Jeux

Mirror’s Edge Catalyst

FPS | Edité par Electronic Arts

6/10
6.0/5
One : 09 juin 2016
27.06.2016 à 19h01 par - Rédacteur

Test : Mirror's Edge Catalyst sur Xbox One

Cours Forest, cours !

Il y a huit ans, le studio suédois DICE qui a connu le succès avec la saga Battlefield, surprend tout son monde avec une nouvelle licence totalement originale. Un jeu nous plongeant dans le corps de Faith, une messagère dans un monde corrompu et sous contrôle, dans un système de parkour en vue à la première personne. Malgré quelques bonnes critiques, le jeu a dû cravacher pour décrocher son statut de jeu culte à cause de ventes plus que mitigées. Il aura donc fallu huit années pour pouvoir revoir Faith et via un reboot que notre héroïne est de nouveau prête à se révolter contre ce monde qui cherche à nous priver de notre liberté. Monde ouvert, nouveau design, gameplay modernisé, ce reboot est-il le digne successeur du jeu d'origine ?

Commençons par l’histoire de ce Mirror’s Edge Catayst, sans trop en dire bien évidemment. Reboot oblige, le jeu nous narre une histoire qui ne s’incruste aucunement au premier opus puisque certains personnages n’ont pas du tout le même rôle. Nous commençons donc avec une Faith Connors qui sort de prison suite à un événement non divulgué dans le jeu (ou très vaguement) et notre messagère préférée devra donc refaire ses preuves et rembourser ses dettes suite à son emprisonnement. C’est donc dans sa tentative de renouer rapidement avec son boulot de messager que Faith va se retrouver, de nouveau, en confrontation avec Gabriel Kruger et son entreprise KrugerSec. Nous n’irons pas plus loin afin de gâcher toute surprise mais l’aventure de ce Mirror’s Edge Catalyst débute ainsi et permet de découvrir les alliés qui permettront à notre héroïne d’accomplir ses objectifs.

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Pour raconter cette nouvelle histoire, DICE a décidé de mettre les petits plats dans les grands puisque nous passons des cinématiques dessinées à des cinématiques réalisées avec le moteur du jeu et qui se font bien plus présentes. Une très bonne chose sachant que la modélisation des personnages est plutôt réussie et cela permet de proposer une histoire, plutôt banale certes, rythmée avec des scènes venant directement d’Hollywood et un univers plus approfondi via ses personnages secondaires sans oublier Faith qui semble plus humaine que jamais.

« Catalyst possède des bruitages de très bonnes factures et nos gestes, nos actions sont parfaitement retranscrits. Malheureusement, ce n’est pas forcément le cas des voix françaises  »

L’histoire étant plutôt oubliable, cette mise en scène permet de garder le cap et de vouloir continuer aux côtés de Faith afin d’en profiter un maximum, d’autant plus que la bande-originale est un des gros points positifs du jeu. En effet, les musiques s’insère parfaitement dans nos diverses aventures, qu’elles soient contemplatives ou qu’elles accompagnent les scènes d’actions, elles ne trahissent jamais ce Mirror’s Edge Catalyst comme ce fut également le cas lors du premier épisode. Justement, en continuant dans le même registre de son grand-frère, Catalyst possède des bruitages de très bonnes factures et nos gestes, nos actions sont parfaitement retranscrits. Malheureusement, ce n’est pas forcément le cas des voix françaises. Ce qui est dommage étant donné que nous ne sommes pas en face des mauvais comédiens de doublage puisque Cédric Dumond ou encore Fily Keita sont loin d’êtres des amateurs, au contraire.

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Du côté du gameplay, nous retrouvons vite nos marques (même s’il y a quelques changements au niveau des contrôles) du premier opus mais avec une modernisation qui apporte une fluidité du mouvement encore plus grisante même si, pour contrebalancer, nous notons l’apparition de quelques passages ‘assistés’. En effet, la gestion des sauts, notamment sur les tuyaux, ne posera plus aucun souci dans ce Catalyst alors que ce n’était pas rare de s’y reprendre à plusieurs reprises dans le premier opus. Faith semble ‘aspirée’ mais en soit ce n’est pas dérangeant puisque cela permet de ne pas casser le rythme de nos courses. D’autant plus que Faith épouse de plus en plus le décor avec des interactions qui fluidifient encore plus notre course comme ce petit tuyau qui permet à Faith de tourner en s’appuyant dessus ce qui permet de garder notre vitesse. Ajoutons également l’arrivée d’un grappin (c’est à la mode !) qui permet de rejoindre en endroit inaccessible, tant par la longueur que la hauteur, mais aussi de débloquer un chemin qui était bloqué par un élément du décor destructible. L’ajout du grappin est d’ailleurs très intuitif et permet de dynamiser encore plus nos folles courses sur les toits ou dans les immeubles.

« La modernisation du gameplay et ses petits ajouts permettent de jouir d’une aventure encore plus fluide et dynamique.  »

Justement, concernant nos courses, il est désormais possible de pousser une petite accélération grâce à notre jauge de concentration et il est même possible de débloquer de nouveaux mouvements pour aller plus vite, mieux se réceptionner et ainsi de suite. Tout ce qui permet à Faith de contrôler au mieux sa course et de jouir parfaitement du gameplay lors des phases de parkour. Il est dommage de constater que de nombreux mouvements, bloqués à la base, viennent directement du premier opus. La roulade de réception, le saut retourné étaient des mouvements que nous pouvions compter comme acquis depuis le départ et ce n’est plus – malheureusement – le cas. Les capacités à débloquer contiennent également des améliorations de tenues qui permettent notamment de troubler nos adversaires via notre gant connecté mais aussi gagner des mouvements de combats qui seront eux-mêmes utilisés via la jauge de concentration, qui diminue lorsque Faith ralentit.

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Justement, les combats qui ont été énormément mis en avant par DICE, parlons-en. Le premier opus proposait un système de combat particulièrement oubliable mais, il permettait néanmoins de mettre K.O. nos adversaires si nous arrivions à le désarmer (pour utiliser son arme ou non) via une chorégraphie de combat très stylisée. Dans Catalyst, nous avons également le droit à la même chose (en vue à la troisième personne), très bien mise en scène mais qui semblent se déclencher au hasard ou de manière très spéciale, ce qui fait que le spectacle n’est pas toujours au rendez-vous. Ici, point de désarmement, il faudra tirer profit de la présence des décors (en prenant de la vitesse) afin de jouer des poings et esquiver afin de prendre de revers son adversaire et de mieux contre-attaquer.

« l’intelligence artificielle est totalement aux fraises au point qu’il est pratiquement impossible de mourir, sauf erreur.  »

Plus complet, plus dynamique et plus spectaculaire, le système de combat avait tout pour plaire sur le papier mais malheureusement les combats (obligatoires ou non) ne sont pas palpitants et ce ne sont clairement pas nos adversaires qui vont changer la donne. En effet, l’intelligence artificielle est totalement aux fraises au point qu’il est pratiquement impossible de mourir, sauf erreur, puisque l’I.A. (composée de différents types d’ennemis) tape dans le vide, ne se coordonne pas et il est très facile de s’en sortir, ce qui n’était pas vraiment le cas dans le premier opus. Le système de combat mis en avant par DICE est donc une petite déception. Loin d’être la phase de gameplay principale, il manque tout de même de profondeur vis-à-vis des capacités athlétiques et acrobatiques de Faith Connors qui sont dévoilés lors des finishs et de certaines scènes cinématiques. Gageons que DICE corrige ce soucis lors du prochain opus.

Avec cette ‘suite’, DICE a décidé de quitter ses couloirs de Mirror’s Edge pour un monde ouvert offrant plusieurs chemins, plus ou moins rapide, ainsi que la possibilité de l’explorer en courant sans véritable but. Monde ouvert oblige, Mirror’s Edge Catalyst propose différentes quêtes annexes et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles manquent clairement d’originalité et qu’elles ne représentent que des ajouts de remplissage artificiel afin de combler une durée de vie du mode histoire trop courte, comme son prédécesseur. Faire des courses, récupérer de nombreux items, détruire des antennes-relais et apporter un objet d’un point A à un point B, etc. Bref, on retrouve les mêmes ingrédients que dans la grande majorité des mondes ouverts. Pour être mauvaise langue,  on dira que pour une fois la quête Fedex colle parfaitement au jeu puisque Faith est une messagère. Cela dit, le titre permet de créer ses propres objectifs comme un élément à récupérer (le Pulse), ou plus intéressant, une course (via checkpoints ou non) afin de se mesurer aux talents qui peuplent la planète mais aussi votre liste d’amis. Un ajout qui va donc permettre de rallonger un peu l’intérêt du jeu, après avoir complété l’histoire principale, afin de jouer des chronos.

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Pour se retrouver dans ce monde ouvert, le jeu nous permet de jouir d’un GPS à trois crans. Le premier est la désactivation totale de ce dernier ce qui implique que vous n’aurez aucun repères et que vous allez sûrement courir dans le vide et mourir de nombreuses fois. Le second cran vous permet donc de reprendre le principe du premier Mirror’s Edge avec la direction à prendre via des éléments du décors qui attirent notre regard via la simple couleur rouge. Nous n’allons pas vous mentir, ce fut une idée parfaite lors du premier opus et cela s’ancrait parfaitement dans la logique du jeu mais dans un monde ouvert, tout est différent et à moins de vouloir crapahuter pendant de longues minutes afin de trouver le bon chemin, nous vous conseillons la troisième option. Le Sens Urbain de son doux nom permet d’avoir un fil d’Ariane qui dessine le chemin via un flux visuel de couleur rouge, cela pour indiquer au joueur quel est le chemin à prendre. Toutefois, sachez bien que le chemin indiqué est le chemin le plus logique, mais il n’en est en aucun cas le plus rapide et il faut avoir ceci en tête lors de vos courses contre la montre. Mais l’expérience, certes assistée, n’en reste pas moins agréable et logique avec ce Sens Urbain et cela colle parfaitement avec la philosophie de la saga. Cela permet d’enchaîner les acrobaties, de surmonter tous les obstacles avec fluidité, dynamisme et surtout de bénéficier d’une réelle sensation de vitesse et de fun.

« Pour être mauvaise langue,  on dira que pour une fois la quête Fedex colle parfaitement au jeu puisque Faith est une messagère.  »

Artistiquement, le titre reprend ce qui avait fait la force de la saga avec des décors épurés qui font ressortir la couleur rouge, synonyme de décors interactifs, même si le jeu se montre plus coloré avec notamment quelques intérieurs possédant de jolies décorations et ameublements. Cela flatte d’autant plus la rétine que le jeu est plutôt agréable visuellement avec des effets de lumières plutôt bien réalisés qui font ressortir les couleurs présentes et qui se reflètent sur les habitations futuristes qui sont reluisantes. Les nombreux effets sont également réussis mais ce qui est le plus criant c’est forcément la modélisation des visages et les animations qui permettent de rentrer pleinement dans l’univers du jeu. Malheureusement, le titre a dû faire des concessions afin de garder un 60fps dans toutes les conditions. En effet, le jeu n’est pas d’une propreté exemplaire graphiquement parlant avec des textures qui s’affichent parfois tardivement, voire même de l’absence de textures en contrebas. Rien de réellement handicapant mais nous aurions pu espérer une meilleure performance du moteur Frosbite.

6/10
Loin d'être une suite révolutionnaire, Mirror's Edge Catalyst capitalise sur les points forts du premier opus (direction artistique, bande-sonore et le gameplay) en modernisant le tout afin d'être à la page. DICE en profite également pour proposer une histoire bien mieux mise en scène, même si le fond reste toujours un prétexte aux phases de parkour. Cependant, malgré cette modernisation de la mise en scène et du gameplay, Catalyst propose un monde ouvert qui n'apporte pas grand chose avec des quêtes Fedex et une optimisation graphique loin d'être digne du Frostbite malgré un jeu relativement agréable à l’œil. Ajoutons à cela, un système de combat décevant par rapport à ce que promettait le titre ainsi qu'à une intelligence artificielle quasi absente et indigne du premier opus. Loin d'être un mauvais jeu, Mirror's Edge Catalyst semble trop s'éparpiller pour être une suite aussi culte que le précédent opus. Cependant, celui qui s'intéresse aux sensations de parkour ne sera absolument pas déçu et même agréablement surpris avec les petits ajustements.

+

  • Les sensations de parkour
  • Une bande-sonore au top
  • Agréable visuellement
  • La mise en scène hollywoodienne
  • Faith Connors est attachante
  • La création de contenu multijoueur
  • Le grappin apporte encore plus de dynamisme
  • Un gameplay modernisé...

-

    • ... Même si trop facilité
    • Une intelligence artificielle aux fraises
    • Mode histoire trop court
    • Les missions secondaires rallongent la durée de vie de manière artificielle
    • Manque d'optimisation graphique
    • Un doublage français en deçà de nos espérances
    • Un système de combat qui aurait mérité plus de profondeur