Test : Monkey Pirates sur Xbox One
Les révoltés du banana split
Monkey Pirates, c’est un peu la planète des singes qui aurait trouvé son avènement au XVIème siècle. Quatre capitaines de navires se disputent ainsi la maîtrise des mers du globe, illustrée ici par des batailles jouables jusqu’à quatre, aux commandes d’autant de bateaux disposant chacun de leur spécificité : rapidité, portée des boulets, maniabilité ou cadence de tir. On ne sait pas vraiment dans quel contexte cette bande de singes a décidé de se bastonner, Monkey Pirates ne proposant pas de mode histoire ou quoi que ce soit d’assimilé ; on apprend néanmoins très vite que cela se passe dans des arènes rectangulaires, vues du dessus à la manière d’un Micro Machines et où il est possible de se mouvoir librement pour traquer ses adversaires. Face à l’IA ou de deux à quatre joueurs en local, les batailles se disputent selon trois modes de jeu : le traditionnel match à mort, le mode demandant à conserver le plus longtemps possible un drapeau pour engranger des points et enfin la course aux bananes. Ce dernier, quelque peu déroutant, récompense le joueur qui a collecté le plus de bananes avant la fin du temps imparti, sachant qu’il perd sa cargaison au profit de son agresseur à chaque fois qu’il est détruit. La course a donc vite fait de tourner au match à mort.
La principale originalité de Monkey Pirates réside dans les déplacements. Pour avancer, le navire doit prendre en considération le sens du vent, indiqué à l’écran par un cercle de différentes couleurs entourant l’embarcation. Pointer vers le vert nous permet d’avoir le vent dans le dos et donc de nous déplacer rapidement, alors qu’à l’inverse, il est tout bonnement impossible d’avancer en faisant face au vent. Si cette jouabilité demande un certain temps d’adaptation (il faut aussi s’habituer à la direction « fixe », c’est-à-dire qui ne s’inverse pas selon le positionnement du navire à l’écran), elle donne à Monkey Pirates une approche intéressante. A côté de cela, une pression sur la touche dédiée permet de faire virer brusquement le navire pour changer de direction rapidement et éviter un rocher qui traînait par là. Apprendre à maîtriser son bateau est vraiment une priorité dans Monkey Pirates. Certaines maps regorgent de petit pièges et autres passages étroits qui n’attendent qu’une chose : que les navires des imprudents viennent s’y écraser.
« Apprendre à maîtriser son bateau est vraiment une priorité dans Monkey Pirates. Certaines maps regorgent de petit pièges et autres passages étroits qui n’attendent qu’une chose : que les navires des imprudents viennent s’y écraser »
Puisque l’on évoque les cartes, sachez que le soft en propose une bonne dizaine, d’inspirations diverses (de la mer turquoise à la banquise) et plus ou moins chargées en rochers à éviter. L’offre se révèle ainsi plus qu’honorable et permet de varier un peu les plaisirs. Monkey Pirates propose également une dizaine d’atouts dans lesquels il faudra piocher pour déterminer notre avantage pour les manches à venir : résistance accrue, immunité contre certaines attaques ou encore largage de mine à chaque fois que l’on se fait couler. Au cœur des affrontements, on retrouve également toutes sortes de bonus et autres objets à ramasser. A la manière d’un Mario Kart, on dispose alors d’un bonus comme un tir étendu, de balles qui rebondissent, des mines et même la possibilité d’être temporairement insensible au sens du vent. Enfin, des coffres bleus apparaissent parfois et leur contenu vient modifier les règles du jeu en inversant les commandes, en modifiant le sens du vent ou en faisant s’abattre un typhon sur la map.
Monkey Pirates ne lésine donc pas sur les petites choses pour faire de son expérience un moment de compétition conviviale, pas non plus désagréable d’un point de vue esthétique. L’ennui, c’est que l’on a rapidement fait de s’en lasser. De la relative difficulté de la prise en mains résultent des affrontements brouillons où l’on peine à s’imposer, en passant plus de temps à redresser la barre plutôt qu’à tirer (sachant que les tirs ne sont pas non plus d’une précision folle). Sur les maps complexes, le fait que la navigation face au vent puisse stopper totalement le navire constitue une véritable gêne : on ne peut avancer, le demi-tour est difficile et on finit par mourir soit écrasé contre un rocher, soit sous le feu ennemi. Les batailles prennent régulièrement l’air d’une cour de récréation, sans grand intérêt en solo. D’une part à cause des modes de jeu se limitant aux trois types de versus et à une poignée de défis ; d’autre part parce que l’IA elle-même semble avoir de sérieux problèmes pour contrôler son embarcation. Parfois brutale d’efficacité, l’IA va aussi passer plusieurs secondes totalement immobile ou ira s’encastrer dans un rocher sans raison, jusqu’à s’auto-détruire. Mieux vaut donc être accompagné pour jouer à Monkey Pirates, mais inutile de compter sur vos amis du Xbox Live : le jeu de Henchmen se joue uniquement en local.
+
- Une dizaine de maps
- Beaucoup d'objets utilisables
- Esthétiquement sympathique
- La gestion du vent originale...
-
- … Mais elle complique la prise en mains
- Brouillon
- IA très perfectible
- Multi local uniquement
- Intérêt en solo inexistant