Jeux

The Mooseman

Aventure | Edité par Sometimes You | Développé par Morteshka

7/10
One : 18 juillet 2018 Series X/S : 16 mars 2022
15.03.2022 à 15h32 par - Rédacteur en Chef

Test : The Mooseman sur Xbox Series X|S

Hip Hip Hip Oural

Après avoir fait l'actualité l'été dernier avec la sortie de Black Book, revoilà déjà les développeurs de Morteshka. La petite équipe de développement russe basée dans l'Oural a décidé de remettre en avant son tout premier projet, The Mooseman, avec une version Xbox Series X|S. Et comme nous n'avions pas eu l'occasion de tester ce titre à sa sortie en 2018 sur Xbox One, c'est le moment de rattraper notre retard.

L’aventure proposée par The Mooseman commence sobrement. Un départ un peu gâchée d’ailleurs par l’interface très sommaire des jeux édités par Sometimes You, avec l’utilisation incompréhensible de la police de caractère utilisée par la franchise GTA. Une entrée en matière agressive et franchement dispensable qui induit un petit manque de sérieux pour cet éditeur pourtant prometteur. Heureusement, le jeu s’ouvre sur une patte graphique largement plus originale et qui donne rapidement le ton. Dominé par des teintes de gris, l’aspect graphique du titre propose un vrai cachet, rappelant un peu Limbo dans son approche. D’autant que The Mooseman se présente comme un jeu dans lequel le joueur va devoir faire défiler l’écran vers la droite pour arriver au bout de sa pérégrination.

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Mais très vite, c’est plutôt l’aventure narrative de Never Alone qui semble avoir servi d’exemple aux développeurs de Morteshka. A la place de la culture et du folklore inuit, ce sont les mythes anciens de la région de Perm qui sont au coeur de cette aventure. Histoire de vous mettre dans l’ambiance, la narration se fait en langage komi-permiak, une langue encore parlée aujourd’hui dans une petite partie de l’Oural. Malheureusement, le point de départ de l’histoire manque de clarté malgré une traduction des textes en français. On se retrouve face à du texte mal construit avec un enchainement de mots qui, mis bout à bout, ne veut pas dire grand chose.

Pour démêler un peu cet amas d’explications sans queue ni tête, le jeu apporte des précisions à consulter dans l’interface assez régulièrement, à mesure que le joueur progresse dans l’aventure. Malheureusement, la première approche compliquée étant relativement décourageante, il faut se munir de beaucoup de courage pour tenter de se faire une idée globale de cette culture du kraï de Perm, d’autant que la pédagogie est aux abonnés absents. Pour preuve, il est nécessaire d’aller lire le synopsis du jeu pour savoir que le joueur dirige un homme-élan dans un monde créé par un Dieu sorti d’un oeuf de canard. Tout un programme.

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Heureusement, le gameplay se veut déjà plus simple et nettement plus agréable. Le principe du jeu est simple et vous demande de progresser à travers les mondes des mythes anciens, au milieu des esprits qui y vivent. Pour cela, le joueur dispose d’un pouvoir qui permet de révéler des objets et des êtres spirituels. Concrètement, il est possible de faire apparaitre des ponts, de diriger des esprits capables ou de déplacer des rochers pour vous créer une route vers un point inaccessible autrement. Car notre homme-élan est plutôt très limité dans ses mouvements et ne peut pas faire grand chose d’autre que d’aller de l’avant. Comble de la simplicité, les développeurs proposent même une option qui permet de faire avancer notre personnage automatiquement.

Quelques énigmes sont tout de même de la partie et même si elles ne représentent jamais de difficulté, elles ont le mérite d’être sympathiques à jouer. Celles-ci ne révolutionnent absolument pas le genre, mais elles offrent un tout petit peu de diversité à l’ensemble. De même les interludes, avec d’un côté le chasseur capable de tirer à l’arc et de l’autre l’oiseau qui évoluent sur un plan en deux dimensions et non pas sur une seule ligne, sont appréciables. L’obtention d’un pouvoir sous forme de bouclier apporte aussi un petit plus, et vient surtout rappeler qu’il est possible de mourir dans The Mooseman. Heureusement, une cinquantaine de checkpoints sont là pour vous faire repartir du bon pied si jamais vous veniez à tomber sur un os. Malgré tout, il faut compter moins de deux heures pour arriver au bout du périple.

Côté direction artistique, c’est une franche réussite avec des animations volontairement saccadées, des personnages crayonnés, et certains thèmes musicaux parfois splendides. Certaines séquences donnent envie d’être immortalisées avec le bouton share de la manette, et le cachet du titre offre quelques régals pour les yeux malgré une technique assez simpliste.

7/10

+

  • Direction artistique irréprochable
  • Découverte d'un folklore méconnu
  • Quelques moments majestueux

-

    • Vraiment très court
    • Narration incompréhensible

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