Test : Metal Slug Tactics sur Xbox Series X|S
Fun'n gun ?
Niveau contexte, on pourrait difficilement faire plus court. En deux phrases, le joueur apprend que le général Donald Morgen, le grand méchant dictateur qui faisait figure d’antagoniste dans les précédents épisodes de la franchise, est de retour. L’armée rebelle a refait surface avec lui et le gouvernement mondial à, une fois de plus, décidé d’envoyer son équipe de choc pour libérer Sirocco City. Comme son nom l’indique, Metal Slug Tactics prend un nouveau virage pour délaisser une fois de plus le genre du run’n game. Après le tower-defense et le jeu de tir à la troisième personne, cette fois-ci la franchise de SNK opte pour le T-RPG, avec des combats au tour par tour et des déplacements qui se font case par case. Un genre qui avait bien fonctionné avec Final Fantasy ou Persona, et qui attise forcément la curiosité quand il s’agit de Metal Slug.
Le principe de base est donc simple, on évolue sur des cartes en 3D isométrique avec la nécessité de se débarrasser d’un certain nombre d’ennemis ou d’accomplir un objectif précis pour passer à la mission suivante. En guise d’introduction, un tutoriel vient détailler le principe pas à pas, histoire de ne pas laisser de côté les joueurs qui découvriraient ce genre axé vers la stratégie. Une volonté de s’ouvrir au plus grand nombre qui a amené les développeurs à ne pas compliquer inutilement le game-design avec, par exemple, la présence de petites barres de vie et des points de dégâts raisonnables. Ici, chacun de nos héros possède dix points de vie, et les ennemis généralement un peu moins que ça. Les calculs sont donc assez simples à faire, d’autant que les dégâts potentiels d’une attaque sont indiqués en amont d’une offensive lancée par le joueur. Un bon point, qui permet d’étudier plusieurs stratégies, entre efficacité immédiate et nécessité de protéger son groupe, pour finalement envisager la meilleure option en anticipant le tour d’après, un peu comme dans une partie d’échecs.
Et même si le titre s’appuie sur un univers qui existe près de trente ans, il n’est évidemment pas obligatoire de connaitre la franchise pour se lancer dans l’action. Au départ, seuls trois personnages sont disponibles, Marco, Fio et Eri, et six de plus (Tarma, Trevor, Nadia, Ralf, Clark, Leona) sont à débloquer en terminant le jeu de différentes façons. Un principe qui fait écho aux titres old-school, bien loin des habituels contenus additionnels à acheter pour obtenir un jeu complet. En revanche, Metal Slug Tactics n’échappe pas à la tendance du rogue-like et propose à la fois des niveaux aléatoires, mais surtout un retour à la case départ en cas de défaite de l’équipe dans un niveau. Là où un Fire Emblem joue la carte du permadeath, le titre de Leikir Studio préfère miser sur une courbe d’apprentissage qui doit permettre au joueur de devenir meilleur essai après essai. Malheureusement, si le principe possède certains avantages, il procure tout de même assez rapidement un sentiment de répétitivité à force de revenir au point de départ.
D’autant que le titre ne propose que quatre zones, avec leurs propres caractéristiques certes, mais aux environnements plutôt redondants. A ce sujet, Metal Slug Tactics ne possède pas le charme habituel d’une production DotEmu, avec des graphismes fidèles aux premiers épisodes de la saga, mais à qui il manque un petit plus, comme ça avait pu être le cas avec Shredder’s Revenge ou Ys Origins. Autre problématique, les menus semblent avant tout penser pour les joueurs PC. Même s’il est assez simple d’y naviguer à la manette, les diverses options à afficher font fouillis, en plus d’avoir des textes beaucoup trop petits. C’est d’autant plus dommage que l’aspect rogue-like du titre signifie que l’on peut récupérer tout un tas d’atouts qui viennent s’ajouter aux compétences de base de nos héros, et qu’il est important de ne pas choisir au hasard pour rester compétitifs à mesure que les niveaux se corsent.
Pour en venir au gameplay, le studio s’appuie assez largement sur ce qui fait le succès du genre du T-RPG, avec la présence de case où se mettre à couvert pour augmenter sa défense, des cases surélevées pour se protéger d’attaques à distance, et quelques interactions possibles avec le décor. Nos héros possèdent chacun deux armes, dont une plus puissante mais à usage limité. Des attaques spéciales peuvent également être lancées à condition d’avoir accumulé suffisamment d’adrénaline. Mais là où Metal Slug Tactics pousse l’aspect tactique bien comme il faut, c’est sur son système de synchronisation. En plaçant stratégiquement chaque héros sur la map, on peut ainsi réaliser des combos pour éliminer des ennemis bien plus facilement. Il devient alors nécessaire d’utiliser intelligemment nos troupes, tout en prenant garde au tir ami, notamment avec un personnage comme Eri qui mise sur les armes explosives et donc capables de couvrir une zone plus large que les autres. A ce sujet, la plupart des personnages sont équipés de fusil ou de pistolet, comme Marco, et peuvent ainsi attaquer à distance, tandis que certains sont plutôt adeptes du couteau et condamnés au corps-à-corps.
Une fois que l’on a tout pris en compte, on peut déjà se lancer plus sereinement dans la bataille. Généralement, la map donne accès à deux ou trois missions différentes, à choisir selon le type d’objectifs à remplir. Si certains seront plus à l’aise dans l’élimination de cibles désignées, d’autres opteront peut-être pour de l’escorte ou de la survie sur un certain nombre de tours. On regrette tout de même une difficulté un peu trop aléatoire, ce qui peut réduire rapidement à néant une run qui semblait pourtant bien engagée. Pour éviter d’être trop punitif, les développeurs ont tout de même eu l’idée d’ajouter une option «1-up» qui permet de ressusciter deux fois un personnage par partie, du moins dans le mode de difficulté de base. Récolter des pièces en réalisant des objectifs secondaires offrent aussi la possibilité d’améliorer les atouts, ou d’en acheter de nouveaux. On peut ainsi se faire livrer le célèbre Metal Slug SV-001, un tank bien utile quand il s’agit de se débarrasser d’un boss, dont les barres de vie sont parfois impressionnantes. C’est appréciable, même si cela ne suffit malheureusement pas à faire de ce titre un véritable incontournable du genre.
+
- Ambiance old-school intéressante
- Système de synchro bien trouvé
- 9 persos, la majorité à débloquer
- Univers respecté
-
- Aspect rogue-like discutable
- Sentiment de répétitivité
- Graphismes rétros décevants et décors peu nombreux
- Menus qui manquent de clarté