin du jeu qui arrive très rapidement je vous rassure. Il faut en tout et pour tout moins de cinq heures pour venir à bout de la trame principale. Evidemment comme dans tous les FPS de ce type la replay value est très faible et une fois terminé on n’a pas vraiment envie de retourner chasser du méchant terroriste. Deuxième point gênant, et pas des moindres, la séquence d’entrainement. On se retrouve catapulté dans un camp d’entrainement terroriste pour apprendre à manier armes, explosifs et techniques de corps à corps. Les ordres sont hurlés en langue arabe et les instructeurs sont effrayants. La finalité de l’entraînement est l’assaut d’un avion en évitant soigneusement de tuer les civils pour en mettre plein les dents aux forces spéciales qui viennent contrarier vos plans de destruction. Jouer ce type de mission n’est pas hyper choquant en soi, mais c’est la façon dont l’entrainement est amené qui pourra en rebuter certains. Jouer un méchant peut être "cool" comme disent les jeunes américains mais il y a une façon de faire. C’est malheureusement ici raté, le message de propagande pro-américain est une fois de plus beaucoup trop prononcé.
Medal of travail, famille, patrie
Les missions s’enchainent très vite et on se retrouve tantôt à pieds, en voiture, en bateau ou encore en hélicoptère. Il est d’ailleurs possible de piloter bateaux et voitures. Ces dernières profitent de missions à part entière qui, à défaut d’être parfaitement réalisées, sont fraîches et coupent un peu avec le pan pan boum boum des FPS classiques. A pieds, les missions sont toutes quasiment identiques, on commence plutôt furtivement, l’ennemi nous détecte, on tire dans tous les sens. Classique. Des phases de sniper viennent également se joindre à la fête mais sont tout simplement horribles et ratées ! Les trajectoires des balles sont incompréhensibles, les ennemis sont très peu nombreux mais très adroits et comble de tout, il est impossible de les tuer tant que le marqueur d’objectif ne les désigne pas. On a beau leur vider un plein chargeur au milieu des deux yeux et tels des Terminator ils ne bronchent pas. Une fois l’ennemi désigné, le joueur déboussolé a donc quelques secondes pour toucher au but sous peine de game over. Mais comment savoir quel ennemi va être désigné à l’avance ? Comment simplement leur tirer dessus vu que le fusil de sniper tire ou il veut ? La réponse se résume en trois mots : die & retry. A force de recommencer ces séquences on pourra savoir dans quel ordre les tuer et surtout compenser le tir de fusil, il faut tirer une cinquantaine de centimètres au dessus de la tête des ennemis pour les tuer, logique. J’ai déjà vu devoir ajuster un tir à cause du mouvement ou du vent mais la les ennemis sont statiques et les conditions météorologiques sont les plus clémentes possible.
Medal of bravoure
Techniquement le jeu impressionne, les effets de destruction sont très bien rendus et on pourra détruire à loisir les planches de bois derrières lesquelles les ennemis se mettent à couvert. Certaines corniches peuvent également être abîmées pour atteindre un méchant terroriste un peu trop bien caché. De jolis effets viennent également ponctuer les ouvertures de portes. En bon soldat des forces spéciales que vous êtes vous n’ouvrirez pas les portes en tournant la poignée. Ici on enfoncera à grand coups de pieds, coups de tomahawk, tir de fusils à pompe et j’en passe. Pour surprendre une tripotée d’ennemis dans une pièce il faut arriver en fanfare me direz-vous. C’est sympathique durant un moment mais il devient très vite ennuyant de devoir se fader ses ouvertures à chaque porte que l’on croise, et croyez-moi il y en a beaucoup.
Dans tous les FPS actuels le mode solo est bien souvent un prétexte pour amener le plus vite possible les joueurs à passer au multi. Ici on sera surpris de constater que le multijoueur ne profite pas du même moteur que la campagne solo. Les graphismes datent quelque peu et font tache face au moteur Frostbite 2. Le principale feature du multi est le fait de jouer en équipe mais en sous division de deux joueurs. Notre compagnon attitré pourra donc nous soigner, nous donner des munitions et surtout nous voir à travers les murs. C’est très pratique pour couvrir intelligemment un point ou élaborer des stratégies. Malheureusement la plupart des joueurs croisées sur le Live n’auront que faire de tout cela et vous laisseront bien vite tomber au profit de techniques bien plus expéditives. Les modes sont classiques, deathmatch, capture de drapeau… Le multijoueur aurait malgré pu s’en sortir mais les respawn sont les plus étranges que j’ai pu voir dans ma vie de gamer. On peut réapparaitre n’ importe où, même sous le nez d’ennemis, pas très pratique…. En enchainant les kills on profite également d’améliorations dévastatrices comme une tourelle posée sur un hélico qui permet d’enchainer une dizaine de kills les doigts dans le nez. Agréable pour le joueur qui en profite, trop pénalisant pour les autres. Les six classes disponibles ne parviendront également pas à vous enthousiasmer car on se rendra vite compte que c’est la classe de base qui est le plus adaptée aux maps étroites et sans grand génie.
+
- La conduite des voitures
- Effets visuels agréables
-
- Durée de vie trop faible
- Bugs trop nombreux
- Multi bâclé
- Propagande énervante