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Successeur direct du l’édition n°6 sortie en 2023, Monster Energy Supercross 25 est là pour imposer du changement. En témoigne cette nouvelle numérotation, probablement plus parlante qu’elle ne l’aurait été avec un « 7 ». Ce sont néanmoins toujours les Italiens de Milestone que l’on retrouve au développement de cette adaptation officielle de l’univers du SX, gage d’une certaine sécurité s’il en est. Le Supercross, ses arènes et ses pilotes qui tutoient les cieux à chaque bosse franchie : voilà le genre d’ambiance survoltée dont on ne se lasse pas ici et que l’on est heureux de retrouver dans Monster Energy Supercross 25. Celles et ceux qui suivent avec attention le championnat ont d’ailleurs de quoi être satisfait car le jeu est à jour dès son lancement, que ce soit du côté des pilotes, des écuries et surtout des tracés officiels du championnat. Ce sont 17 circuits au total, auxquels s’ajoutent une demi-douzaine de tracés fictifs en plein air (façon courses de MX) et quatre autres taillés pour les courses de rythme. Il s’agit ici de successions de bosses en ligne droite où l’on s’affronte en tête-à-tête.

Si le jeu propose bien sûr un mode entrainement ô combien utile pour apprendre les bases de cette discipline technique qu’est le SX, Monster Energy Supercross 25 fait en revanche l’impasse sur une quelconque zone libre. On profite en revanche d’un mode deux joueurs en écran partagé, élément suffisamment rare pour être souligné. Pour le reste des modes de jeu, on reste dans quelque chose de classique : épreuve unique, championnat, carrière et multijoueur en ligne. Jouable à 16, le multijoueur n’est disponible pour l’heure que pour des parties sans classement, les choses sérieuses étant amenées à débuter dans les prochaines semaines via une mise à jour. La présence du cross-plateformes pour le multijoueur est en ce sens une bonne chose qui permettra de trouver une base de joueurs suffisante durant un bon moment. Enfin, Monster Energy Supercross 25 propose de personnaliser le casque et la combinaison de son personnage avec pas mal de liberté, et également de créer ses propres tracés et de les partager avec les autres joueurs.

Principale attraction, le mode Carrière évolue quelque peu au regard des précédentes éditions, bien qu’il conserve sa structure en trois temps. On débute par quelques courses dans la catégories « Futurs » et, en fonction des résultats obtenus, on signe un contrat en 250SX. C’est alors parti pour une saison complète avec à la clé un éventuel contrat dans la catégorie 450SX. Et au bout du chemin, le titre de champion de cette catégorie reine. Le cheminement est rythmé par un système de gestion des « followers », de la rivalité avec les autres pilotes et de la cohésion de l’équipe. Respecter les conditions du contrat signé quant à la place à obtenir permet naturellement d’augmenter le niveau de tout cela, mais il faut aussi composer avec les interactions sur les réseaux sociaux.

Rien de très nouveau ici, si ce n’est que l’on interagit plus fréquemment que dans la plupart des autres jeux avec les commentaires des autres pilotes et des fans. Le type de réponse donnée et autres likes mis ou pas influencent dans un sens ou l’autre l’évolution des trois niveaux précédemment évoqués. Cela peut également modifier qui sera l’éventuel rival du moment et comment évolue la saison, Monster Energy Supercross 25 s’appuyant sur plusieurs cheminements « scénaristiques » possibles en fonction de la façon dont évoluent les choses. Pas de quoi se passionner réellement, mais on note tout de même qu’il y a de l’intention. Par ailleurs, l’insertion au cœur du calendrier de courses de rythme et d’affrontements non-officiels sur les circuits fictifs apportent un brin de diversité à la progression. Plus intéressant mais pas révolutionnaire non plus est le développement de pièces pour la moto : on assigne un projet à l’équipe (moteur, freinage, suspension, etc.) qui développe cela après un certain nombre de weekends et nous permet, une fois la pièce installée, de gagner significativement en performances.

Un petit peu d’aide provenant de la mécanique n’est jamais inutile dans une simulation de courses. Peut-être plus encore dans Monster Energy Supercross 25 qui se veut être un jeu technique et exigeant, à l’image de la discipline dont il est l’adaptation. Manette en mains, on a retrouvé cette année un niveau de difficulté semblable à ce que proposait le quatrième épisode (avant de se ramollir un peu les deux années suivantes), à savoir impitoyable. C’est avant tout la nature du SX qui veut cela, car c’est une discipline de précision où chaque geste compte. Mal s’engager sur la première bosse, sauter trop loin ou trop haut sont autant d’erreur qui se paient sur de longs mètres. Le rythme n’y est pas, on perd du temps, des places et peut-être la course pour un saut mal géré. Il est nécessaire d’accepter l’idée de devoir apprendre à connaitre chacun des circuits et ses particularités avant d’espérer s’y imposer.

Il faut survivre aussi à la meute d’adversaires qui peut représenter un véritable calvaire si l’on ne s’en extirpe pas rapidement. Les développeurs annonçaient d’ailleurs une IA plus performante pour ce Monster Energy Supercross 25, capable de s’adapter progressivement aux conditions de course pour ajuster sa conduite. Si tout n’est pas parfait car on note encore quelques excès d’agressivité ou bien de temps à autres des manœuvres complètement stupides, on a bel et bien à faire à des adversaires au niveau élevé, dès le mode normal (on peut se faciliter un peu la vie en passant en facile). Toutefois un défaut récurent des jeux de courses semble subsister ici : alors que l’on a de notre côté naturellement beaucoup plus de mal à gérer la course sous la pluie, l’IA conserve des temps au tour quasiment identiques à ceux réalisés sur piste sèche. Il n’est ainsi pas rare de s’imposer gentiment un jour et de faillir lamentablement le lendemain face à une IA qui ne semble pas le moins du monde perturbée par une piste fondamentalement différente.

Monster Energy Supercross 25 est un jeu difficile à appréhender mais c’est aussi ce qui en fait indéniablement le charme. Il est bien sûr bon de rappeler que le jeu propose un certain nombre d’assistance pour rendre les choses moins brutales. On reste tout de même convaincu que seul le rewind apporte véritablement quelque chose : illimité et permettant de remonter le temps sur une bonne durée, il est un outil indispensable pour s’aider à mieux percevoir nos erreurs et à les corriger sans trop se frustrer. Pour ce qui est en revanche des aides au freinage et à l’accélération, le contrôle du poids du pilote ou encore le choix du type de physique dit « assisté », on vous dit la même chose qu’avec tous les autres tests de simulations Milestone : non seulement ça ne sert pas à grand-chose mais cela retire une partie du plaisir de jeu et la liberté nécessaire à la réalisation de bonnes performances. Mieux vaut y aller avec les moins d’aides possibles du départ et apprendre, même si cela parait au début insurmontable. Maitriser peu à peu Monster Energy Supercross 25 est un réel plaisir. La vitesse est au rendez-vous, les sensations au sol sont bien retranscrites, le son des moteurs est réussi. On souffre, on lâche quelques grossièretés, mais il y a au bout du chemin des moments de course superbes où l’on maitrise tout et où l’on a l’impression de conduire une chorégraphie à dos de moto. Ce qu’on aime dans le SX.

Le plaisir et les sensations prennent du galon avec Monster Energy Supercross 25 au regard des précédentes éditions. Aussi bien manette en mains que du côté des graphismes. Les développeurs ont ainsi travaillé avec l’Unreal Engine 5 pour proposer un jeu qui permet enfin aux motocross d’être raccord avec l’actuelle génération de consoles. Monster Energy Supercross 25 fait plaisir à regarder, notamment pour la modélisation des motos et le rendu des pistes. Pas de quoi crier au génie bien entendu, mais pour un jeu d’une catégorie de niche telle que le SX, l’ensemble est très satisfaisant et tourne sans aucun ralentissement. On note certes quelques petits couacs côté physique (quelques fois des trajectoires étranges lorsque l’on attaque un saut) mais rien de bien perturbant. Ce que l’on apprécie en revanche grâce à cette mouture tournée vers les machines actuelles, c’est l’évolution de la piste au fur et à mesure que les pilotes bouclent des tours. On imagine qu’il doit être possible de pousser les choses encore plus loin, mais il est pour l’heure déjà satisfaisant de constater que les ornières se modifient avec le temps. Une raison de plus pour se faire piéger, finir à terre et perdre lamentablement ? Sans doute. Mais ce n’est que pour mieux repartir en selle et viser coûte que coûte l’excellence.