Test : Morrowind GOTY Edition sur Xbox
Retour en terrain connu
Depuis le 17 avril 2018 et l’arrivée en masse de jeux Xbox rétrocompatibles sur Xbox One, nous disposons d’un moyen simple de pouvoir découvrir ou redécouvrir les titres qui ont marqué la première née des consoles Microsoft. Comme ses congénères, The Elder Scrolls III : Morrowind est proposé au tarif de 9,99€ et après environ 4,6go de téléchargement, nous voilà de retour à Vvardenfell, toujours dans la peau d’un inconnu amnésique, toujours désigné tranquillement comme le sauveur du monde. Rien que çà. A noter que c’est la version GOTY qui est proposée sur le store Xbox, sans les bugs des premiers tirages évidement, ceux qui avaient à l’époque, créé une grande indignation avant que l’éditeur ne procède au remplacement de ces versions. Si depuis 2002 les open worlds pullulent jusqu’à parfois nous faire regretter les bons vieux couloirs dans certains cas, l’univers de Morrowind a encore, en 2018, cette capacité à émouvoir le joueur, à se poser instantanément comme une invitation au voyage dans un monde vaste, singulier, poétique, mystérieux. Dangereux évidemment.
«Lorsque résonnent les musiques composées par un Jeremy Soule pas très loin de côtoyer les dieux, la (re)découverte de Morrowind est un moment particulier«
En lançant le troisième épisode de The Elder Scrolls sur Xbox One, il faut garder quelque chose à l’esprit : il ne s’agit ni pas d’un remaster, encore moins d’un remake mais tout bonnement d’un portage de la version Xbox. Pour le coup, elle ne bénéficie même pas du petit plus « Xbox X Enhanced ». Mais en dépit des bandes noires inévitables pour un jeu en 4:3 natif, malgré les textures vieillottes et les modèles taillés à la serpe, Morrowind sur Xbox One se montre définitivement sous son meilleur jour (sur consoles, bien sûr). En y jouant sur Xbox One, on profite d’un jeu fluide (il ne l’était pas tant que ça à l’époque), net, et de temps de chargement autrement moins longs que sur Xbox. Techniquement c’est propre et cela permet d’apprécier, avec tout le recul nécessaire compte tenu de l’âge du titre, une direction artistique qui a fait la réputation du titre, celle qui l’a propulsé au rang de meilleur Elder Scrolls pour bon nombre de joueurs. S’il est aujourd’hui possible de découvrir la région sous un angle nouveau avec l’extension Morrowind pour The Elder Scrolls Online, ce n’est tout de même pas la même chose. Lorsque résonnent les musiques composées par un Jeremy Soule pas très loin de côtoyer les dieux, la (re)découverte de Morrowind est un moment particulier. La nature s’exprime dans la démesure avec des arbres immenses côtoyant des champignons qui le sont presque autant ; on voyage à dos d’échassiers des marais vers des villes et villages aux inspirations mêlant constructions d’inspiration médiévales, tant occidentales qu’orientales. Jusqu’à Vivec, ce dédale qui est décidemment bien à part. Peut-être que les moyens techniques n’étaient alors pas à la hauteur de l’expression artistique des développeurs.
Si c’est la première fois que vous vous apprêtez à toucher à The Elder Scrolls III : Morrowind, quelques précautions s’imposent. Outre l’aspect graphique naturellement daté, vous allez rencontrer un RPG au sens propre du terme, avec toute l’implication que cela demande pour ne pas se faire abattre au premier croisement. Les classes de personnages sont véritablement distinctes et entre la race choisie et le signe astrologique venant offrir un bonus ou une capacité unique, il y a tout un monde qui sépare l’Impérial du Haut Elfe, une façon de joueur très différente si l’on sélectionne un Rougegarde plutôt qu’un Bréton. Mais dans tous les cas, on retrouve des combats qui n’étaient déjà pas passionnants à l’époque et le sont peut-être encore moins aujourd’hui. C’est un peu lent, rigide et ça manque de percussion. Quand on sait que même avec Oblivion, ce n’était toujours pas un point fort, il s’agit là de la chose avec laquelle il est le plus difficile de s’habituer. Mais Morrowind, c’est aussi un univers riche mis en mouvement par des tonnes de texte, alors mieux vaut aimer lire. Car si l’on retrouve plus ou moins les mêmes types de sujets que dans un Skyrim lorsque l’on s’adresse à un PNJ, tout est ici développé avec beaucoup plus de détails. Peu de voix, beaucoup de textes. Enfin, jouer à Morrowind c’est aussi ne pas avoir peur de se perdre : oubliez boussoles et gros indicateurs, il faut suivre son journal, les indices et parler à la population, encore et encore. C’est une façon bien différente de jouer si l’on compare à un Elder Scrolls «moderne» et il faut s’y préparer. Mais rien que pour le plaisir d’utiliser un sort de lévitation, on a envie de vous dire d’y aller.
On refait un tour à Vvardenfell avec Creasy Buscemi, sur Xbox One X (à partir de la minute ’38).
+
- Bande-son toujours aussi fabuleuse
- Portage propre, framerate très stable
- Temps de chargement raccourcis
- Un univers qui n’a pas d’égal dans la saga
- Le sort de lévitation, pardi !
- Version GOTY (celle sans bugs)
-
- Graphiquement vieillot, forcément
- Il faut aimer lire
- Et se perdre, aussi
- Les combats : un mauvais point qui a mal vieilli