Test : Mini Ninjas sur Xbox 360
Faut pas confondre Mini et Mickey !
Mini-Ninjas c’est une ambiance et des sensations particulières. Bien entendu le titre du jeu fait référence aux héros que vous allez diriger tout au long de l’aventure. Rarement utilisés de manière permanente dans un jeu, les personnages SD (de l’anglais Super Deformed) donnent une saveur originale au titre avant même d’avoir glissé la galette dans la console. Souvenez-vous par exemple de Final Fantasy VII où les protagonistes avaient une taille normale lors des combats, mais arboraient un physique plus disgracieux lors des déplacements et des cinématiques. De gros bras, de gros pieds et une grosse tête – et Sim n’a rien à voir là dedans – il n’en fallait pas plus pour donner un côté décalé, rigolo et surtout attachant aux personnages. Il en est de même dans ce Mini-Ninjas. Même si les puristes diront qu’il ne s’agit pas réellement de SD, force est de constater que le rendu du chara-design s’en rapproche fortement, et c’est donc avec plaisir que l’on dirige nos six héros minuscules.
Le jeu est lancé. On retrouve Hiro, un mélange entre Ryu Hayabusa et Charlie des Minipouss, dont la panoplie complète de ninja dissimule en permanence une frimousse craquante et expressive malgré le paradoxe. Votre grand-père adoptif vient alors vous annoncer qu’il est temps de partir à l’aventure et vous remet l’accessoire indispensable à votre quête : un chapeau ninja trois fois trop grand mais fort utile pour voguer tranquillement sur les rivières ou dévaler des montagnes lorsqu’une avalanche veut vous faire la peau. Le but initial de cette mission sera de retrouver vos cinq compagnons d’entraînement qui ont disparu un à un. Le premier compatriote ne sera toutefois pas bien long à récupérer dans vos rangs puisqu’en grand gourmand il est simplement parti s’alimenter sous le pommier du village. Des retrouvailles rapides qui vous permettront de vous familiariser avec les commandes de base. En ce qui concerne les quatre autres disparus, la tâche s’annonce un peu plus compliquée. Désireux de percer le mystère de l’armée maléfique, vos équipiers se sont fait enlevés les uns après les autres et il vous faudra progresser dans les camps ennemis afin de tous les libérer et ainsi augmenter votre puissance d’attaque.
Mon kimono est sale, j’ai du jutsu !
Chacun des six héros possède ses propres aptitudes au combat. Hiro est le seul à pouvoir lancer des jutsus, Futo et son physique imposant permettront de venir à bout des plus grands ennemis, Kunoichi jouera de sa lance pour attaquer tout en conservant de la distance, Shun l’hyper-actif usera de son arc, Tora quant à lui suivra les traces de Wolverine avec ses lames acérées, et pour finir Suzume viendra mettre une note de poésie avec sa flûte capable de faire danser une armée entière. Un panel très diversifié mais qui sera trop peu exploité au final tant les jutsus d’Hiro sont indispensables pour progresser. A noter que vous pourrez switcher entre les personnages autant de fois que vous le voudrez et à n’importe quel instant, bien entendu à partir du moment où vous aurez libéré le ninja que vous souhaitez diriger. Seule la scène du boss final vous obligera à contrôler Hiro, vous empêchant de switcher avec un autre.
Au premier abord on pourrait penser que Mini-Ninjas propose un univers totalement ouvert, mais il n’en est rien. Le jeu est découpé en plusieurs niveaux – vingt-deux pour être précis – dont un niveau didacticiel et cinq niveaux de boss. Malgré tout, il sera parfois possible d’emprunter des chemins dérobés dans la plupart de ces niveaux, dont certains vous permettront d’obtenir de nouveaux jutsus plus ou moins puissants. Tout au long du parcours vous aurez également l’opportunité de libérer des animaux prisonniers, de ramasser des ingrédients nécessaires à la création de potions, de collecter des pièces d’or, etc… Un véritable vivier pour qui aime chercher et explorer. D’ailleurs, l’un des jutsus d’Hiro vous permettra de diriger les animaux et ainsi repérer plus facilement ces items grâce au flair de nos amis à poils. Toutefois, ces objets seront tous plus ou moins dispensables pour parvenir au bout de l’aventure. Cela constitue d’ailleurs un défaut majeur puisque l’on aura le choix de traverser rapidement les niveaux et cela même avec la difficulté maximale. Exception faite pour le dernier boss ! Contrairement aux quatre autres ninjas gigantesques qui sont d’une simplicité déconcertante – mais drôlement originaux (mention spéciale pour le maître-ninja qui s’empoisonne avec ses propres pets) -, le dernier boss vous donnera du fil à retordre. Dans l’ensemble, le jeu tente de séduire un public très large et offre une durée de vie honorable. Tout pour réussir vous dis-je !
Graphiquement le titre propose une 3D très agréable à regarder. Les niveaux sont suffisamment diversifiés même si quelques paysages reviennent régulièrement, faute à la trame scénaristique. La forêt, la grande rivière, les châteaux, le pays enneigé, tous les décors nous rappellent le Japon médiéval auxquels s’ajoute une bande-son sobre mais dans le ton de l’ensemble. Les développeurs de Io Interactive se sont également régalés au niveau des clins d’oeil. Si on a déjà cité Wolverine plus haut, on peut également citer James Bond et sa descente survitaminée de la montagne enneigée. La taille ridicule des personnages leur permettra également de se fondre dans les herbes hautes pour surprendre l’ennemi à la manière de… Hitman ! Ces mêmes ennemis qui redeviendront de simples animaux une fois annihilés, comme chez un célèbre hérisson bleu. Il est encore plus évident de trouver quelques similitudes avec Shinobi ou Tenchu, tout en conservant une identité propre, et sur ce point, autant dire que la mission est réussie haut la main.
+
- Une patte graphique de toute beauté
- Des héros mignons et rigolos
- L'ambiance du Japon médiéval
- Les variantes de gameplay
-
- Deux/trois ninjas inutiles
- Un bestiaire peu varié