Test : Monster Crown sur Xbox One
La franchise Nintendo a encore de beaux jours devant elle...
Monster Crown est un jeu indépendant disponible depuis quelques mois sur Switch, et sorti il y a peu sur nos consoles Xbox. Proposant une expérience similaire (mais suffisamment éloignée) des jeux Pokémon, le titre se veut plus sombre et plus exigeant que ne le sont les titres Nintendo. Un pari partiellement réussi qui mérite réflexion.
Commençons par l’aspect visuel du titre. Monster Crown est un jeu qui aurait pu réellement atterrir sur Game Boy Color tant il y ressemble. D’inspiration pixel, ce Pokémon like propose une expérience visuelle sobre, et sans fioriture. Ne vous attendez pas à quelque chose d’incroyable, ni même du niveau d’un Stardew Valley. Monster Crown est d’une simplicité qui divisera. Soit on adhère à son style (qui reste agréable), soit on le déteste. Quoiqu’il en soit, la direction artistique vous amènera à découvrir des environnements variés tels qu’un désert, une forêt enchantée et maudite ou encore des sommets enneigés. Votre voyage sera donc suffisamment original et différent pour vous donner envie de le prolonger. Enfin, sur le plan sonore et musical, le titre se veut cohérent avec l’aspect visuel. On retrouve des bruitages à l’ancienne, mais également des morceaux de musique assez sympathiques, bien que trop répétitifs.
En termes de gameplay, Monster Crown propose au joueur de monter une équipe de huit créatures. Chacune d’entre elle appartient à un type différent, et comme dans Pokémon, le principe de résistance/faiblesse est de mise. Il faut donc réfléchir à la sélection de monstres que l’on intègre dans son équipe, l’objectif étant de parvenir à créer un équilibre et de pouvoir affronter n’importe quel adversaire. Seul bémol, de nombreuses créatures capturées et entrainées ne possèdent pas (ou tardent réellement à débloquer) une attaque liée à leur type. Un choix étrange et relativement illogique qui obligera le joueur à faire de nombreux changements en cours de partie. Des changements qui feront d’ailleurs partie de l’expérience, car en plus des 200 monstres à capturer (un chiffre vraiment conséquent), il est possible de les fusionner pour en obtenir de nouveaux, plus grands et parfois plus puissants. Les possibilités sont extrêmement nombreuses et il semble vraiment difficile de parvenir au bout du « Monstredex » qui vous est fourni.
Pour ce qui est de l’entrainement de vos petites créatures, le système est relativement classique. Chaque combat vous permet de glaner des points d’expérience qui seront répartis entre chacun de vos monstres (à noter qu’il est possible de désactiver cette option). Une fois au niveau supérieur, les caractéristiques de vos combattants évoluent et ces derniers apprennent de temps à autre une nouvelle attaque. Concernant ces deux derniers points cependant, cela manque cruellement de clarté. Des informations sont données, mais rien n’est réellement expliqué. De la même manière, aucune notification apparait quand vous débloquez une nouvelle attaque.
Au niveau des combats, le déroulement est assez simpliste. Les créatures que vous croisez sur la map sont toutes affrontables. Vous pouvez alors soit les vaincre et gagner de l’expérience, soit les attraper. Petit bémol cependant, certaines d’entre elles apparaissent à des endroits totalement inaccessibles, tandis qu’à d’autres moments, elles ne se montrent plus du tout. En plus de cela, il vous sera possible de rencontrer deux types de PNJ bien distincts. Le premier vous propose d’échanger un monstre contre un autre, le deuxième faisant office de dresseurs. Rien de particulier à dire concernant ces derniers, si ce n’est qu’ils sont relativement rares et que l’expérience est récoltée à la fin de chaque combat. De l’expérience qui sera répartie pour tous les monstres ayant combattu, même pour ceux dont les points de vie auraient atteint le zéro. Au niveau des combats en eux-mêmes, le déroulement est assez classique. La créature la plus rapide attaquera la première, suivie de l’adversaire. Petite particularité : il est possible en se défendant ou en changeant de créature d’accumuler jusqu’à quatre charges qui permettront, lors de la prochaine attaque, de décupler la puissance de cette dernière. Un fonctionnement qui offre davantage de tactique aux affrontements qui, par ailleurs, sont d’une lenteur abominable. Il faut ajouter à cela une ergonomie des menus si catastrophique que l’on évitera un maximum de les utiliser tant c’est pénible d’y naviguer. Un vrai problème pour un jeu de 2022.
Sur le plan scénaristique, Monster Crown se veut plus sombre qu’une très grande partie des jeux Pokémon (exception faite peut-être des épisodes Noir/Blanc). L’histoire est agréable à suivre, proposant un déroulement original, mais parsemé de quelques bonnes petites surprises. Cerise sur le gâteau : il vous sera demandé de faire des choix qui auront un impact sur la suite de l’histoire. Ils ne sont pas nombreux, mais ils ont le mérite d’exister. Bref, sur ce plan-là, le jeu fait le job.
Autre grosse différence avec les jeux Pokémon : la difficulté. Si dans les jeux Nintendo (notamment les derniers) il est possible d’écraser toute résistance avec un ou deux Pokémon, dans Monster Crown, c’est inenvisageable. Les combats se montrent ardus et retords, parfois même de manière trop arbitraire. Cette difficulté est d’ailleurs l’une des raisons qui vous poussera à farmer et à rechercher toutes les sources d’expérience possibles. Si l’idée de passer une heure ou deux à enchainer les combats pour gagner des niveaux ne vous plait pas, alors passez votre chemin. Il ressortira néanmoins de vos victoires un sentiment de satisfaction qui vous redonnera envie de persévérer et de tenter d’atteindre la fin de votre périple.
Avant de conclure, un petit mot sur la finition du titre qui est loin d’être exceptionnelle. Les quelques heures de jeu ont été jalonnées par de très (trop !) nombreux bugs en tout genre : monstres qui apparaissent n’importe où, marquage d’ombre ou d’éléments inexistants, sauvegarde non prise en compte, lignes de dialogues en anglais alors que le texte complet est en français. La liste pourrait être longue ! On supposera que les développeurs déploieront assez vite des correctifs, mais en l’état, difficile de ne pas le mentionner.
+
- Contenu colossal ;
- Système de fusion ;
- Scénario intéressant ;
- Ambiance globale.
-
- Finition qui aurait mérité quelques mois de travail supplémentaire ;
- Bugs frustrants ;
- Difficulté arbitraire ;
- Navigation dans les menus catastrophique ;
- Lenteur des combats.